North Sea Jazz Festival,
Depuis le mois d’avril, le North Sea Jazz Festival affiche complet, soit 70000 billets vendus ! Sur une durée de trois jours, ce festival au budget avoisinant les neuf millions d’euros, accueille près de 150 concerts répartis dans 13 salles ! Autrement dit entre 17h et minuit, les festivaliers ont le choix à chaque instant entre treize concerts. Pour la première journée, le 8 juillet, Lionel Eskenazi a fait son choix.Salle Nile, 17h30 : Vintage Trouble.
Ty Taylor (voc), Nalle Colt (g), Rick Barrio Dill (b), Richard Danielson (dm).
Pour démarrer ce festival, deux groupes se produisent en même temps dans les deux plus grandes salles : Snarky Puppy et Vintage Trouble. Ayant déjà vu plusieurs fois Snarky Puppy, j’opte pour Vintage Trouble : un drôle de groupe de rock emmené par Ty Taylor, un chanteur noir-américain imprégné de soul-music, mi-Otis Redding, mi-James Brown. Ils se sont produits toute l’année dernière en première partie d’AC/DC dans les plus grands stades du monde et savent incontestablement faire le show en dégageant une folle énergie communicative grâce au talent vocal de Ty Taylor et aux riffs endiablés du guitariste Nalle Colt (il nous fait penser à Wilko Johnson). Si la musique n’est pas follement originale avec beaucoup de morceaux qui finissent par se ressembler, on ne boude tout de même pas notre plaisir tellement le show est bien huilé et l’énergie soul-rock si bien distillée !
Salle Amazon, 18h30 : Diana Krall.
Diana Krall (voc, p), Anthony Wilson (g), Robert Hurst (b), Karriem Riggins (dm).
On n’a pas tous les jours l’occasion d’assister à un concert de Diana Krall et pour ma part cela faisait fort longtemps que je n’avais pas entendu en live la belle et talentueuse chanteuse et pianiste canadienne. Si ses disques en studio nous tombent parfois des mains, en live et en quartette, Diana nous séduit de bout en bout, car elle sait parfaitement bien revenir aux fondamentaux du jazz, enchaînant les standards de Nat King Cole, Gershwin, Cole Porter, ou Ellington, avec beaucoup de finesse et d’élégance. Au fil des ans (elle en a maintenant 51), sa voix n’a pas bougée et son jeu de piano est toujours aussi séduisant. Sa section rythmique est parfaite avec une mention spéciale au guitariste californien Anthony Wilson avec qui l’on sent une grande complicité (il faut dire qui l’accompagne régulièrement depuis près de quinze ans !).
Salle Madeira, 19h30 : Jasper Van’t Hof & Tineke Postma.
Jasper Van’t Hof (p, elec), Tineke Postma (ss, as)
Puisque nous sommes aux Pays-Bas, allons-nous donc écouter du jazz local avec un duo assez surprenant composé de l’une des grands figures du jazz batave, le claviériste Jasper Van’t Hof, 69 ans, et celle qui pourrait être sa fille, la saxophoniste Tineke Postma, 38 ans. Tout à l’air de séparer ce personnage haut en couleur, drôle et bon vivant (ses apartés verbales font beaucoup rire le public) et sa petite protégée, frêle et timide, et pourtant la connivence musicale est parfaite. Jasper est un excellent pianiste qui sait aussi manier avec talent et cohérence l’électronique. Il aime développer des motifs répétitifs et tisser des nappes sonores qui vont permettre à Tineke d’improviser autour de belles mélodies où elle est aussi convaincante au soprano qu’à l’alto. On attend avec impatience un projet discographique de cet étonnant et singulier duo !
Salle Maas, 20h30 : Kamasi Washington & The Metropole Orkest.
Kamasi Washington (ts), Rickey Washington (fl, ss), Ryan Porter (tb), Brandon Coleman (k), Abraham Mosley (b), Antonio Austin, Ronald Bruner Jr (dm), Patrice Quinn (voc), Metropole Orkest and Zo ! Gospel Choir conducted by Jules Buckley.
