Oloron (2): des rimes et des notes riches pour Patricia B
Coiffure impeccable, lunettes carrées sur un visage rond, veste tombant à pic, il a l’air d’un étudiant bien sage. Mais à le regarder faire avec son instrument, s’imprégner de ses vibrations jusque à la commissure des lèvres on sent le musicien totalement investi. Patrick Mulcahy s’affiche porteur d’un sacré beau son de basse.
Festival Des Rives et des Notes, 25 juin, salle Jéliote, Oloron Ste Marie (64400)
Michel Reis (p), Marc Demuth (b), Paul Wiltgen (dm)
Patricia Barber (p, voc), Patrick Mulcahy (b), Jon Deitemeyer (dm)
Soirée géométrie jazz dans l’espace garantie sous l’angle du piano. Le premier trio sur scène au beau milieu de cet après midi dominical vient du Luxembourg. Mise en place impeccable, la musique s’installe sans heurt. Chaque instrument cultive une expressivité très naturelle. Le contenu musical évolue basé majoritairement sur une ligne directrice piano/batterie. Les figures rythmiques se succèdent, rigoureuses, très précises. Les thèmes sont issus des deux albums enregistrés (dont le dernier Places in Between Double Moon/Socadisc vient de sortir) Les trois musiciens luxembourgeois abordent volontiers les ballades avec un savoir faire certain. Question de bon tempo et de sensibilité partagée. La version douce de Both nice now de Joni Mitchell accroche fort le public d’Oloron. Reis-Demuth-Wiltgen, le trio de la nouvelle vague luxembourgeoise dans la veine Pascal Schumacher ou Maxime Bender tourne rond. C’est bien fait, solide, équilibré, plutôt bien dit en matière de (piano) jazz. On aimerait pourtant quelques ruptures, quelques secousses pour instiller des moments de surprises à défaut de vertige. Pas forcément les recettes d’un power trio, non; plutôt la marque d’une offre jazz revivifiante.
Patricia Barber: un autre genre de trio.
Serge Dumont, directeur artistique du festival l’avoue : « Cela fait longtemps que l’on pense à elle pour Des Rives et des Notes. Je ne l’avais pas vue sur scène depuis un bon bout de temps, Marciac je crois, voilà plusieurs années. Elle gère son club à Chicago et ne passe pas souvent pas la case Europe. Mais cette année, la voilà chez nous à Oloron, une occasion inespérée donc unique,… » Une chance également pour le public du festival pyrénéen sis en bout de vallée d’Aspe: un concert, le troisième et dernier sur le vieux continent après Malmoe et le New Morning à Paris et la pianiste chanteuse retournera dans sa ville au bord des Grands Lacs, pour veiller sur son club, le Green Mill. Elle a changé de look, tiens Patricia. Cheveux coupés court juste autour du visage, petites lunettes monture métal fin placées sur le bout du nez, un air un peu sérieux, professoral presque. Le temps d’un thème court (non identifié y compris dans sa déclaration aux droits d’auteur…) emprunté à Dave Brubeck en guise d’intro vient la première chanson, Higher, composée en hommage à sa mère. Elle garde sa façon de poser la voix et sur un accord esquissé du bout des doigts, elle va direct chercher l’appui des notes de la contrebasse en mode de préface vocale écrite comme à main levée. Patricia Barber manifeste un art de la voix qui joue sur les hauteurs, les attaques, les pleins et les à côtés avec l’atout maître d’une virtuosité pleine de naturel. En douceur donc, sans usage de la force, avec du recul si besoin, elle narre ainsi les bouts de ses drôles d’histoires (du sort des prisonniers jusqu’à la parapsychologie) Le charme, le beau rendu live surgit des caprices de la mélodie. Patricia B n’oublie pas le piano pour autant. Une digression savante sur Caravan en ombre (bien) portée du Duke, un clin d’oeil aux arabesques entortillées de Monk à propos de Rythm a Ning. Ses petites constructions savantes de main droite sonnent comme une signature singulière. Et toujours derrière ou mis en avant au besoin, la basse de Patrick Mulcahy (encore lui, toujours cette sonorité nette, fluide façon Marc Johnson) entreprend de charpenter les espaces ouverts par Patricia B, pianiste. Puisque le public de la chaude salle Jéliote le réclame avec insistance, le trio par pur player plaisir lâche successivement les notes de The beat goes on de Sonny and Cher, l’hymne Bagdad Café puis Ligth my fire des Doors pour conclure…en feu d’artifice. Patricia Barber, piano ou voix est à l’aise sur tous les terrains.
