AU PAYS DES MERVEILLES DE SOPHIA…. et à la Dynamo de Banlieues Bleues
Dans le cadre d’un « coup de chapeau » à Gérard Terronès et au label Futura Marge, la Dynamo accueillait un concert en deux parties : d’abord un duo entre le tromboniste François Lemonnier et le batteur suédois Peeter Uuskyla, puis un quintette inédit de Sophia Domancich, avec Géraldine Laurent, Ray Anderson, Hélène Labarrière et Nasheet Waits. Le chroniqueur, retenu par une obligation, puis retardé par un double complot (grève SNCF et panne de signalisation en Gare de Magenta….) est arrivé à la fin des applaudissements qui saluaient la sortie de scène du duo.
SOPHIA DOMANCICH QUINTET : « Alice au Pays des merveilles », création
Sophia Domancich (piano, composition), Géraldine Laurent (saxophone alto), Ray Anderson (trombone), Hélène Labarrière (contrebasse), Nasheet Waits (batterie)
Pantin, La Dynamo, 25 mai 2016, 22h
A l’occasion d’un enregistrement pour le label de Gérard Terronès, Sophia Domancich a conçu ce projet de création autour d’Alice au pays des merveilles, faisant sienne la lumineuse remarque de la jeune héroïne : « Si le monde n’a absolument aucun sens, qui nous empêche d’en inventer un ? ». Et avant de traverser le miroir, la pianiste-compositrice propose une suite de pièces inspirées par différents moments de l’œuvre de Lewis Carroll. Chaque pièce se compose d’éléments distincts, chacun d’eux subtilement assemblé en une forme judicieuse, et souvent surprenante. On est en plein jazz ; un jazz d’aujourd’hui, hanté par les audaces du passé : ambition formelle et intense énergie expressive de Mingus, et folle liberté de Dolphy (la hantise est peut-être celle de l’auditeur, votre serviteur, vieil amateur un brin nostalgique….).
Tout se déroule comme par enchantement. Ray Anderson a la même silhouette de jeune homme que lorsque que je l’ai vu sur scène pour la première fois, voici plus de 30 ans. Et il ouvre le concert par l’un de ces solos hyper expressifs dont il a le secret. Le miracle collectif se déploie, dans une attention mutuelle de tous les membres du groupe. Empathie, respect, fantaisie, engagement : tous les ingrédients du jeu sont là, la partie est brillante, et pleine de surprises, du blues originel jusqu’aux éclats du free jazz. Nasheet Waits s’abandonne, tout en restant concentré sur les petits signes de la pianiste qui annoncent des transitions fluides. Hélène Labarrière porte le mouvement avec la fougue qu’on lui connaît. Géraldine Laurent, comme toujours, dépasse la tradition par l’audace et Sophia, attentive aux nuances et aux enchaînements, sait se libérer le moment venu, quand l’expression individuelle le requiert. Le public est porté, concentré, il applaudit discrètement en fin de solo, conscient qu’il ne faut pas manquer une miette de ce subtil assemblage. On est loin du classique « exposé du thème – série de solos – réexposition ». On est en pleine orfèvrerie, malgré les climats parfois torrides. Quand vient la note finale, comme une résolution différée, les artistes sourient de bonheur, échangent des regards complices : la contrebassiste et le batteur sont manifestement comblés par le dialogue harmonico-rythmique qu’ils ont tissé tout au long du concert ; le tromboniste et la saxophoniste laissent échapper des signes d’admiration réciproque, et la pianiste, aux anges, savoure la réussite de son projet. En rappel, une magnifique version de Django de John Lewis sera à peine troublée par le piano, fatigué, qui se désaccorde. Merci les artistes, merci la Dynamo, et un grand merci à Gérard Terronès qui a œuvré pour que ce concert, et le disque à paraître, soient possibles, en saisissant Ray Anderson au passage d’une petite série de concerts, et en faisant venir tout spécialement Nasheet Waits des USA.