On a beaucoup parlé de lui dans notre numéro de juillet, c’était tentant de le voir dans une salle immense avec une configuration particulière, où sa formation habituelle (avec ses deux batteurs) était entourée d’un orchestre à cordes et de choristes. Malheureusement les conditions sonores n’étaient pas idéales dans cette salle qui est à peu près l’équivalent de Bercy. Une douloureuse cacophonie se dégageait de la scène, car la musique proposée ne suggérait pas beaucoup d’espace et de respiration. Tout le monde jouait à fond et en même temps, dans cet ensemble où l’on se demande s’il est bien raisonnable d’avoir deux batteurs (et je vous passe le plombant solo des deux batteries !). Reste les chorus fiévreux de Kamasi qui sauvent tout de même la donne avec un son énorme qui arrivait tout de même à émerger de cet étrange chaos et où s’entremêlaient les influences conjointes de Coltrane, Ayler et Sanders !
Salle Madeira, 21h30 : Antonio Sanchez & Migration.
Antonio Sanchez (dm), Seamus Blake (ts), John Escreet (p), Matt Brewer (b), Thana Alexa (voc).
Depuis sa célèbre Bande son, seul à la batterie, dans le film Birdman d’Inarritu, je n’avais pas eu l’occasion d’entendre Antonio Sanchez. Il est de retour avec son groupe Migration (qu’il dirige depuis 2011) avec un projet passionnant intitulé The Meridian Suite. Il y a de fortes personnalités dans ce groupe Migration, à commencer par le saxophoniste Seamus Blake. Il nous séduit beaucoup par son jeu de ténor qui aime surfer sur les tempos les plus improbables et il arrive à ne pas être ridicule quand il recourt à l’EWI (Electric Wind Instrument) ! Qu’ils soient sur des instruments acoustiques ou électriques, le pianiste John Escreet et le bassiste Matt Brewer sont toujours convaincants et inventifs. Quant au batteur et leader mexicain, il est vraiment impressionnant et son solo de batterie, une véritable leçon de poésie ! Seule ombre au tableau, les vocalises de la chanteuse Thana Alexa qui n’apportent pas grand-chose à cette belle musique inspirée.
Salle Madeira, 0h00 : Mélanie de Biasio.
Mélanie de Biasio (voc, fl), Pascal Mohy (p), Pascal Paulus (elp), Samuel Gerstmans (b), Dré Pallemaerts (dm).
Elle vient de sortir un superbe album intitulé Blackened Cities avec un seul titre de 21mn ! Et c’est par ce titre phare, qu’elle démarre son concert. Peu de lumières sur scène (les projecteurs sont faibles et en contre-jour), un son qui a beaucoup de relief avec deux pianistes parfaitement complémentaires et une rythmique infernale avec un Dré Pallemarts impérial, qui installe à lui tout seul une transe hypnotique et surréelle complètement fascinante. Mélanie n’a qu’à se laisser porter et laisser sa voix flotter en suspens avec des accents empruntés parfois à Nina Simone ou à Beth Gibbons (chanteuse de Portishead) en empruntant une gestuelle magnifiquement chorégraphiée. Quand la voix se tait, c’est la flûte qui prend le relais pour de belles envolées lyriques. Et puis, elle va enchaîner en interprétant plusieurs titres de l’album précédent No Deal dans une atmosphère ouatée et magique. Le public envoûté lui fera un triomphe tout à fait mérité !
Lionel Eskenazi|Depuis le mois d’avril, le North Sea Jazz Festival affiche complet, soit 70000 billets vendus ! Sur une durée de trois jours, ce festival au budget avoisinant les neuf millions d’euros, accueille près de 150 concerts répartis dans 13 salles ! Autrement dit entre 17h et minuit, les festivaliers ont le choix à chaque instant entre treize concerts. Pour la première journée, le 8 juillet, Lionel Eskenazi a fait son choix.Salle Nile, 17h30 : Vintage Trouble.
Ty Taylor (voc), Nalle Colt (g), Rick Barrio Dill (b), Richard Danielson (dm).
