Omar Sosa, Paolo Fresu et les autres
Quel duo ! Car d’autres, il n’y en a pas. Ou plutôt ce sont de drôles de petites machines, re-recorder, échantillonneur, samplers, que sais-je, que l’un et l’autre contrôlent d’un geste discret et qui permettent au pianiste et au trompettiste non pas d’être accompagnés mais de s’accompagner eux-mêmes selon une discipline qui ne doit plus grand chose au hasard. Et je ne vous parle pas des petits bruits percussifs, appelons ça du rythme, que Paolo Fresu fait avec sa bouche dans l’embouchure de sa trompette ou avec sa bague contre le pavillon, et qu’Omar Sosa obtient en frappant légèrement une corde ou le bois du Steinway, un impressionnant grand piano ce soir-là sur la scène de la salle des fêtes d’Eymet quasiment remplie pour l’occasion.
Omar Sosa, Paolo Fresu
Samedi 27 octobre 2012, salle des fêtes, Eymet (Dordogne)
Paolo Fresu (tp, bugle, prog, élec), Omar Sosa (p, cla,prog, élec).
Quel duo ! Car d’autres, il n’y en a pas. Ou plutôt ce sont de drôles de petites machines, re-recorder, échantillonneur, samplers, que sais-je, que l’un et l’autre contrôlent d’un geste discret et qui permettent au pianiste et au trompettiste non pas d’être accompagnés mais de s’accompagner eux-mêmes selon une discipline qui ne doit plus grand chose au hasard. Et je ne vous parle pas des petits bruits percussifs, appelons ça du rythme, que Paolo Fresu fait avec sa bouche dans l’embouchure de sa trompette ou avec sa bague contre le pavillon, et qu’Omar Sosa obtient en frappant légèrement une corde ou le bois du Steinway, un impressionnant grand piano ce soir-là sur la scène de la salle des fêtes d’Eymet quasiment remplie pour l’occasion. N’allez pas croire que la musique qui sort de cette performance – au double sens, anglais et français, du terme – a quelque chose de machinal. Au contraire, elle est pleine d’âme, d’ “Alma”, pour reprendre le titre de leur album paru récemment (chez Tǔk Music). Cette émotion tient naturellement aux personnalités en présence, lyriques et joyeuses, sincères et spectaculaires mais à l’opposé de l’esbroufe. Reprenant la balle au bond, pas forcément musicale d’ailleurs : ainsi, un semblant de détonation ayant fusé d’un des branchements de la fourmillante installation électrique provoqua autant un sursaut dans le public que le geste d’Omar mimant une balle en plein cœur tout en intégrant cette faussement mortelle interruption dans le déroulé de son jeu. La question du jazz ne se pose plus quand on arrive à un niveau d’expression comme celui de cette entente plus que cordiale. Et si on a pu identifier çà et là une évocation de Footprints ou des harmonies ellingtoniennes (du genre African Flowers), on a surtout voyagé sur une planète sonore sans frontière où la question de l’identité nationale gisait dans une poubelle. La musicalité extrême d’Omar et Paolo – oui, on dirait un nom de clowns, mais pourquoi pas : rien comme les clowns pour nous faire éprouver la poésie sur scène – nous emporte dans des voyages lumineux où le crépuscule succède à la danse avant de faire surgir les fantômes de la nuit ou la lune dans le ciel. Un fond enregistré de percussions cubaines – les fameux tambours bata – nous a fait regretter leur présence réelle, mais l’impeccable régularité rythmique et la générosité des accords d’Omar Sosa sur quoi s’appuyait un Paolo Fresu au son ténébreux et déchirant – oui, il y a du Miles en lui – nous ont fait oublier cette absence. Standing ovation, trois rappels (dont une de ces chansons dont l’Italie a le secret, Caruso, de Lucio Dalla,quel duo, aussi avec Luciano Pavarotti !), une mémorable soirée de plus offerte à toute l’Aquitaine par ‘le Off’ de Laurent Pasquon et Maquiz’Art, festival d’hiver dans une toute petite ville. Ça aussi c’est une performance, saluée par Paolo Fresu en personne, rappelant que lui aussi, dans sa toute petite ville de Sardaigne il continue de se battre, toute notoriété bue, pour que vive la musique du monde. F.-R. S.
