Omar Sosa Jacques Schwartz-Bart: air chaud de jazz vaudou et santeria
Ils se font face, ne se quittent pas des yeux, comme aimantés l’un vers l’autre. Le saxophoniste calé dans la courbure du ventre du piano pousse son ténor, pavillon vers le haut. Le pianiste déroule ses accords le visage tendu vers son interlocuteur. Musique et mental imbriqués.Jacques Schwartz-Bart (ts), Omar Sosa (p, el p, keyb), Marta Galarraga, Moonligth Benjamen (voc, perc), Gustavo Ovalles, Claude Saturne (perc) Le Rocher de Palmer, Cenon, 17 mars
Il y a la musique, il y a le décorum, il y a les personnages liés à l’évènement. Chacun se trouve vêtu de blanc, de pied en cape. Les deux figures féminines portent avec un soin extrême, tuniques, drapés, bijoux éclatants et coiffes ajustées. Omar Sosa à son habitude a choisi d’enfiler un costume africain rutilant, allure de soie plus toque de brillance. Les sunlights renforcent l’éclat de clarté ambiante: trouées laiteuses ou contrejours placés en alternance enveloppent toute le grand plateau. En fond de scène un écran retranscrit des inscriptions, objets, dessins rituels posés à même les planches du plateau. Moonlight Benjamen, longue, élancée, prêtresse du vaudou haïtien délivre un chant puissant, rauque, gorgé d’une bonne dose dé pathos. Martha Gallaraga, fille d’une des grandes des voix des Santerias (son père, cubain exilé vit en Amérique Latine) joue sur des modulations toutes en nuance, filet de voix souple et chaud. Toutes les deux, en langue créole, hispanique ou yoruba célèbrent l’esprit, le flux émanant des divinités vaudoues. Elles dansent en mode de contrechant, lancées dans une suite de pas objets de rituel. Etrange ballet sous teintes claires. Il trace de fait une géométrie de lignes corporelles circulaires horizontales ou verticales.
Des vagues de percussions portent en permanence tout le cérémonial. Avec une base de tambours comme il se doit. Congas pour Claude Saturne tambouyé d’Haiti, habituel support du dernier projet de Schwartz Bart (Racine Haiti, Motema). Les peaux ainsi frottées génèrent une résonance basique en mode métronome, frappes régulières, mesurées autant que chaloupées. à l’instar du gwo ka identitaire guadeloupéen. Gustavo Ovalles le cubain varie lui les sonorités, les intensités et autres hauteurs de sons. Il pigmente, colorie, souligne la teneur des climats. Y compris avec en bonus quelques trouvailles instrumentales telles l’utilisation d’un cajon avec pédale, façon grosse caisse ! Voire des bouts de bambous frappés sur une planche à l’instar de la txalaparta basque. Un tel univers d’éclatements, de caresses ou d’échos percussifs lâchés en live caractérisent la musique. Ils reste aux deux instruments d’harmonie et de mélodie à terminer le travail en densité, en profondeur de champ. Omar Sosa s’y emploie sur les claviers. Soutien, relance, ponctuation de soli. Le pianiste cubain toujours volubile place dans ses mets des parfums de Cuba (accents de boléro ou de son au passage) et d’Afrique évidemment, ses continents bien à lui. Jacques Schwartz-Bart laisse sonner un ténor de rondeur et d’épaisseur marquées jazz. Sans oublier bien sur les attaques franches, les rebonds qui font le sucre et le piment de ses accroches guadeloupéennes. La musique de ce spectacle total (Creole Spirit est d’ailleurs son titre générique) chargé de spiritualité garde sans conteste une part de mystère. Pourtant le relief et l’ambiance volcanique restituées par les notes demeurent, pour initiés ou non, caractéristiques des souffles humides, moites ressentis dans les îles des Antilles. Petites ou grandes.
Robert Latxague
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Ils se font face, ne se quittent pas des yeux, comme aimantés l’un vers l’autre. Le saxophoniste calé dans la courbure du ventre du piano pousse son ténor, pavillon vers le haut. Le pianiste déroule ses accords le visage tendu vers son interlocuteur. Musique et mental imbriqués.Jacques Schwartz-Bart (ts), Omar Sosa (p, el p, keyb), Marta Galarraga, Moonligth Benjamen (voc, perc), Gustavo Ovalles, Claude Saturne (perc) Le Rocher de Palmer, Cenon, 17 mars
Il y a la musique, il y a le décorum, il y a les personnages liés à l’évènement. Chacun se trouve vêtu de blanc, de pied en cape. Les deux figures féminines portent avec un soin extrême, tuniques, drapés, bijoux éclatants et coiffes ajustées. Omar Sosa à son habitude a choisi d’enfiler un costume africain rutilant, allure de soie plus toque de brillance. Les sunlights renforcent l’éclat de clarté ambiante: trouées laiteuses ou contrejours placés en alternance enveloppent toute le grand plateau. En fond de scène un écran retranscrit des inscriptions, objets, dessins rituels posés à même les planches du plateau. Moonlight Benjamen, longue, élancée, prêtresse du vaudou haïtien délivre un chant puissant, rauque, gorgé d’une bonne dose dé pathos. Martha Gallaraga, fille d’une des grandes des voix des Santerias (son père, cubain exilé vit en Amérique Latine) joue sur des modulations toutes en nuance, filet de voix souple et chaud. Toutes les deux, en langue créole, hispanique ou yoruba célèbrent l’esprit, le flux émanant des divinités vaudoues. Elles dansent en mode de contrechant, lancées dans une suite de pas objets de rituel. Etrange ballet sous teintes claires. Il trace de fait une géométrie de lignes corporelles circulaires horizontales ou verticales.