Robert Latxague
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Coiffure impeccable, lunettes carrées sur un visage rond, veste tombant à pic, il a l’air d’un étudiant bien sage. Mais à le regarder faire avec son instrument, s’imprégner de ses vibrations jusque à la commissure des lèvres on sent le musicien totalement investi. Patrick Mulcahy s’affiche porteur d’un sacré beau son de basse.
Festival Des Rives et des Notes, 25 juin, salle Jéliote, Oloron Ste Marie (64400)
Michel Reis (p), Marc Demuth (b), Paul Wiltgen (dm)
Patricia Barber (p, voc), Patrick Mulcahy (b), Jon Deitemeyer (dm)
Soirée géométrie jazz dans l’espace garantie sous l’angle du piano. Le premier trio sur scène au beau milieu de cet après midi dominical vient du Luxembourg. Mise en place impeccable, la musique s’installe sans heurt. Chaque instrument cultive une expressivité très naturelle. Le contenu musical évolue basé majoritairement sur une ligne directrice piano/batterie. Les figures rythmiques se succèdent, rigoureuses, très précises. Les thèmes sont issus des deux albums enregistrés (dont le dernier Places in Between Double Moon/Socadisc vient de sortir) Les trois musiciens luxembourgeois abordent volontiers les ballades avec un savoir faire certain. Question de bon tempo et de sensibilité partagée. La version douce de Both nice now de Joni Mitchell accroche fort le public d’Oloron. Reis-Demuth-Wiltgen, le trio de la nouvelle vague luxembourgeoise dans la veine Pascal Schumacher ou Maxime Bender tourne rond. C’est bien fait, solide, équilibré, plutôt bien dit en matière de (piano) jazz. On aimerait pourtant quelques ruptures, quelques secousses pour instiller des moments de surprises à défaut de vertige. Pas forcément les recettes d’un power trio, non; plutôt la marque d’une offre jazz revivifiante.
Patricia Barber: un autre genre de trio.
Serge Dumont, directeur artistique du festival l’avoue : « Cela fait longtemps que l’on pense à elle pour Des Rives et des Notes. Je ne l’avais pas vue sur scène depuis un bon bout de temps, Marciac je crois, voilà plusieurs années. Elle gère son club à Chicago et ne passe pas souvent pas la case Europe. Mais cette année, la voilà chez nous à Oloron, une occasion inespérée donc unique,… » Une chance également pour le public du festival pyrénéen sis en bout de vallée d’Aspe: un concert, le troisième et dernier sur le vieux continent après Malmoe et le New Morning à Paris et la pianiste chanteuse retournera dans sa ville au bord des Grands Lacs, pour veiller sur son club, le Green Mill. Elle a changé de look, tiens Patricia. Cheveux coupés court juste autour du visage, petites lunettes monture métal fin placées sur le bout du nez, un air un peu sérieux, professoral presque. Le temps d’un thème court (non identifié y compris dans sa déclaration aux droits d’auteur…) emprunté à Dave Brubeck en guise d’intro vient la première chanson, Higher, composée en hommage à sa mère. Elle garde sa façon de poser la voix et sur un accord esquissé du bout des doigts, elle va direct chercher l’appui des notes de la contrebasse en mode de préface vocale écrite comme à main levée. Patricia Barber manifeste un art de la voix qui joue sur les hauteurs, les attaques, les pleins et les à côtés avec l’atout maître d’une virtuosité pleine de naturel. En douceur donc, sans usage de la force, avec du recul si besoin, elle narre ainsi les bouts de ses drôles d’histoires (du sort des prisonniers jusqu’à la parapsychologie) Le charme, le beau rendu live surgit des caprices de la mélodie. Patricia B n’oublie pas le piano pour autant. Une digression savante sur Caravan en ombre (bien) portée du Duke, un clin d’oeil aux arabesques entortillées de Monk à propos de Rythm a Ning. Ses petites constructions savantes de main droite sonnent comme une signature singulière. Et toujours derrière ou mis en avant au besoin, la basse de Patrick Mulcahy (encore lui, toujours cette sonorité nette, fluide façon Marc Johnson) entreprend de charpenter les espaces ouverts par Patricia B, pianiste. Puisque le public de la chaude salle Jéliote le réclame avec insistance, le trio par pur player plaisir lâche successivement les notes de The beat goes on de Sonny and Cher, l’hymne Bagdad Café puis Ligth my fire des Doors pour conclure…en feu d’artifice. Patricia Barber, piano ou voix est à l’aise sur tous les terrains.