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Quel duo ! Car d’autres, il n’y en a pas. Ou plutôt ce sont de drôles de petites machines, re-recorder, échantillonneur, samplers, que sais-je, que l’un et l’autre contrôlent d’un geste discret et qui permettent au pianiste et au trompettiste non pas d’être accompagnés mais de s’accompagner eux-mêmes selon une discipline qui ne doit plus grand chose au hasard. Et je ne vous parle pas des petits bruits percussifs, appelons ça du rythme, que Paolo Fresu fait avec sa bouche dans l’embouchure de sa trompette ou avec sa bague contre le pavillon, et qu’Omar Sosa obtient en frappant légèrement une corde ou le bois du Steinway, un impressionnant grand piano ce soir-là sur la scène de la salle des fêtes d’Eymet quasiment remplie pour l’occasion.
Omar Sosa, Paolo Fresu
Samedi 27 octobre 2012, salle des fêtes, Eymet (Dordogne)
Paolo Fresu (tp, bugle, prog, élec), Omar Sosa (p, cla,prog, élec).
Quel duo ! Car d’autres, il n’y en a pas. Ou plutôt ce sont de drôles de petites machines, re-recorder, échantillonneur, samplers, que sais-je, que l’un et l’autre contrôlent d’un geste discret et qui permettent au pianiste et au trompettiste non pas d’être accompagnés mais de s’accompagner eux-mêmes selon une discipline qui ne doit plus grand chose au hasard. Et je ne vous parle pas des petits bruits percussifs, appelons ça du rythme, que Paolo Fresu fait avec sa bouche dans l’embouchure de sa trompette ou avec sa bague contre le pavillon, et qu’Omar Sosa obtient en frappant légèrement une corde ou le bois du Steinway, un impressionnant grand piano ce soir-là sur la scène de la salle des fêtes d’Eymet quasiment remplie pour l’occasion. N’allez pas croire que la musique qui sort de cette performance – au double sens, anglais et français, du terme – a quelque chose de machinal. Au contraire, elle est pleine d’âme, d’ “Alma”, pour reprendre le titre de leur album paru récemment (chez Tǔk Music). Cette émotion tient naturellement aux personnalités en présence, lyriques et joyeuses, sincères et spectaculaires mais à l’opposé de l’esbroufe. Reprenant la balle au bond, pas forcément musicale d’ailleurs : ainsi, un semblant de détonation ayant fusé d’un des branchements de la fourmillante installation électrique provoqua autant un sursaut dans le public que le geste d’Omar mimant une balle en plein cœur tout en intégrant cette faussement mortelle interruption dans le déroulé de son jeu. La question du jazz ne se pose plus quand on arrive à un niveau d’expression comme celui de cette entente plus que cordiale. Et si on a pu identifier çà et là une évocation de Footprints ou des harmonies ellingtoniennes (du genre African Flowers), on a surtout voyagé sur une planète sonore sans frontière où la question de l’identité nationale gisait dans une poubelle. La musicalité extrême d’Omar et Paolo – oui, on dirait un nom de clowns, mais pourquoi pas : rien comme les clowns pour nous faire éprouver la poésie sur scène – nous emporte dans des voyages lumineux où le crépuscule succède à la danse avant de faire surgir les fantômes de la nuit ou la lune dans le ciel. Un fond enregistré de percussions cubaines – les fameux tambours bata – nous a fait regretter leur présence réelle, mais l’impeccable régularité rythmique et la générosité des accords d’Omar Sosa sur quoi s’appuyait un Paolo Fresu au son ténébreux et déchirant – oui, il y a du Miles en lui – nous ont fait oublier cette absence. Standing ovation, trois rappels (dont une de ces chansons dont l’Italie a le secret, Caruso, de Lucio Dalla,quel duo, aussi avec Luciano Pavarotti !), une mémorable soirée de plus offerte à toute l’Aquitaine par ‘le Off’ de Laurent Pasquon et Maquiz’Art, festival d’hiver dans une toute petite ville. Ça aussi c’est une performance, saluée par Paolo Fresu en personne, rappelant que lui aussi, dans sa toute petite ville de Sardaigne il continue de se battre, toute notoriété bue, pour que vive la musique du monde. F.-R. S.
