Pour dire adieu à Jacques Bisceglia
Jacques Bisceglia est décédé le vendredi 1er mars à l’hôpital, des suites d’une longue maladie neurologique dégénérescente qui avait commencé par le priver de la parole, lui qui avait tant le goût de communiquer, d’argumenter, de polémiquer, animé par qu’il était par l’amour du jazz et d’une certaine vérité. Non pas qu’il ait été de ces intégristes qui savent enfermer le “vrai” jazz dans une définition étriquée. Son amour du jazz était très large et allait du dixieland au free radical.
Dans notre numéro de mai 2008 (n°592), il nous avait raconté son année 1968, un récit édifiant quant à son immersion dans le monde du jazz. Il vivait alors l’appareil en bandoulière tout en gérant deux discothèques de jazz à Saint-Michel : la Bombarde dont il nous rappelle que les cuisiniers étaient le pianiste Philippe Baudoin et le saxophniste Daniel Huck, le Storyville où il remplaçait le père de Maxim Saury. Mais son récit rayonne sur l’ensemble des clubs parisiens du Blue Note (où se produisait alors Michel Roques) au Caméléon (où Art Farmer et Joe Henderson se dispute l’affiche avec le trio HLP). Les photos dont il illustre ce récit traversé des signes avant-coureurs de l’explosion free parisienne de 1969 nous montre Sunny Murray au Storyville, Dizzy Gillespie à Pleyel, Hank Mobley posant dans la rue sous la pluie, Jean-François Jennny-Clark, Anne-Marie Coffinet (en Sister Salvation), Siegfried Kessler et Nathan Davis dans l’adaptation française de The Connection au Théâtre des Arts, Phil Woods et Georges Gruntz (le premier pianiste de l’European European Rhythm Machine que le saxophoniste venait de créer en France), et les Jazz O’Maniacs (l’orchestre qui faisait alors bouger le dixieland français).
Né le 21 octobre 1940, il s’était passionné pour Ornette Coleman dès la parution de ses premiers disques et avait fait venir Don Cherry à Paris en 1963, le logeant chez sa mère. De 1965 à 1966, programmateur du Jazzland rue Saint-Séverin, il programme le trio d’Ornette Coleman à la même affiche que le quartette de Johnny Griffin. On y entendra également le quartette de Dexter Gordon, le trio de Sonny Rollins, le quartette de Cecil Taylor… Il s’était intéressé à la photographie durant son service en Algérie (1960-1962) avec les conseils de Marc Garanger et avait publié ses premières photos en 1967. Il me semble me souvenir l’avoir entendu raconter qu’il était du voyage pour aller chercher l’Art Ensemble à leur arrivée au Havre en juin 1969. Peu après, avec Paul Alessandrini, il est envoyé par Actuel au Festival Pan Africain d’Alger d’où ils ramènent à Paris les grandes figures du free jazz qui vont défiler dans les studios parisiens pour le label BYG, offrant l’une des sources documentaires les plus passionnantes sur ce mouvement. L’année d’après, il est impliqué dans l’organisation du festival d’Amougies. On le verra désormais producteur de concert, directeur artistique, rédacteur freelance (pochettes de disques, journaux, programmes), producteur sur France Musique, conférencier, secrétaire de rédaction du magazine Le Collectionneur de bandes dessinées, un univers où il eut encore quelques casquettes, notamment celle de bouquiniste quai de la Tournelle…
Ces dernières années, il était trésorier de l’Académie du jazz. Bon camarade, ce témoin exemplaire n’était pas du genre à la ramener et lorsqu’il venait me voir ou m’appelait pour remettre à jour mes connaissances à la suite d’un écrit erroné, c’était sans prétention, avec le seul souci de la vérité, de la transmission, et j’appréciais toujours ses remarques et ses recommandations. Il nous laisse quelques centaines de milliers de clichés et un site, bisceglia-jazz-photos.com, que l’on revisite avec émotion.