Des vagues de percussions portent en permanence tout le cérémonial. Avec une base de tambours comme il se doit. Congas pour Claude Saturne tambouyé d’Haiti, habituel support du dernier projet de Schwartz Bart (Racine Haiti, Motema). Les peaux ainsi frottées génèrent une résonance basique en mode métronome, frappes régulières, mesurées autant que chaloupées. à l’instar du gwo ka identitaire guadeloupéen. Gustavo Ovalles le cubain varie lui les sonorités, les intensités et autres hauteurs de sons. Il pigmente, colorie, souligne la teneur des climats. Y compris avec en bonus quelques trouvailles instrumentales telles l’utilisation d’un cajon avec pédale, façon grosse caisse ! Voire des bouts de bambous frappés sur une planche à l’instar de la txalaparta basque. Un tel univers d’éclatements, de caresses ou d’échos percussifs lâchés en live caractérisent la musique. Ils reste aux deux instruments d’harmonie et de mélodie à terminer le travail en densité, en profondeur de champ. Omar Sosa s’y emploie sur les claviers. Soutien, relance, ponctuation de soli. Le pianiste cubain toujours volubile place dans ses mets des parfums de Cuba (accents de boléro ou de son au passage) et d’Afrique évidemment, ses continents bien à lui. Jacques Schwartz-Bart laisse sonner un ténor de rondeur et d’épaisseur marquées jazz. Sans oublier bien sur les attaques franches, les rebonds qui font le sucre et le piment de ses accroches guadeloupéennes. La musique de ce spectacle total (Creole Spirit est d’ailleurs son titre générique) chargé de spiritualité garde sans conteste une part de mystère. Pourtant le relief et l’ambiance volcanique restituées par les notes demeurent, pour initiés ou non, caractéristiques des souffles humides, moites ressentis dans les îles des Antilles. Petites ou grandes.
Robert Latxague
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Ils se font face, ne se quittent pas des yeux, comme aimantés l’un vers l’autre. Le saxophoniste calé dans la courbure du ventre du piano pousse son ténor, pavillon vers le haut. Le pianiste déroule ses accords le visage tendu vers son interlocuteur. Musique et mental imbriqués.Jacques Schwartz-Bart (ts), Omar Sosa (p, el p, keyb), Marta Galarraga, Moonligth Benjamen (voc, perc), Gustavo Ovalles, Claude Saturne (perc) Le Rocher de Palmer, Cenon, 17 mars
Il y a la musique, il y a le décorum, il y a les personnages liés à l’évènement. Chacun se trouve vêtu de blanc, de pied en cape. Les deux figures féminines portent avec un soin extrême, tuniques, drapés, bijoux éclatants et coiffes ajustées. Omar Sosa à son habitude a choisi d’enfiler un costume africain rutilant, allure de soie plus toque de brillance. Les sunlights renforcent l’éclat de clarté ambiante: trouées laiteuses ou contrejours placés en alternance enveloppent toute le grand plateau. En fond de scène un écran retranscrit des inscriptions, objets, dessins rituels posés à même les planches du plateau. Moonlight Benjamen, longue, élancée, prêtresse du vaudou haïtien délivre un chant puissant, rauque, gorgé d’une bonne dose dé pathos. Martha Gallaraga, fille d’une des grandes des voix des Santerias (son père, cubain exilé vit en Amérique Latine) joue sur des modulations toutes en nuance, filet de voix souple et chaud. Toutes les deux, en langue créole, hispanique ou yoruba célèbrent l’esprit, le flux émanant des divinités vaudoues. Elles dansent en mode de contrechant, lancées dans une suite de pas objets de rituel. Etrange ballet sous teintes claires. Il trace de fait une géométrie de lignes corporelles circulaires horizontales ou verticales.