Robert Latxague
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Coiffure impeccable, lunettes carrées sur un visage rond, veste tombant à pic, il a l’air d’un étudiant bien sage. Mais à le regarder faire avec son instrument, s’imprégner de ses vibrations jusque à la commissure des lèvres on sent le musicien totalement investi. Patrick Mulcahy s’affiche porteur d’un sacré beau son de basse.
Festival Des Rives et des Notes, 25 juin, salle Jéliote, Oloron Ste Marie (64400)
Michel Reis (p), Marc Demuth (b), Paul Wiltgen (dm)
Patricia Barber (p, voc), Patrick Mulcahy (b), Jon Deitemeyer (dm)
Soirée géométrie jazz dans l’espace garantie sous l’angle du piano. Le premier trio sur scène au beau milieu de cet après midi dominical vient du Luxembourg. Mise en place impeccable, la musique s’installe sans heurt. Chaque instrument cultive une expressivité très naturelle. Le contenu musical évolue basé majoritairement sur une ligne directrice piano/batterie. Les figures rythmiques se succèdent, rigoureuses, très précises. Les thèmes sont issus des deux albums enregistrés (dont le dernier Places in Between Double Moon/Socadisc vient de sortir) Les trois musiciens luxembourgeois abordent volontiers les ballades avec un savoir faire certain. Question de bon tempo et de sensibilité partagée. La version douce de Both nice now de Joni Mitchell accroche fort le public d’Oloron. Reis-Demuth-Wiltgen, le trio de la nouvelle vague luxembourgeoise dans la veine Pascal Schumacher ou Maxime Bender tourne rond. C’est bien fait, solide, équilibré, plutôt bien dit en matière de (piano) jazz. On aimerait pourtant quelques ruptures, quelques secousses pour instiller des moments de surprises à défaut de vertige. Pas forcément les recettes d’un power trio, non; plutôt la marque d’une offre jazz revivifiante.
Patricia Barber: un autre genre de trio.
Serge Dumont, directeur artistique du festival l’avoue : « Cela fait longtemps que l’on pense à elle pour Des Rives et des Notes. Je ne l’avais pas vue sur scène depuis un bon bout de temps, Marciac je crois, voilà plusieurs années. Elle gère son club à Chicago et ne passe pas souvent pas la case Europe. Mais cette année, la voilà chez nous à Oloron, une occasion inespérée donc unique,… » Une chance également pour le public du festival pyrénéen sis en bout de vallée d’Aspe: un concert, le troisième et dernier sur le vieux continent après Malmoe et le New Morning à Paris et la pianiste chanteuse retournera dans sa ville au bord des Grands Lacs, pour veiller sur son club, le Green Mill. Elle a changé de look, tiens Patricia. Cheveux coupés court juste autour du visage, petites lunettes monture métal fin placées sur le bout du nez, un air un peu sérieux, professoral presque. Le temps d’un thème court (non identifié y compris dans sa déclaration aux droits d’auteur…) emprunté à Dave Brubeck en guise d’intro vient la première chanson, Higher, composée en hommage à sa mère. Elle garde sa façon de poser la voix et sur un accord esquissé du bout des doigts, elle va direct chercher l’appui des notes de la contrebasse en mode de préface vocale écrite comme à main levée. Patricia Barber manifeste un art de la voix qui joue sur les hauteurs, les attaques, les pleins et les à côtés avec l’atout maître d’une virtuosité pleine de naturel. En douceur donc, sans usage de la force, avec du recul si besoin, elle narre ainsi les bouts de ses drôles d’histoires (du sort des prisonniers jusqu’à la parapsychologie) Le charme, le beau rendu live surgit des caprices de la mélodie. Patricia B n’oublie pas le piano pour autant. Une digression savante sur Caravan en ombre (bien) portée du Duke, un clin d’oeil aux arabesques entortillées de Monk à propos de Rythm a Ning. Ses petites constructions savantes de main droite sonnent comme une signature singulière. Et toujours derrière ou mis en avant au besoin, la basse de Patrick Mulcahy (encore lui, toujours cette sonorité nette, fluide façon Marc Johnson) entreprend de charpenter les espaces ouverts par Patricia B, pianiste. Puisque le public de la chaude salle Jéliote le réclame avec insistance, le trio par pur player plaisir lâche successivement les notes de The beat goes on de Sonny and Cher, l’hymne Bagdad Café puis Ligth my fire des Doors pour conclure…en feu d’artifice. Patricia Barber, piano ou voix est à l’aise sur tous les terrains.