Xavier Prévost
Le disque a été publié sous le titre « Alice’s Evidence » fin novembre 2016 chez Marge|Dans le cadre d’un « coup de chapeau » à Gérard Terronès et au label Futura Marge, la Dynamo accueillait un concert en deux parties : d’abord un duo entre le tromboniste François Lemonnier et le batteur suédois Peeter Uuskyla, puis un quintette inédit de Sophia Domancich, avec Géraldine Laurent, Ray Anderson, Hélène Labarrière et Nasheet Waits. Le chroniqueur, retenu par une obligation, puis retardé par un double complot (grève SNCF et panne de signalisation en Gare de Magenta….) est arrivé à la fin des applaudissements qui saluaient la sortie de scène du duo.
SOPHIA DOMANCICH QUINTET : « Alice au Pays des merveilles », création
Sophia Domancich (piano, composition), Géraldine Laurent (saxophone alto), Ray Anderson (trombone), Hélène Labarrière (contrebasse), Nasheet Waits (batterie)
Pantin, La Dynamo, 25 mai 2016, 22h
A l’occasion d’un enregistrement pour le label de Gérard Terronès, Sophia Domancich a conçu ce projet de création autour d’Alice au pays des merveilles, faisant sienne la lumineuse remarque de la jeune héroïne : « Si le monde n’a absolument aucun sens, qui nous empêche d’en inventer un ? ». Et avant de traverser le miroir, la pianiste-compositrice propose une suite de pièces inspirées par différents moments de l’œuvre de Lewis Carroll. Chaque pièce se compose d’éléments distincts, chacun d’eux subtilement assemblé en une forme judicieuse, et souvent surprenante. On est en plein jazz ; un jazz d’aujourd’hui, hanté par les audaces du passé : ambition formelle et intense énergie expressive de Mingus, et folle liberté de Dolphy (la hantise est peut-être celle de l’auditeur, votre serviteur, vieil amateur un brin nostalgique….).
Tout se déroule comme par enchantement. Ray Anderson a la même silhouette de jeune homme que lorsque que je l’ai vu sur scène pour la première fois, voici plus de 30 ans. Et il ouvre le concert par l’un de ces solos hyper expressifs dont il a le secret. Le miracle collectif se déploie, dans une attention mutuelle de tous les membres du groupe. Empathie, respect, fantaisie, engagement : tous les ingrédients du jeu sont là, la partie est brillante, et pleine de surprises, du blues originel jusqu’aux éclats du free jazz. Nasheet Waits s’abandonne, tout en restant concentré sur les petits signes de la pianiste qui annoncent des transitions fluides. Hélène Labarrière porte le mouvement avec la fougue qu’on lui connaît. Géraldine Laurent, comme toujours, dépasse la tradition par l’audace et Sophia, attentive aux nuances et aux enchaînements, sait se libérer le moment venu, quand l’expression individuelle le requiert. Le public est porté, concentré, il applaudit discrètement en fin de solo, conscient qu’il ne faut pas manquer une miette de ce subtil assemblage. On est loin du classique « exposé du thème – série de solos – réexposition ». On est en pleine orfèvrerie, malgré les climats parfois torrides. Quand vient la note finale, comme une résolution différée, les artistes sourient de bonheur, échangent des regards complices : la contrebassiste et le batteur sont manifestement comblés par le dialogue harmonico-rythmique qu’ils ont tissé tout au long du concert ; le tromboniste et la saxophoniste laissent échapper des signes d’admiration réciproque, et la pianiste, aux anges, savoure la réussite de son projet. En rappel, une magnifique version de Django de John Lewis sera à peine troublée par le piano, fatigué, qui se désaccorde. Merci les artistes, merci la Dynamo, et un grand merci à Gérard Terronès qui a œuvré pour que ce concert, et le disque à paraître, soient possibles, en saisissant Ray Anderson au passage d’une petite série de concerts, et en faisant venir tout spécialement Nasheet Waits des USA.