Des vagues de percussions portent en permanence tout le cérémonial. Avec une base de tambours comme il se doit. Congas pour Claude Saturne tambouyé d’Haiti, habituel support du dernier projet de Schwartz Bart (Racine Haiti, Motema). Les peaux ainsi frottées génèrent une résonance basique en mode métronome, frappes régulières, mesurées autant que chaloupées. à l’instar du gwo ka identitaire guadeloupéen. Gustavo Ovalles le cubain varie lui les sonorités, les intensités et autres hauteurs de sons. Il pigmente, colorie, souligne la teneur des climats. Y compris avec en bonus quelques trouvailles instrumentales telles l’utilisation d’un cajon avec pédale, façon grosse caisse ! Voire des bouts de bambous frappés sur une planche à l’instar de la txalaparta basque. Un tel univers d’éclatements, de caresses ou d’échos percussifs lâchés en live caractérisent la musique. Ils reste aux deux instruments d’harmonie et de mélodie à terminer le travail en densité, en profondeur de champ. Omar Sosa s’y emploie sur les claviers. Soutien, relance, ponctuation de soli. Le pianiste cubain toujours volubile place dans ses mets des parfums de Cuba (accents de boléro ou de son au passage) et d’Afrique évidemment, ses continents bien à lui. Jacques Schwartz-Bart laisse sonner un ténor de rondeur et d’épaisseur marquées jazz. Sans oublier bien sur les attaques franches, les rebonds qui font le sucre et le piment de ses accroches guadeloupéennes. La musique de ce spectacle total (Creole Spirit est d’ailleurs son titre générique) chargé de spiritualité garde sans conteste une part de mystère. Pourtant le relief et l’ambiance volcanique restituées par les notes demeurent, pour initiés ou non, caractéristiques des souffles humides, moites ressentis dans les îles des Antilles. Petites ou grandes.
Robert Latxague
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Ils se font face, ne se quittent pas des yeux, comme aimantés l’un vers l’autre. Le saxophoniste calé dans la courbure du ventre du piano pousse son ténor, pavillon vers le haut. Le pianiste déroule ses accords le visage tendu vers son interlocuteur. Musique et mental imbriqués.Jacques Schwartz-Bart (ts), Omar Sosa (p, el p, keyb), Marta Galarraga, Moonligth Benjamen (voc, perc), Gustavo Ovalles, Claude Saturne (perc) Le Rocher de Palmer, Cenon, 17 mars
Il y a la musique, il y a le décorum, il y a les personnages liés à l’évènement. Chacun se trouve vêtu de blanc, de pied en cape. Les deux figures féminines portent avec un soin extrême, tuniques, drapés, bijoux éclatants et coiffes ajustées. Omar Sosa à son habitude a choisi d’enfiler un costume africain rutilant, allure de soie plus toque de brillance. Les sunlights renforcent l’éclat de clarté ambiante: trouées laiteuses ou contrejours placés en alternance enveloppent toute le grand plateau. En fond de scène un écran retranscrit des inscriptions, objets, dessins rituels posés à même les planches du plateau. Moonlight Benjamen, longue, élancée, prêtresse du vaudou haïtien délivre un chant puissant, rauque, gorgé d’une bonne dose dé pathos. Martha Gallaraga, fille d’une des grandes des voix des Santerias (son père, cubain exilé vit en Amérique Latine) joue sur des modulations toutes en nuance, filet de voix souple et chaud. Toutes les deux, en langue créole, hispanique ou yoruba célèbrent l’esprit, le flux émanant des divinités vaudoues. Elles dansent en mode de contrechant, lancées dans une suite de pas objets de rituel. Etrange ballet sous teintes claires. Il trace de fait une géométrie de lignes corporelles circulaires horizontales ou verticales.
Des vagues de percussions portent en permanence tout le cérémonial. Avec une base de tambours comme il se doit. Congas pour Claude Saturne tambouyé d’Haiti, habituel support du dernier projet de Schwartz Bart (Racine Haiti, Motema). Les peaux ainsi frottées génèrent une résonance basique en mode métronome, frappes régulières, mesurées autant que chaloupées. à l’instar du gwo ka identitaire guadeloupéen. Gustavo Ovalles le cubain varie lui les sonorités, les intensités et autres hauteurs de sons. Il pigmente, colorie, souligne la teneur des climats. Y compris avec en bonus quelques trouvailles instrumentales telles l’utilisation d’un cajon avec pédale, façon grosse caisse ! Voire des bouts de bambous frappés sur une planche à l’instar de la txalaparta basque. Un tel univers d’éclatements, de caresses ou d’échos percussifs lâchés en live caractérisent la musique. Ils reste aux deux instruments d’harmonie et de mélodie à terminer le travail en densité, en profondeur de champ. Omar Sosa s’y emploie sur les claviers. Soutien, relance, ponctuation de soli. Le pianiste cubain toujours volubile place dans ses mets des parfums de Cuba (accents de boléro ou de son au passage) et d’Afrique évidemment, ses continents bien à lui. Jacques Schwartz-Bart laisse sonner un ténor de rondeur et d’épaisseur marquées jazz. Sans oublier bien sur les attaques franches, les rebonds qui font le sucre et le piment de ses accroches guadeloupéennes. La musique de ce spectacle total (Creole Spirit est d’ailleurs son titre générique) chargé de spiritualité garde sans conteste une part de mystère. Pourtant le relief et l’ambiance volcanique restituées par les notes demeurent, pour initiés ou non, caractéristiques des souffles humides, moites ressentis dans les îles des Antilles. Petites ou grandes.
Robert Latxague