Jazz live
Publié le 17 Juil 2024

Patrice Rushen au New Morning, enfin !

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Oui, « Enfin ! », dit-elle tout sourire avant de commencer à jouer. Car on les aura comptées les années avant que Patrice Rushen puisse se produire sur une scène française avec son propre groupe.
Par
Fred Goaty

Mais tout vient à point à qui sait attendre, et en enchaînant deux concerts de suite devant un public de connaisseurs dont la diversité et l’enthousiasme faisaient plaisir à voir et à entendre – au bar, un claviériste bien connu de nos services, transi d’amour, n’arrêtait pas de crier « Maman ! Maman ! » – , “Queen Patrice”, comme la surnomment celles et ceux qui savent qu’elle règne tout en douceur solaire sur le R&B et le jazz-funk, a tourné les pages de son songbook pour le bonheur de tou.te.s.


Number One, extrait de “Straight From The Heart” (1982), The Hump (“Shout It Out”, 1977), Hang It Up (“Patrice”, 1978), Settle For My Love (“Pizzazz”, 1979) Music Of The Earth (“Patrice”), Remind Me (“Straight From The Heart”), Kickin’ Back (“Before The Dawn”, 1975), Arrival (“Signature”, 1997), l’inédit Song For A Better Day (écrit pendant la grande déprime du Covid), Feel So Real (“Now”, 1984), Haven’t You Heard (“Pizzazz”) et, bien sûr, l’universel et si dansant Forget Me Nots (“Straight From The Heart”), avec, en rappel, Roll With The Punches (“Shout It Out”) : sa set list frôlait ainsi la perfection, entre chansons délicatement ciselées d’une richesse mélodique et harmonique sans comparaison, et instrumentaux jubilatoires aux vertus non moins dansantes.
Voilà, Patrice Rushen sur scène au “New”, notre seconde maison, c’est fait, et oui, il m’a bien semblé voir, un instant, le fantôme d’un de ses plus grands admirateurs, Prince, assis sur le frigidaire juste derrière le bar. Il avait l’air heureux. Comme nous.