Xavier Prévost
Le disque a été publié sous le titre « Alice’s Evidence » fin novembre 2016 chez Marge|Dans le cadre d’un « coup de chapeau » à Gérard Terronès et au label Futura Marge, la Dynamo accueillait un concert en deux parties : d’abord un duo entre le tromboniste François Lemonnier et le batteur suédois Peeter Uuskyla, puis un quintette inédit de Sophia Domancich, avec Géraldine Laurent, Ray Anderson, Hélène Labarrière et Nasheet Waits. Le chroniqueur, retenu par une obligation, puis retardé par un double complot (grève SNCF et panne de signalisation en Gare de Magenta….) est arrivé à la fin des applaudissements qui saluaient la sortie de scène du duo.
SOPHIA DOMANCICH QUINTET : « Alice au Pays des merveilles », création
Sophia Domancich (piano, composition), Géraldine Laurent (saxophone alto), Ray Anderson (trombone), Hélène Labarrière (contrebasse), Nasheet Waits (batterie)
Pantin, La Dynamo, 25 mai 2016, 22h
A l’occasion d’un enregistrement pour le label de Gérard Terronès, Sophia Domancich a conçu ce projet de création autour d’Alice au pays des merveilles, faisant sienne la lumineuse remarque de la jeune héroïne : « Si le monde n’a absolument aucun sens, qui nous empêche d’en inventer un ? ». Et avant de traverser le miroir, la pianiste-compositrice propose une suite de pièces inspirées par différents moments de l’œuvre de Lewis Carroll. Chaque pièce se compose d’éléments distincts, chacun d’eux subtilement assemblé en une forme judicieuse, et souvent surprenante. On est en plein jazz ; un jazz d’aujourd’hui, hanté par les audaces du passé : ambition formelle et intense énergie expressive de Mingus, et folle liberté de Dolphy (la hantise est peut-être celle de l’auditeur, votre serviteur, vieil amateur un brin nostalgique….).
Tout se déroule comme par enchantement. Ray Anderson a la même silhouette de jeune homme que lorsque que je l’ai vu sur scène pour la première fois, voici plus de 30 ans. Et il ouvre le concert par l’un de ces solos hyper expressifs dont il a le secret. Le miracle collectif se déploie, dans une attention mutuelle de tous les membres du groupe. Empathie, respect, fantaisie, engagement : tous les ingrédients du jeu sont là, la partie est brillante, et pleine de surprises, du blues originel jusqu’aux éclats du free jazz. Nasheet Waits s’abandonne, tout en restant concentré sur les petits signes de la pianiste qui annoncent des transitions fluides. Hélène Labarrière porte le mouvement avec la fougue qu’on lui connaît. Géraldine Laurent, comme toujours, dépasse la tradition par l’audace et Sophia, attentive aux nuances et aux enchaînements, sait se libérer le moment venu, quand l’expression individuelle le requiert. Le public est porté, concentré, il applaudit discrètement en fin de solo, conscient qu’il ne faut pas manquer une miette de ce subtil assemblage. On est loin du classique « exposé du thème – série de solos – réexposition ». On est en pleine orfèvrerie, malgré les climats parfois torrides. Quand vient la note finale, comme une résolution différée, les artistes sourient de bonheur, échangent des regards complices : la contrebassiste et le batteur sont manifestement comblés par le dialogue harmonico-rythmique qu’ils ont tissé tout au long du concert ; le tromboniste et la saxophoniste laissent échapper des signes d’admiration réciproque, et la pianiste, aux anges, savoure la réussite de son projet. En rappel, une magnifique version de Django de John Lewis sera à peine troublée par le piano, fatigué, qui se désaccorde. Merci les artistes, merci la Dynamo, et un grand merci à Gérard Terronès qui a œuvré pour que ce concert, et le disque à paraître, soient possibles, en saisissant Ray Anderson au passage d’une petite série de concerts, et en faisant venir tout spécialement Nasheet Waits des USA.
