Radio France Occitanie Montpellier : réflexions d’après festival
Le festival, qui s’affichait ‘Nouveau’ cette année sur une partie de sa communication, offrait une programmation jazz resserrée sur 6 jours, dans une manifestation qui en comportait 12. Belle programmation, variée et qualiteuse (voir les comptes rendus dans les épisodes précédents), avec une dispersion des lieux, dans des horaires serrés, qui rendait difficile (presque impossible en raison des travaux sur le réseau urbain des tramways) l’exhaustivité. Le chroniqueur dilettante et bénévole que je suis a été contraint de faire des impasses pour ménager ses forces…. Comme j’ai présenté sur scène (et aussi produit et présenté pour France Musique) ces concerts durant 29 festivals, beaucoup de spectateurs (surtout ceux des habitués qui ne sont pas des plus jeunes) sont venus vers moi pour me dire leur désarroi devant cette dispersion topographique. Après les avoir informés que je n’avais désormais aucun rôle dans cette organisation, je leur ai dit que j’avais cru comprendre que la direction du festival avait une conscience aiguë du problème, et le souci d’y remédier dans l’avenir….
Sur l’Esplanade, chœur du festival, et cela bien avant l’édification du Corum (car dès 1985 les studios provisoires de France Musique s’y trouvaient, dans des algecos saisonniers), je passe devant cette palissade qui évoque la candidature de Montpellier comme capitale européenne de la culture en 2028. La palissade fait plusieurs centaines de mètres tout autour de l’énorme chantier qui court d’un bout à l’autre de l’Esplanade, et sur plus de cent mètres des panneaux déclinent toutes les institutions culturelles de la ville et de son entour : le Musée Fabre, avec de nombreuses reproductions de ses trésors, les théâtres, la danse, les compagnies, la médiathèque, la Comédie du livre, etc.… Pas un seul panneau, ni même une mention, pour le Festival, dont j’ai pu constater, en parlant avec des artistes de la musique classique et de l’opéra, qu’il avait très largement contribué, depuis 1985, au rayonnement international de la ville.
Cette absence m’incite à m’interroger : est-ce que la ville envisage qu’en 2028 il pourrait n’y avoir plus de festival ? Serait-ce que le désengagement progressif de Radio France depuis des années, en terme de nombre d’équipes et d’émissions présentes, de captations et de diffusions de concerts, incite la ville à penser qu’en 2028 il pourrait ne plus y avoir de festival avec Radio France ?
Serait-ce que la ville elle-même souhaiterait porter ses efforts financiers et logistiques vers d’autres manifestations ? La question mérite d’être posée. Je ne sais si quelqu’un aura le désir d’y répondre….
texte et photos de Xavier Prévost