Pour démarrer ce festival, deux groupes se produisent en même temps dans les deux plus grandes salles : Snarky Puppy et Vintage Trouble. Ayant déjà vu plusieurs fois Snarky Puppy, j’opte pour Vintage Trouble : un drôle de groupe de rock emmené par Ty Taylor, un chanteur noir-américain imprégné de soul-music, mi-Otis Redding, mi-James Brown. Ils se sont produits toute l’année dernière en première partie d’AC/DC dans les plus grands stades du monde et savent incontestablement faire le show en dégageant une folle énergie communicative grâce au talent vocal de Ty Taylor et aux riffs endiablés du guitariste Nalle Colt (il nous fait penser à Wilko Johnson). Si la musique n’est pas follement originale avec beaucoup de morceaux qui finissent par se ressembler, on ne boude tout de même pas notre plaisir tellement le show est bien huilé et l’énergie soul-rock si bien distillée !
Salle Amazon, 18h30 : Diana Krall.
Diana Krall (voc, p), Anthony Wilson (g), Robert Hurst (b), Karriem Riggins (dm).
On n’a pas tous les jours l’occasion d’assister à un concert de Diana Krall et pour ma part cela faisait fort longtemps que je n’avais pas entendu en live la belle et talentueuse chanteuse et pianiste canadienne. Si ses disques en studio nous tombent parfois des mains, en live et en quartette, Diana nous séduit de bout en bout, car elle sait parfaitement bien revenir aux fondamentaux du jazz, enchaînant les standards de Nat King Cole, Gershwin, Cole Porter, ou Ellington, avec beaucoup de finesse et d’élégance. Au fil des ans (elle en a maintenant 51), sa voix n’a pas bougée et son jeu de piano est toujours aussi séduisant. Sa section rythmique est parfaite avec une mention spéciale au guitariste californien Anthony Wilson avec qui l’on sent une grande complicité (il faut dire qui l’accompagne régulièrement depuis près de quinze ans !).
Salle Madeira, 19h30 : Jasper Van’t Hof & Tineke Postma.
Jasper Van’t Hof (p, elec), Tineke Postma (ss, as)
Puisque nous sommes aux Pays-Bas, allons-nous donc écouter du jazz local avec un duo assez surprenant composé de l’une des grands figures du jazz batave, le claviériste Jasper Van’t Hof, 69 ans, et celle qui pourrait être sa fille, la saxophoniste Tineke Postma, 38 ans. Tout à l’air de séparer ce personnage haut en couleur, drôle et bon vivant (ses apartés verbales font beaucoup rire le public) et sa petite protégée, frêle et timide, et pourtant la connivence musicale est parfaite. Jasper est un excellent pianiste qui sait aussi manier avec talent et cohérence l’électronique. Il aime développer des motifs répétitifs et tisser des nappes sonores qui vont permettre à Tineke d’improviser autour de belles mélodies où elle est aussi convaincante au soprano qu’à l’alto. On attend avec impatience un projet discographique de cet étonnant et singulier duo !
Salle Maas, 20h30 : Kamasi Washington & The Metropole Orkest.
Kamasi Washington (ts), Rickey Washington (fl, ss), Ryan Porter (tb), Brandon Coleman (k), Abraham Mosley (b), Antonio Austin, Ronald Bruner Jr (dm), Patrice Quinn (voc), Metropole Orkest and Zo ! Gospel Choir conducted by Jules Buckley.
On a beaucoup parlé de lui dans notre numéro de juillet, c’était tentant de le voir dans une salle immense avec une configuration particulière, où sa formation habituelle (avec ses deux batteurs) était entourée d’un orchestre à cordes et de choristes. Malheureusement les conditions sonores n’étaient pas idéales dans cette salle qui est à peu près l’équivalent de Bercy. Une douloureuse cacophonie se dégageait de la scène, car la musique proposée ne suggérait pas beaucoup d’espace et de respiration. Tout le monde jouait à fond et en même temps, dans cet ensemble où l’on se demande s’il est bien raisonnable d’avoir deux batteurs (et je vous passe le plombant solo des deux batteries !). Reste les chorus fiévreux de Kamasi qui sauvent tout de même la donne avec un son énorme qui arrivait tout de même à émerger de cet étrange chaos et où s’entremêlaient les influences conjointes de Coltrane, Ayler et Sanders !
Salle Madeira, 21h30 : Antonio Sanchez & Migration.
Antonio Sanchez (dm), Seamus Blake (ts), John Escreet (p), Matt Brewer (b), Thana Alexa (voc).