Franck Bergerot
|
Jacques Bisceglia est décédé le vendredi 1er mars à l’hôpital, des suites d’une longue maladie neurologique dégénérescente qui avait commencé par le priver de la parole, lui qui avait tant le goût de communiquer, d’argumenter, de polémiquer, animé par qu’il était par l’amour du jazz et d’une certaine vérité. Non pas qu’il ait été de ces intégristes qui savent enfermer le “vrai” jazz dans une définition étriquée. Son amour du jazz était très large et allait du dixieland au free radical.
Dans notre numéro de mai 2008 (n°592), il nous avait raconté son année 1968, un récit édifiant quant à son immersion dans le monde du jazz. Il vivait alors l’appareil en bandoulière tout en gérant deux discothèques de jazz à Saint-Michel : la Bombarde dont il nous rappelle que les cuisiniers étaient le pianiste Philippe Baudoin et le saxophniste Daniel Huck, le Storyville où il remplaçait le père de Maxim Saury. Mais son récit rayonne sur l’ensemble des clubs parisiens du Blue Note (où se produisait alors Michel Roques) au Caméléon (où Art Farmer et Joe Henderson se dispute l’affiche avec le trio HLP). Les photos dont il illustre ce récit traversé des signes avant-coureurs de l’explosion free parisienne de 1969 nous montre Sunny Murray au Storyville, Dizzy Gillespie à Pleyel, Hank Mobley posant dans la rue sous la pluie, Jean-François Jennny-Clark, Anne-Marie Coffinet (en Sister Salvation), Siegfried Kessler et Nathan Davis dans l’adaptation française de The Connection au Théâtre des Arts, Phil Woods et Georges Gruntz (le premier pianiste de l’European European Rhythm Machine que le saxophoniste venait de créer en France), et les Jazz O’Maniacs (l’orchestre qui faisait alors bouger le dixieland français).
Né le 21 octobre 1940, il s’était passionné pour Ornette Coleman dès la parution de ses premiers disques et avait fait venir Don Cherry à Paris en 1963, le logeant chez sa mère. De 1965 à 1966, programmateur du Jazzland rue Saint-Séverin, il programme le trio d’Ornette Coleman à la même affiche que le quartette de Johnny Griffin. On y entendra également le quartette de Dexter Gordon, le trio de Sonny Rollins, le quartette de Cecil Taylor… Il s’était intéressé à la photographie durant son service en Algérie (1960-1962) avec les conseils de Marc Garanger et avait publié ses premières photos en 1967. Il me semble me souvenir l’avoir entendu raconter qu’il était du voyage pour aller chercher l’Art Ensemble à leur arrivée au Havre en juin 1969. Peu après, avec Paul Alessandrini, il est envoyé par Actuel au Festival Pan Africain d’Alger d’où ils ramènent à Paris les grandes figures du free jazz qui vont défiler dans les studios parisiens pour le label BYG, offrant l’une des sources documentaires les plus passionnantes sur ce mouvement. L’année d’après, il est impliqué dans l’organisation du festival d’Amougies. On le verra désormais producteur de concert, directeur artistique, rédacteur freelance (pochettes de disques, journaux, programmes), producteur sur France Musique, conférencier, secrétaire de rédaction du magazine Le Collectionneur de bandes dessinées, un univers où il eut encore quelques casquettes, notamment celle de bouquiniste quai de la Tournelle…
Ces dernières années, il était trésorier de l’Académie du jazz. Bon camarade, ce témoin exemplaire n’était pas du genre à la ramener et lorsqu’il venait me voir ou m’appelait pour remettre à jour mes connaissances à la suite d’un écrit erroné, c’était sans prétention, avec le seul souci de la vérité, de la transmission, et j’appréciais toujours ses remarques et ses recommandations. Il nous laisse quelques centaines de milliers de clichés et un site, bisceglia-jazz-photos.com, que l’on revisite avec émotion.