Xavier Prévost
Le disque a été publié sous le titre « Alice’s Evidence » fin novembre 2016 chez Marge|Dans le cadre d’un « coup de chapeau » à Gérard Terronès et au label Futura Marge, la Dynamo accueillait un concert en deux parties : d’abord un duo entre le tromboniste François Lemonnier et le batteur suédois Peeter Uuskyla, puis un quintette inédit de Sophia Domancich, avec Géraldine Laurent, Ray Anderson, Hélène Labarrière et Nasheet Waits. Le chroniqueur, retenu par une obligation, puis retardé par un double complot (grève SNCF et panne de signalisation en Gare de Magenta….) est arrivé à la fin des applaudissements qui saluaient la sortie de scène du duo.
SOPHIA DOMANCICH QUINTET : « Alice au Pays des merveilles », création
Sophia Domancich (piano, composition), Géraldine Laurent (saxophone alto), Ray Anderson (trombone), Hélène Labarrière (contrebasse), Nasheet Waits (batterie)
Pantin, La Dynamo, 25 mai 2016, 22h
A l’occasion d’un enregistrement pour le label de Gérard Terronès, Sophia Domancich a conçu ce projet de création autour d’Alice au pays des merveilles, faisant sienne la lumineuse remarque de la jeune héroïne : « Si le monde n’a absolument aucun sens, qui nous empêche d’en inventer un ? ». Et avant de traverser le miroir, la pianiste-compositrice propose une suite de pièces inspirées par différents moments de l’œuvre de Lewis Carroll. Chaque pièce se compose d’éléments distincts, chacun d’eux subtilement assemblé en une forme judicieuse, et souvent surprenante. On est en plein jazz ; un jazz d’aujourd’hui, hanté par les audaces du passé : ambition formelle et intense énergie expressive de Mingus, et folle liberté de Dolphy (la hantise est peut-être celle de l’auditeur, votre serviteur, vieil amateur un brin nostalgique….).
Tout se déroule comme par enchantement. Ray Anderson a la même silhouette de jeune homme que lorsque que je l’ai vu sur scène pour la première fois, voici plus de 30 ans. Et il ouvre le concert par l’un de ces solos hyper expressifs dont il a le secret. Le miracle collectif se déploie, dans une attention mutuelle de tous les membres du groupe. Empathie, respect, fantaisie, engagement : tous les ingrédients du jeu sont là, la partie est brillante, et pleine de surprises, du blues originel jusqu’aux éclats du free jazz. Nasheet Waits s’abandonne, tout en restant concentré sur les petits signes de la pianiste qui annoncent des transitions fluides. Hélène Labarrière porte le mouvement avec la fougue qu’on lui connaît. Géraldine Laurent, comme toujours, dépasse la tradition par l’audace et Sophia, attentive aux nuances et aux enchaînements, sait se libérer le moment venu, quand l’expression individuelle le requiert. Le public est porté, concentré, il applaudit discrètement en fin de solo, conscient qu’il ne faut pas manquer une miette de ce subtil assemblage. On est loin du classique « exposé du thème – série de solos – réexposition ». On est en pleine orfèvrerie, malgré les climats parfois torrides. Quand vient la note finale, comme une résolution différée, les artistes sourient de bonheur, échangent des regards complices : la contrebassiste et le batteur sont manifestement comblés par le dialogue harmonico-rythmique qu’ils ont tissé tout au long du concert ; le tromboniste et la saxophoniste laissent échapper des signes d’admiration réciproque, et la pianiste, aux anges, savoure la réussite de son projet. En rappel, une magnifique version de Django de John Lewis sera à peine troublée par le piano, fatigué, qui se désaccorde. Merci les artistes, merci la Dynamo, et un grand merci à Gérard Terronès qui a œuvré pour que ce concert, et le disque à paraître, soient possibles, en saisissant Ray Anderson au passage d’une petite série de concerts, et en faisant venir tout spécialement Nasheet Waits des USA.
Xavier Prévost
Le disque a été publié sous le titre « Alice’s Evidence » fin novembre 2016 chez Marge