Depuis sa célèbre Bande son, seul à la batterie, dans le film Birdman d’Inarritu, je n’avais pas eu l’occasion d’entendre Antonio Sanchez. Il est de retour avec son groupe Migration (qu’il dirige depuis 2011) avec un projet passionnant intitulé The Meridian Suite. Il y a de fortes personnalités dans ce groupe Migration, à commencer par le saxophoniste Seamus Blake. Il nous séduit beaucoup par son jeu de ténor qui aime surfer sur les tempos les plus improbables et il arrive à ne pas être ridicule quand il recourt à l’EWI (Electric Wind Instrument) ! Qu’ils soient sur des instruments acoustiques ou électriques, le pianiste John Escreet et le bassiste Matt Brewer sont toujours convaincants et inventifs. Quant au batteur et leader mexicain, il est vraiment impressionnant et son solo de batterie, une véritable leçon de poésie ! Seule ombre au tableau, les vocalises de la chanteuse Thana Alexa qui n’apportent pas grand-chose à cette belle musique inspirée.
Salle Madeira, 0h00 : Mélanie de Biasio.
Mélanie de Biasio (voc, fl), Pascal Mohy (p), Pascal Paulus (elp), Samuel Gerstmans (b), Dré Pallemaerts (dm).
Elle vient de sortir un superbe album intitulé Blackened Cities avec un seul titre de 21mn ! Et c’est par ce titre phare, qu’elle démarre son concert. Peu de lumières sur scène (les projecteurs sont faibles et en contre-jour), un son qui a beaucoup de relief avec deux pianistes parfaitement complémentaires et une rythmique infernale avec un Dré Pallemarts impérial, qui installe à lui tout seul une transe hypnotique et surréelle complètement fascinante. Mélanie n’a qu’à se laisser porter et laisser sa voix flotter en suspens avec des accents empruntés parfois à Nina Simone ou à Beth Gibbons (chanteuse de Portishead) en empruntant une gestuelle magnifiquement chorégraphiée. Quand la voix se tait, c’est la flûte qui prend le relais pour de belles envolées lyriques. Et puis, elle va enchaîner en interprétant plusieurs titres de l’album précédent No Deal dans une atmosphère ouatée et magique. Le public envoûté lui fera un triomphe tout à fait mérité !
Lionel Eskenazi|Depuis le mois d’avril, le North Sea Jazz Festival affiche complet, soit 70000 billets vendus ! Sur une durée de trois jours, ce festival au budget avoisinant les neuf millions d’euros, accueille près de 150 concerts répartis dans 13 salles ! Autrement dit entre 17h et minuit, les festivaliers ont le choix à chaque instant entre treize concerts. Pour la première journée, le 8 juillet, Lionel Eskenazi a fait son choix.Salle Nile, 17h30 : Vintage Trouble.
Ty Taylor (voc), Nalle Colt (g), Rick Barrio Dill (b), Richard Danielson (dm).
Pour démarrer ce festival, deux groupes se produisent en même temps dans les deux plus grandes salles : Snarky Puppy et Vintage Trouble. Ayant déjà vu plusieurs fois Snarky Puppy, j’opte pour Vintage Trouble : un drôle de groupe de rock emmené par Ty Taylor, un chanteur noir-américain imprégné de soul-music, mi-Otis Redding, mi-James Brown. Ils se sont produits toute l’année dernière en première partie d’AC/DC dans les plus grands stades du monde et savent incontestablement faire le show en dégageant une folle énergie communicative grâce au talent vocal de Ty Taylor et aux riffs endiablés du guitariste Nalle Colt (il nous fait penser à Wilko Johnson). Si la musique n’est pas follement originale avec beaucoup de morceaux qui finissent par se ressembler, on ne boude tout de même pas notre plaisir tellement le show est bien huilé et l’énergie soul-rock si bien distillée !
Salle Amazon, 18h30 : Diana Krall.
Diana Krall (voc, p), Anthony Wilson (g), Robert Hurst (b), Karriem Riggins (dm).