Franck Bergerot
|
Jacques Bisceglia est décédé le vendredi 1er mars à l’hôpital, des suites d’une longue maladie neurologique dégénérescente qui avait commencé par le priver de la parole, lui qui avait tant le goût de communiquer, d’argumenter, de polémiquer, animé par qu’il était par l’amour du jazz et d’une certaine vérité. Non pas qu’il ait été de ces intégristes qui savent enfermer le “vrai” jazz dans une définition étriquée. Son amour du jazz était très large et allait du dixieland au free radical.
Dans notre numéro de mai 2008 (n°592), il nous avait raconté son année 1968, un récit édifiant quant à son immersion dans le monde du jazz. Il vivait alors l’appareil en bandoulière tout en gérant deux discothèques de jazz à Saint-Michel : la Bombarde dont il nous rappelle que les cuisiniers étaient le pianiste Philippe Baudoin et le saxophniste Daniel Huck, le Storyville où il remplaçait le père de Maxim Saury. Mais son récit rayonne sur l’ensemble des clubs parisiens du Blue Note (où se produisait alors Michel Roques) au Caméléon (où Art Farmer et Joe Henderson se dispute l’affiche avec le trio HLP). Les photos dont il illustre ce récit traversé des signes avant-coureurs de l’explosion free parisienne de 1969 nous montre Sunny Murray au Storyville, Dizzy Gillespie à Pleyel, Hank Mobley posant dans la rue sous la pluie, Jean-François Jennny-Clark, Anne-Marie Coffinet (en Sister Salvation), Siegfried Kessler et Nathan Davis dans l’adaptation française de The Connection au Théâtre des Arts, Phil Woods et Georges Gruntz (le premier pianiste de l’European European Rhythm Machine que le saxophoniste venait de créer en France), et les Jazz O’Maniacs (l’orchestre qui faisait alors bouger le dixieland français).
Né le 21 octobre 1940, il s’était passionné pour Ornette Coleman dès la parution de ses premiers disques et avait fait venir Don Cherry à Paris en 1963, le logeant chez sa mère. De 1965 à 1966, programmateur du Jazzland rue Saint-Séverin, il programme le trio d’Ornette Coleman à la même affiche que le quartette de Johnny Griffin. On y entendra également le quartette de Dexter Gordon, le trio de Sonny Rollins, le quartette de Cecil Taylor… Il s’était intéressé à la photographie durant son service en Algérie (1960-1962) avec les conseils de Marc Garanger et avait publié ses premières photos en 1967. Il me semble me souvenir l’avoir entendu raconter qu’il était du voyage pour aller chercher l’Art Ensemble à leur arrivée au Havre en juin 1969. Peu après, avec Paul Alessandrini, il est envoyé par Actuel au Festival Pan Africain d’Alger d’où ils ramènent à Paris les grandes figures du free jazz qui vont défiler dans les studios parisiens pour le label BYG, offrant l’une des sources documentaires les plus passionnantes sur ce mouvement. L’année d’après, il est impliqué dans l’organisation du festival d’Amougies. On le verra désormais producteur de concert, directeur artistique, rédacteur freelance (pochettes de disques, journaux, programmes), producteur sur France Musique, conférencier, secrétaire de rédaction du magazine Le Collectionneur de bandes dessinées, un univers où il eut encore quelques casquettes, notamment celle de bouquiniste quai de la Tournelle…
Ces dernières années, il était trésorier de l’Académie du jazz. Bon camarade, ce témoin exemplaire n’était pas du genre à la ramener et lorsqu’il venait me voir ou m’appelait pour remettre à jour mes connaissances à la suite d’un écrit erroné, c’était sans prétention, avec le seul souci de la vérité, de la transmission, et j’appréciais toujours ses remarques et ses recommandations. Il nous laisse quelques centaines de milliers de clichés et un site, bisceglia-jazz-photos.com, que l’on revisite avec émotion.