Robert Latxague
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Coiffure impeccable, lunettes carrées sur un visage rond, veste tombant à pic, il a l’air d’un étudiant bien sage. Mais à le regarder faire avec son instrument, s’imprégner de ses vibrations jusque à la commissure des lèvres on sent le musicien totalement investi. Patrick Mulcahy s’affiche porteur d’un sacré beau son de basse.
Festival Des Rives et des Notes, 25 juin, salle Jéliote, Oloron Ste Marie (64400)
Michel Reis (p), Marc Demuth (b), Paul Wiltgen (dm)
Patricia Barber (p, voc), Patrick Mulcahy (b), Jon Deitemeyer (dm)
Soirée géométrie jazz dans l’espace garantie sous l’angle du piano. Le premier trio sur scène au beau milieu de cet après midi dominical vient du Luxembourg. Mise en place impeccable, la musique s’installe sans heurt. Chaque instrument cultive une expressivité très naturelle. Le contenu musical évolue basé majoritairement sur une ligne directrice piano/batterie. Les figures rythmiques se succèdent, rigoureuses, très précises. Les thèmes sont issus des deux albums enregistrés (dont le dernier Places in Between Double Moon/Socadisc vient de sortir) Les trois musiciens luxembourgeois abordent volontiers les ballades avec un savoir faire certain. Question de bon tempo et de sensibilité partagée. La version douce de Both nice now de Joni Mitchell accroche fort le public d’Oloron. Reis-Demuth-Wiltgen, le trio de la nouvelle vague luxembourgeoise dans la veine Pascal Schumacher ou Maxime Bender tourne rond. C’est bien fait, solide, équilibré, plutôt bien dit en matière de (piano) jazz. On aimerait pourtant quelques ruptures, quelques secousses pour instiller des moments de surprises à défaut de vertige. Pas forcément les recettes d’un power trio, non; plutôt la marque d’une offre jazz revivifiante.
Patricia Barber: un autre genre de trio.
Serge Dumont, directeur artistique du festival l’avoue : « Cela fait longtemps que l’on pense à elle pour Des Rives et des Notes. Je ne l’avais pas vue sur scène depuis un bon bout de temps, Marciac je crois, voilà plusieurs années. Elle gère son club à Chicago et ne passe pas souvent pas la case Europe. Mais cette année, la voilà chez nous à Oloron, une occasion inespérée donc unique,… » Une chance également pour le public du festival pyrénéen sis en bout de vallée d’Aspe: un concert, le troisième et dernier sur le vieux continent après Malmoe et le New Morning à Paris et la pianiste chanteuse retournera dans sa ville au bord des Grands Lacs, pour veiller sur son club, le Green Mill. Elle a changé de look, tiens Patricia. Cheveux coupés court juste autour du visage, petites lunettes monture métal fin placées sur le bout du nez, un air un peu sérieux, professoral presque. Le temps d’un thème court (non identifié y compris dans sa déclaration aux droits d’auteur…) emprunté à Dave Brubeck en guise d’intro vient la première chanson, Higher, composée en hommage à sa mère. Elle garde sa façon de poser la voix et sur un accord esquissé du bout des doigts, elle va direct chercher l’appui des notes de la contrebasse en mode de préface vocale écrite comme à main levée. Patricia Barber manifeste un art de la voix qui joue sur les hauteurs, les attaques, les pleins et les à côtés avec l’atout maître d’une virtuosité pleine de naturel. En douceur donc, sans usage de la force, avec du recul si besoin, elle narre ainsi les bouts de ses drôles d’histoires (du sort des prisonniers jusqu’à la parapsychologie) Le charme, le beau rendu live surgit des caprices de la mélodie. Patricia B n’oublie pas le piano pour autant. Une digression savante sur Caravan en ombre (bien) portée du Duke, un clin d’oeil aux arabesques entortillées de Monk à propos de Rythm a Ning. Ses petites constructions savantes de main droite sonnent comme une signature singulière. Et toujours derrière ou mis en avant au besoin, la basse de Patrick Mulcahy (encore lui, toujours cette sonorité nette, fluide façon Marc Johnson) entreprend de charpenter les espaces ouverts par Patricia B, pianiste. Puisque le public de la chaude salle Jéliote le réclame avec insistance, le trio par pur player plaisir lâche successivement les notes de The beat goes on de Sonny and Cher, l’hymne Bagdad Café puis Ligth my fire des Doors pour conclure…en feu d’artifice. Patricia Barber, piano ou voix est à l’aise sur tous les terrains.
Robert Latxague