Jazz live
Publié le 14 Juil 2024 • Par Xavier Prévost

Radio France Occitanie Montpellier : Sylvain Rifflet ‘Tr!ple’, Kopanitza quartet

Fin d’après midi au Domaine d’O : avant la musique de Steve Reich à 20h, et un groupe électro à 22h, le Domaine d’O accueille le jazz, à 17h sous les micocouliers, et à 19h sur le parvis du Château d’O

Devant le public de l’Amphi des Micocouliers, dans la série découverte, le quartet Kopanitza : Cécile Fort (flûte), Miguel Collin & Anthony Convers (guitares), et Damien Cathala (contrebasse). Un groupe que l’on pourrait classer ‘jazz du monde’, avec des emprunts au jazz manouche, à la valse jazz, et aux musiques des Balkans, voire de l’Andalousie. De beaux moments, et une flûtiste que l’on remarque autant pour sa maîtrise instrumentale que pour l’agilité de son improvisation. Un groupe de Montpellier qui mérite ce coup de projecteur

SYLVAIN RIFFLET ‘TR!PLE’

Sylvain Rifflet (saxophone ténor, clarinette, shruti-box, effets), Bettina Kee (synthétiseurs, électronique), Nicolas Fox (batterie)

Montpellier, Parvis du Château d’O, 13juillet 2024, 19h

Le batteur du trio, Vincent Taeger, a un problème de poignet : il est remplacé par Nicolas Fox. C’est un nouveau trio, qui a enregistré un disque intitulé ‘’We Want Stars’’, à paraître en septembre. Une musique singulière, aux thèmes nerveux et segmentés, poussés par une batterie incisive, mais sans lourdeur. Les synthétiseurs interviennent en salves arpégées, ou en nappes, avant de dialoguer avec le sax qui constamment se dégage du cadre choisi pour prendre son essor. Voici que Sylvain Rifflet prend la clarinette, tout en actionnant du pied le soufflet de la shruti-box, sorte d’harmonium à bourdon utilisé dans la musique indienne. La clarinette déploie une onde répétitive qui me fait pense à Moondog, un musicien auquel le saxophoniste avait consacré voici pas mal d’années un beau projet, avec un groupe assez étoffé. Puis la clarinette s’envole hors du cadre. Revenu au saxophone, le musicien entreprend en solo un dialogue avec ses effets de boucle, jusqu’au vertige, avant d’être rejoint par les synthés et la batterie. Suivra une hommage à John Surman, avec là encore un dialogue entre l’instrument et ses métamorphoses assistées par la technologie, dialogue qui se noue aussi avec la batterie et les synthés. On aura jusqu’au bout du concert de beaux échanges entre le sax au lyrisme exacerbé, les claviers pleins de foucades, et la batterie qui explose, se retient ou se libère, selon les instants. Avec son intitulé énigmatique, et un point d’exclamation en guise de ‘i’, ‘Tr!ple’ est d’ores et déjà une réussite.

Xavier Prévost