Franck Bergerot
|
Jacques Bisceglia est décédé le vendredi 1er mars à l’hôpital, des suites d’une longue maladie neurologique dégénérescente qui avait commencé par le priver de la parole, lui qui avait tant le goût de communiquer, d’argumenter, de polémiquer, animé par qu’il était par l’amour du jazz et d’une certaine vérité. Non pas qu’il ait été de ces intégristes qui savent enfermer le “vrai” jazz dans une définition étriquée. Son amour du jazz était très large et allait du dixieland au free radical.
Dans notre numéro de mai 2008 (n°592), il nous avait raconté son année 1968, un récit édifiant quant à son immersion dans le monde du jazz. Il vivait alors l’appareil en bandoulière tout en gérant deux discothèques de jazz à Saint-Michel : la Bombarde dont il nous rappelle que les cuisiniers étaient le pianiste Philippe Baudoin et le saxophniste Daniel Huck, le Storyville où il remplaçait le père de Maxim Saury. Mais son récit rayonne sur l’ensemble des clubs parisiens du Blue Note (où se produisait alors Michel Roques) au Caméléon (où Art Farmer et Joe Henderson se dispute l’affiche avec le trio HLP). Les photos dont il illustre ce récit traversé des signes avant-coureurs de l’explosion free parisienne de 1969 nous montre Sunny Murray au Storyville, Dizzy Gillespie à Pleyel, Hank Mobley posant dans la rue sous la pluie, Jean-François Jennny-Clark, Anne-Marie Coffinet (en Sister Salvation), Siegfried Kessler et Nathan Davis dans l’adaptation française de The Connection au Théâtre des Arts, Phil Woods et Georges Gruntz (le premier pianiste de l’European European Rhythm Machine que le saxophoniste venait de créer en France), et les Jazz O’Maniacs (l’orchestre qui faisait alors bouger le dixieland français).
Né le 21 octobre 1940, il s’était passionné pour Ornette Coleman dès la parution de ses premiers disques et avait fait venir Don Cherry à Paris en 1963, le logeant chez sa mère. De 1965 à 1966, programmateur du Jazzland rue Saint-Séverin, il programme le trio d’Ornette Coleman à la même affiche que le quartette de Johnny Griffin. On y entendra également le quartette de Dexter Gordon, le trio de Sonny Rollins, le quartette de Cecil Taylor… Il s’était intéressé à la photographie durant son service en Algérie (1960-1962) avec les conseils de Marc Garanger et avait publié ses premières photos en 1967. Il me semble me souvenir l’avoir entendu raconter qu’il était du voyage pour aller chercher l’Art Ensemble à leur arrivée au Havre en juin 1969. Peu après, avec Paul Alessandrini, il est envoyé par Actuel au Festival Pan Africain d’Alger d’où ils ramènent à Paris les grandes figures du free jazz qui vont défiler dans les studios parisiens pour le label BYG, offrant l’une des sources documentaires les plus passionnantes sur ce mouvement. L’année d’après, il est impliqué dans l’organisation du festival d’Amougies. On le verra désormais producteur de concert, directeur artistique, rédacteur freelance (pochettes de disques, journaux, programmes), producteur sur France Musique, conférencier, secrétaire de rédaction du magazine Le Collectionneur de bandes dessinées, un univers où il eut encore quelques casquettes, notamment celle de bouquiniste quai de la Tournelle…
Ces dernières années, il était trésorier de l’Académie du jazz. Bon camarade, ce témoin exemplaire n’était pas du genre à la ramener et lorsqu’il venait me voir ou m’appelait pour remettre à jour mes connaissances à la suite d’un écrit erroné, c’était sans prétention, avec le seul souci de la vérité, de la transmission, et j’appréciais toujours ses remarques et ses recommandations. Il nous laisse quelques centaines de milliers de clichés et un site, bisceglia-jazz-photos.com, que l’on revisite avec émotion.
Franck Bergerot