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Quel duo ! Car d’autres, il n’y en a pas. Ou plutôt ce sont de drôles de petites machines, re-recorder, échantillonneur, samplers, que sais-je, que l’un et l’autre contrôlent d’un geste discret et qui permettent au pianiste et au trompettiste non pas d’être accompagnés mais de s’accompagner eux-mêmes selon une discipline qui ne doit plus grand chose au hasard. Et je ne vous parle pas des petits bruits percussifs, appelons ça du rythme, que Paolo Fresu fait avec sa bouche dans l’embouchure de sa trompette ou avec sa bague contre le pavillon, et qu’Omar Sosa obtient en frappant légèrement une corde ou le bois du Steinway, un impressionnant grand piano ce soir-là sur la scène de la salle des fêtes d’Eymet quasiment remplie pour l’occasion.
Omar Sosa, Paolo Fresu
Samedi 27 octobre 2012, salle des fêtes, Eymet (Dordogne)
Paolo Fresu (tp, bugle, prog, élec), Omar Sosa (p, cla,prog, élec).
Quel duo ! Car d’autres, il n’y en a pas. Ou plutôt ce sont de drôles de petites machines, re-recorder, échantillonneur, samplers, que sais-je, que l’un et l’autre contrôlent d’un geste discret et qui permettent au pianiste et au trompettiste non pas d’être accompagnés mais de s’accompagner eux-mêmes selon une discipline qui ne doit plus grand chose au hasard. Et je ne vous parle pas des petits bruits percussifs, appelons ça du rythme, que Paolo Fresu fait avec sa bouche dans l’embouchure de sa trompette ou avec sa bague contre le pavillon, et qu’Omar Sosa obtient en frappant légèrement une corde ou le bois du Steinway, un impressionnant grand piano ce soir-là sur la scène de la salle des fêtes d’Eymet quasiment remplie pour l’occasion. N’allez pas croire que la musique qui sort de cette performance – au double sens, anglais et français, du terme – a quelque chose de machinal. Au contraire, elle est pleine d’âme, d’ “Alma”, pour reprendre le titre de leur album paru récemment (chez Tǔk Music). Cette émotion tient naturellement aux personnalités en présence, lyriques et joyeuses, sincères et spectaculaires mais à l’opposé de l’esbroufe. Reprenant la balle au bond, pas forcément musicale d’ailleurs : ainsi, un semblant de détonation ayant fusé d’un des branchements de la fourmillante installation électrique provoqua autant un sursaut dans le public que le geste d’Omar mimant une balle en plein cœur tout en intégrant cette faussement mortelle interruption dans le déroulé de son jeu. La question du jazz ne se pose plus quand on arrive à un niveau d’expression comme celui de cette entente plus que cordiale. Et si on a pu identifier çà et là une évocation de Footprints ou des harmonies ellingtoniennes (du genre African Flowers), on a surtout voyagé sur une planète sonore sans frontière où la question de l’identité nationale gisait dans une poubelle. La musicalité extrême d’Omar et Paolo – oui, on dirait un nom de clowns, mais pourquoi pas : rien comme les clowns pour nous faire éprouver la poésie sur scène – nous emporte dans des voyages lumineux où le crépuscule succède à la danse avant de faire surgir les fantômes de la nuit ou la lune dans le ciel. Un fond enregistré de percussions cubaines – les fameux tambours bata – nous a fait regretter leur présence réelle, mais l’impeccable régularité rythmique et la générosité des accords d’Omar Sosa sur quoi s’appuyait un Paolo Fresu au son ténébreux et déchirant – oui, il y a du Miles en lui – nous ont fait oublier cette absence. Standing ovation, trois rappels (dont une de ces chansons dont l’Italie a le secret, Caruso, de Lucio Dalla,quel duo, aussi avec Luciano Pavarotti !), une mémorable soirée de plus offerte à toute l’Aquitaine par ‘le Off’ de Laurent Pasquon et Maquiz’Art, festival d’hiver dans une toute petite ville. Ça aussi c’est une performance, saluée par Paolo Fresu en personne, rappelant que lui aussi, dans sa toute petite ville de Sardaigne il continue de se battre, toute notoriété bue, pour que vive la musique du monde. F.-R. S.
