Nouvelle pause au studio Sextan : Christophe Monniot et Jozef Dumoulin
Après Biréli Lagrène, Simon Goubert et Marc Ducret, le programme “Pause: The 2020 Sextan Sessions” du studio Sextan à Malakoff propose sa quatrième captation live, avec le duo de Christophe Monniot et Jozef Dumoulin filmé par les étudiants de l’EMC, l’école supérieure d’audiovisuelle, mitoyenne et partenaire de Sextan.
Le sopranino de Christophe Monniot lance des poignées de gravier auxquelles le clavier de Jozef Dumoulin répond comme un étang se riderait à leur impact. “Le clavier”… En est-ce un? Jonché de boîtiers, de pédales, d’interrupteurs, curseurs et potentiomètres, qui reconnaîtrait là le bon vieux Fender Rhodes Mark II ? Après avoir joué les eaux mortes où les graviers du saxophone se sont fait alevins, il se met à gronder, il remugle, clapote, gargouille, il bouillonne et le soprano frétille.
Fondu-enchaîné : Dumoulin considère un grand Fazioli posé à l’équerre du piano électrique. Ses mains ostéopathes en caressent les touches de gestes rapides que pourchasse le baryton-tigre de Monniot jusqu’à les saisir d’une espèce hypnose qui clôt cette deuxième séquence.
L’alto s’affole de trilles balkaniques d’où émerge la mélodie toute simple de d’Angel Cabral… quel titre et quelles paroles a-t-il en tête en la fredonnant de son saxophone : l’original péruvien Que nadie sepa mi sufrir et son ternaire créole ? Ou à La Foule chanté par Edith Piaf ? Peut-être juste ce ruban mélodique qui traine dans nos mémoires et qui surgit là, frissonnant, brandillant aux courants d’airs qui balaient les touches du Rhodes aux allures de pavé luisant de crasse sous une pluie de novembre. D’ailleurs, ça s’est passé en novembre, le 24 novembre dernier… et je ne vais pas vous raconter la suite, parce que c’est là, juste en dessous, il suffit de cliquer l’image. Franck Bergerot