ONJ : Rencontre Jazz et Composition
Dans le prolongement des récentes initiatives de l’Orchestre National de Jazz, comme l’Académie de composition (en collaboration avec l’association Real Time Music), et la création des œuvres des participant.e.s de cette académie par l’Orchestre des Jeunes de l’ONJ, et en prélude à un concert, le soir-même, de l’ONJ dans son programme ‘Rituels’, la 4ème Biennale de Jazz du Perreux-sur-Marne accueillait une rencontre publique sur le thème ‘Jazz et composition’.
Le Perreux-sur Marne, Centre des Bords de Marne, 12 mars 2022, 18h
Dans une salle du premier étage, un peu soumise à la rumeur bruyante du hall du Centre des Bords de Marne, au rez-de-chaussée, Raphaëlle Tchamitchian animait une rencontre entre deux des compositrices au programme du concert du soir, Leïla Martial et Ellinoa, et Myra Melford, qui avait animé récemment certains ateliers de l’Académie de composition. La cinquième personne, à gauche sur la photo, est l’interprète qui traduisait pour Myra Melford.
Débat riche, vivant et assez passionnant. Après une introduction de Raphaëlle Tchamitchian sur la problématique induite par le thème (oxymore selon elle), on entre dans le vif du sujet avec les trois musiciennes, très différentes dans leur pratique artistique, leur expérience et leur façon d’aborder la question de la composition. Pour Leïla Martial, tout part de son statut, sa pratique, son vécu d’improvisatrice. Pour Ellinoa, vocaliste comme Leïla, mais moins engagée dans l’improvisation, la référence à l’ensemble historique des codes de la musique écrite est plus prégnant. Quant à Myra Melford, elle tend à conjoindre les activités d’improvisation et de composition, selon une approche qui serait celle de l’improvisation comme composition en temps réel. Chacune va éclairer de son expérience les méandres du processus compositionnel, Leïla Martial mettant souvent l’accent sur l’urgence de l’expression, Ellinoa sur une vision plus structurelle de la forme, et Myra Melford évoquant l’influence exercée sur elle dans les années 80 par l’approche du saxophoniste-compositeur-improvisateur Henry Threadgill, qui combine constamment l’expérience de l’improvisé et l’élaboration de la forme. De nombreux aspects sont évoqués au cours du débat : la référence à d’autres arts, la dimension narrative, l’intensité de l’instant, dans l’interprétation comme dans l’improvisation, la réceptivité du public…. Impossible en quelques lignes de rapporter la richesse des échanges. Je ne sais s’il y aura publication d’un verbatim, ou une synthèse académique : en tout cas ce fut une beau moment d’échange et de réflexion.
Xavier Prévost
Un écho des épisodes précédents sur le site de Jazz Magazine
https://www.jazzmagazine.com/jazzlive/lorchestre-des-jeunes-de-lonj-saison-3-deux-fois/