On n’a pas tous les jours l’occasion d’assister à un concert de Diana Krall et pour ma part cela faisait fort longtemps que je n’avais pas entendu en live la belle et talentueuse chanteuse et pianiste canadienne. Si ses disques en studio nous tombent parfois des mains, en live et en quartette, Diana nous séduit de bout en bout, car elle sait parfaitement bien revenir aux fondamentaux du jazz, enchaînant les standards de Nat King Cole, Gershwin, Cole Porter, ou Ellington, avec beaucoup de finesse et d’élégance. Au fil des ans (elle en a maintenant 51), sa voix n’a pas bougée et son jeu de piano est toujours aussi séduisant. Sa section rythmique est parfaite avec une mention spéciale au guitariste californien Anthony Wilson avec qui l’on sent une grande complicité (il faut dire qui l’accompagne régulièrement depuis près de quinze ans !).
Salle Madeira, 19h30 : Jasper Van’t Hof & Tineke Postma.
Jasper Van’t Hof (p, elec), Tineke Postma (ss, as)
Puisque nous sommes aux Pays-Bas, allons-nous donc écouter du jazz local avec un duo assez surprenant composé de l’une des grands figures du jazz batave, le claviériste Jasper Van’t Hof, 69 ans, et celle qui pourrait être sa fille, la saxophoniste Tineke Postma, 38 ans. Tout à l’air de séparer ce personnage haut en couleur, drôle et bon vivant (ses apartés verbales font beaucoup rire le public) et sa petite protégée, frêle et timide, et pourtant la connivence musicale est parfaite. Jasper est un excellent pianiste qui sait aussi manier avec talent et cohérence l’électronique. Il aime développer des motifs répétitifs et tisser des nappes sonores qui vont permettre à Tineke d’improviser autour de belles mélodies où elle est aussi convaincante au soprano qu’à l’alto. On attend avec impatience un projet discographique de cet étonnant et singulier duo !
Salle Maas, 20h30 : Kamasi Washington & The Metropole Orkest.
Kamasi Washington (ts), Rickey Washington (fl, ss), Ryan Porter (tb), Brandon Coleman (k), Abraham Mosley (b), Antonio Austin, Ronald Bruner Jr (dm), Patrice Quinn (voc), Metropole Orkest and Zo ! Gospel Choir conducted by Jules Buckley.
On a beaucoup parlé de lui dans notre numéro de juillet, c’était tentant de le voir dans une salle immense avec une configuration particulière, où sa formation habituelle (avec ses deux batteurs) était entourée d’un orchestre à cordes et de choristes. Malheureusement les conditions sonores n’étaient pas idéales dans cette salle qui est à peu près l’équivalent de Bercy. Une douloureuse cacophonie se dégageait de la scène, car la musique proposée ne suggérait pas beaucoup d’espace et de respiration. Tout le monde jouait à fond et en même temps, dans cet ensemble où l’on se demande s’il est bien raisonnable d’avoir deux batteurs (et je vous passe le plombant solo des deux batteries !). Reste les chorus fiévreux de Kamasi qui sauvent tout de même la donne avec un son énorme qui arrivait tout de même à émerger de cet étrange chaos et où s’entremêlaient les influences conjointes de Coltrane, Ayler et Sanders !
Salle Madeira, 21h30 : Antonio Sanchez & Migration.
Antonio Sanchez (dm), Seamus Blake (ts), John Escreet (p), Matt Brewer (b), Thana Alexa (voc).
Depuis sa célèbre Bande son, seul à la batterie, dans le film Birdman d’Inarritu, je n’avais pas eu l’occasion d’entendre Antonio Sanchez. Il est de retour avec son groupe Migration (qu’il dirige depuis 2011) avec un projet passionnant intitulé The Meridian Suite. Il y a de fortes personnalités dans ce groupe Migration, à commencer par le saxophoniste Seamus Blake. Il nous séduit beaucoup par son jeu de ténor qui aime surfer sur les tempos les plus improbables et il arrive à ne pas être ridicule quand il recourt à l’EWI (Electric Wind Instrument) ! Qu’ils soient sur des instruments acoustiques ou électriques, le pianiste John Escreet et le bassiste Matt Brewer sont toujours convaincants et inventifs. Quant au batteur et leader mexicain, il est vraiment impressionnant et son solo de batterie, une véritable leçon de poésie ! Seule ombre au tableau, les vocalises de la chanteuse Thana Alexa qui n’apportent pas grand-chose à cette belle musique inspirée.
Salle Madeira, 0h00 : Mélanie de Biasio.
Mélanie de Biasio (voc, fl), Pascal Mohy (p), Pascal Paulus (elp), Samuel Gerstmans (b), Dré Pallemaerts (dm).