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Quel duo ! Car d’autres, il n’y en a pas. Ou plutôt ce sont de drôles de petites machines, re-recorder, échantillonneur, samplers, que sais-je, que l’un et l’autre contrôlent d’un geste discret et qui permettent au pianiste et au trompettiste non pas d’être accompagnés mais de s’accompagner eux-mêmes selon une discipline qui ne doit plus grand chose au hasard. Et je ne vous parle pas des petits bruits percussifs, appelons ça du rythme, que Paolo Fresu fait avec sa bouche dans l’embouchure de sa trompette ou avec sa bague contre le pavillon, et qu’Omar Sosa obtient en frappant légèrement une corde ou le bois du Steinway, un impressionnant grand piano ce soir-là sur la scène de la salle des fêtes d’Eymet quasiment remplie pour l’occasion.
Omar Sosa, Paolo Fresu
Samedi 27 octobre 2012, salle des fêtes, Eymet (Dordogne)
Paolo Fresu (tp, bugle, prog, élec), Omar Sosa (p, cla,prog, élec).
Quel duo ! Car d’autres, il n’y en a pas. Ou plutôt ce sont de drôles de petites machines, re-recorder, échantillonneur, samplers, que sais-je, que l’un et l’autre contrôlent d’un geste discret et qui permettent au pianiste et au trompettiste non pas d’être accompagnés mais de s’accompagner eux-mêmes selon une discipline qui ne doit plus grand chose au hasard. Et je ne vous parle pas des petits bruits percussifs, appelons ça du rythme, que Paolo Fresu fait avec sa bouche dans l’embouchure de sa trompette ou avec sa bague contre le pavillon, et qu’Omar Sosa obtient en frappant légèrement une corde ou le bois du Steinway, un impressionnant grand piano ce soir-là sur la scène de la salle des fêtes d’Eymet quasiment remplie pour l’occasion. N’allez pas croire que la musique qui sort de cette performance – au double sens, anglais et français, du terme – a quelque chose de machinal. Au contraire, elle est pleine d’âme, d’ “Alma”, pour reprendre le titre de leur album paru récemment (chez Tǔk Music). Cette émotion tient naturellement aux personnalités en présence, lyriques et joyeuses, sincères et spectaculaires mais à l’opposé de l’esbroufe. Reprenant la balle au bond, pas forcément musicale d’ailleurs : ainsi, un semblant de détonation ayant fusé d’un des branchements de la fourmillante installation électrique provoqua autant un sursaut dans le public que le geste d’Omar mimant une balle en plein cœur tout en intégrant cette faussement mortelle interruption dans le déroulé de son jeu. La question du jazz ne se pose plus quand on arrive à un niveau d’expression comme celui de cette entente plus que cordiale. Et si on a pu identifier çà et là une évocation de Footprints ou des harmonies ellingtoniennes (du genre African Flowers), on a surtout voyagé sur une planète sonore sans frontière où la question de l’identité nationale gisait dans une poubelle. La musicalité extrême d’Omar et Paolo – oui, on dirait un nom de clowns, mais pourquoi pas : rien comme les clowns pour nous faire éprouver la poésie sur scène – nous emporte dans des voyages lumineux où le crépuscule succède à la danse avant de faire surgir les fantômes de la nuit ou la lune dans le ciel. Un fond enregistré de percussions cubaines – les fameux tambours bata – nous a fait regretter leur présence réelle, mais l’impeccable régularité rythmique et la générosité des accords d’Omar Sosa sur quoi s’appuyait un Paolo Fresu au son ténébreux et déchirant – oui, il y a du Miles en lui – nous ont fait oublier cette absence. Standing ovation, trois rappels (dont une de ces chansons dont l’Italie a le secret, Caruso, de Lucio Dalla,quel duo, aussi avec Luciano Pavarotti !), une mémorable soirée de plus offerte à toute l’Aquitaine par ‘le Off’ de Laurent Pasquon et Maquiz’Art, festival d’hiver dans une toute petite ville. Ça aussi c’est une performance, saluée par Paolo Fresu en personne, rappelant que lui aussi, dans sa toute petite ville de Sardaigne il continue de se battre, toute notoriété bue, pour que vive la musique du monde. F.-R. S.