Elle vient de sortir un superbe album intitulé Blackened Cities avec un seul titre de 21mn ! Et c’est par ce titre phare, qu’elle démarre son concert. Peu de lumières sur scène (les projecteurs sont faibles et en contre-jour), un son qui a beaucoup de relief avec deux pianistes parfaitement complémentaires et une rythmique infernale avec un Dré Pallemarts impérial, qui installe à lui tout seul une transe hypnotique et surréelle complètement fascinante. Mélanie n’a qu’à se laisser porter et laisser sa voix flotter en suspens avec des accents empruntés parfois à Nina Simone ou à Beth Gibbons (chanteuse de Portishead) en empruntant une gestuelle magnifiquement chorégraphiée. Quand la voix se tait, c’est la flûte qui prend le relais pour de belles envolées lyriques. Et puis, elle va enchaîner en interprétant plusieurs titres de l’album précédent No Deal dans une atmosphère ouatée et magique. Le public envoûté lui fera un triomphe tout à fait mérité !
Lionel Eskenazi|Depuis le mois d’avril, le North Sea Jazz Festival affiche complet, soit 70000 billets vendus ! Sur une durée de trois jours, ce festival au budget avoisinant les neuf millions d’euros, accueille près de 150 concerts répartis dans 13 salles ! Autrement dit entre 17h et minuit, les festivaliers ont le choix à chaque instant entre treize concerts. Pour la première journée, le 8 juillet, Lionel Eskenazi a fait son choix.Salle Nile, 17h30 : Vintage Trouble.
Ty Taylor (voc), Nalle Colt (g), Rick Barrio Dill (b), Richard Danielson (dm).
Pour démarrer ce festival, deux groupes se produisent en même temps dans les deux plus grandes salles : Snarky Puppy et Vintage Trouble. Ayant déjà vu plusieurs fois Snarky Puppy, j’opte pour Vintage Trouble : un drôle de groupe de rock emmené par Ty Taylor, un chanteur noir-américain imprégné de soul-music, mi-Otis Redding, mi-James Brown. Ils se sont produits toute l’année dernière en première partie d’AC/DC dans les plus grands stades du monde et savent incontestablement faire le show en dégageant une folle énergie communicative grâce au talent vocal de Ty Taylor et aux riffs endiablés du guitariste Nalle Colt (il nous fait penser à Wilko Johnson). Si la musique n’est pas follement originale avec beaucoup de morceaux qui finissent par se ressembler, on ne boude tout de même pas notre plaisir tellement le show est bien huilé et l’énergie soul-rock si bien distillée !
Salle Amazon, 18h30 : Diana Krall.
Diana Krall (voc, p), Anthony Wilson (g), Robert Hurst (b), Karriem Riggins (dm).
On n’a pas tous les jours l’occasion d’assister à un concert de Diana Krall et pour ma part cela faisait fort longtemps que je n’avais pas entendu en live la belle et talentueuse chanteuse et pianiste canadienne. Si ses disques en studio nous tombent parfois des mains, en live et en quartette, Diana nous séduit de bout en bout, car elle sait parfaitement bien revenir aux fondamentaux du jazz, enchaînant les standards de Nat King Cole, Gershwin, Cole Porter, ou Ellington, avec beaucoup de finesse et d’élégance. Au fil des ans (elle en a maintenant 51), sa voix n’a pas bougée et son jeu de piano est toujours aussi séduisant. Sa section rythmique est parfaite avec une mention spéciale au guitariste californien Anthony Wilson avec qui l’on sent une grande complicité (il faut dire qui l’accompagne régulièrement depuis près de quinze ans !).
Salle Madeira, 19h30 : Jasper Van’t Hof & Tineke Postma.
Jasper Van’t Hof (p, elec), Tineke Postma (ss, as)
Puisque nous sommes aux Pays-Bas, allons-nous donc écouter du jazz local avec un duo assez surprenant composé de l’une des grands figures du jazz batave, le claviériste Jasper Van’t Hof, 69 ans, et celle qui pourrait être sa fille, la saxophoniste Tineke Postma, 38 ans. Tout à l’air de séparer ce personnage haut en couleur, drôle et bon vivant (ses apartés verbales font beaucoup rire le public) et sa petite protégée, frêle et timide, et pourtant la connivence musicale est parfaite. Jasper est un excellent pianiste qui sait aussi manier avec talent et cohérence l’électronique. Il aime développer des motifs répétitifs et tisser des nappes sonores qui vont permettre à Tineke d’improviser autour de belles mélodies où elle est aussi convaincante au soprano qu’à l’alto. On attend avec impatience un projet discographique de cet étonnant et singulier duo !
Salle Maas, 20h30 : Kamasi Washington & The Metropole Orkest.
Kamasi Washington (ts), Rickey Washington (fl, ss), Ryan Porter (tb), Brandon Coleman (k), Abraham Mosley (b), Antonio Austin, Ronald Bruner Jr (dm), Patrice Quinn (voc), Metropole Orkest and Zo ! Gospel Choir conducted by Jules Buckley.
On a beaucoup parlé de lui dans notre numéro de juillet, c’était tentant de le voir dans une salle immense avec une configuration particulière, où sa formation habituelle (avec ses deux batteurs) était entourée d’un orchestre à cordes et de choristes. Malheureusement les conditions sonores n’étaient pas idéales dans cette salle qui est à peu près l’équivalent de Bercy. Une douloureuse cacophonie se dégageait de la scène, car la musique proposée ne suggérait pas beaucoup d’espace et de respiration. Tout le monde jouait à fond et en même temps, dans cet ensemble où l’on se demande s’il est bien raisonnable d’avoir deux batteurs (et je vous passe le plombant solo des deux batteries !). Reste les chorus fiévreux de Kamasi qui sauvent tout de même la donne avec un son énorme qui arrivait tout de même à émerger de cet étrange chaos et où s’entremêlaient les influences conjointes de Coltrane, Ayler et Sanders !
Salle Madeira, 21h30 : Antonio Sanchez & Migration.
Antonio Sanchez (dm), Seamus Blake (ts), John Escreet (p), Matt Brewer (b), Thana Alexa (voc).
Depuis sa célèbre Bande son, seul à la batterie, dans le film Birdman d’Inarritu, je n’avais pas eu l’occasion d’entendre Antonio Sanchez. Il est de retour avec son groupe Migration (qu’il dirige depuis 2011) avec un projet passionnant intitulé The Meridian Suite. Il y a de fortes personnalités dans ce groupe Migration, à commencer par le saxophoniste Seamus Blake. Il nous séduit beaucoup par son jeu de ténor qui aime surfer sur les tempos les plus improbables et il arrive à ne pas être ridicule quand il recourt à l’EWI (Electric Wind Instrument) ! Qu’ils soient sur des instruments acoustiques ou électriques, le pianiste John Escreet et le bassiste Matt Brewer sont toujours convaincants et inventifs. Quant au batteur et leader mexicain, il est vraiment impressionnant et son solo de batterie, une véritable leçon de poésie ! Seule ombre au tableau, les vocalises de la chanteuse Thana Alexa qui n’apportent pas grand-chose à cette belle musique inspirée.
Salle Madeira, 0h00 : Mélanie de Biasio.
Mélanie de Biasio (voc, fl), Pascal Mohy (p), Pascal Paulus (elp), Samuel Gerstmans (b), Dré Pallemaerts (dm).
Elle vient de sortir un superbe album intitulé Blackened Cities avec un seul titre de 21mn ! Et c’est par ce titre phare, qu’elle démarre son concert. Peu de lumières sur scène (les projecteurs sont faibles et en contre-jour), un son qui a beaucoup de relief avec deux pianistes parfaitement complémentaires et une rythmique infernale avec un Dré Pallemarts impérial, qui installe à lui tout seul une transe hypnotique et surréelle complètement fascinante. Mélanie n’a qu’à se laisser porter et laisser sa voix flotter en suspens avec des accents empruntés parfois à Nina Simone ou à Beth Gibbons (chanteuse de Portishead) en empruntant une gestuelle magnifiquement chorégraphiée. Quand la voix se tait, c’est la flûte qui prend le relais pour de belles envolées lyriques. Et puis, elle va enchaîner en interprétant plusieurs titres de l’album précédent No Deal dans une atmosphère ouatée et magique. Le public envoûté lui fera un triomphe tout à fait mérité !
Lionel Eskenazi