Jazz live
Publié le 13 Mar 2014

Ramon Lopez, Sylvain Kassap du libre jazz à la Java

 L’un regarde l’autre et l’autre pas. Juste une question d’instrument, de leur nature physique propre et de leur environnement immédiat. Concentré, réfugié dans sa cosmogonie de la batterie Ramon Lopez paraît intérioriser le flux d’informations pour mieux tout entendre. Sylvain Kassap plus décontracté filtre les sons au fur et à mesure que son regard capte les signes donné par les baguettes mises en mouvement. Se dessine alors un singulier échange intérieur extérieur, lequel traduit  semble-t-il un moment vécu de séduction musicale mutuelle.

Sylvain Kassap (cl, b cl), Ramon Lopez (dm, perc)

La Java, Paris,  10 mars

 

La musique pour autant n’affiche rien des contours softs d’une romance. Ni davantage de bornes très visibles aptes à baliser un quelconque parcours de reconnaissance fut-ce de l’idiome jazz. Tout ressort brut de décoiffage, notes ou figures rythmiques « Ce premier morceau ne porte pas de titre puisqu’il a été entièrement improvisé comme tous ceux qui vont se succéder d’ailleurs  » affirme explicitement le clarinettiste à la fin du premier thème. Lorsque Kassap lance le morceau Lopez prend un court temps d’observation, se concentre avant de se lancer à son tour dans l’assaut. Et vice versa. Kassap dessine -t-il une mélodie douce qui métamorphose la clarinette en doudouk de sonorité plus boisée encore? Le batteur d’Alicante en réaction directe s’offre aussitôt aux balais un bal de peaux caressées. Vient alors de la part de Kassap une séquence de souffle continu. Ramon Lopez souligne cette part de mouvement perpétuel à partir d’un drumming entraînant façon piston de locomotive. Ainsi dans les enchaînements de séquences improvisées les effets s’additionnent plus qu’ils ne s’entrechoquent.  Le  supplément de notes, mélodies et rythmes créés au fur et â mesure fait monter l’addition de musiques. Et lorsque, en note inattendue un jongleur se mêle à l’action, jeu de balles, de mains et de postures données en mode d’ombre chinoise du déroulé musical c’est encore le batteur qui prend la balle,  chaussure ou chaussette lancées en l’air pour s’en servir à la volée comme ingrédient inopiné d’une production rythmique instantanée. Ramon Lopez aime à faire le spectacle. Il utilise à cet effet tous les éléments du set de sa batterie. Il se débrouille à faire sonner alternativement les peaux, les caisses, les pieds, les pédales, le métal des rebords et des cerclages, les cymbales, le tabouret. Chez lui avec baguettes, mailloches ou ballets, à main nue s’il le faut, par le biais du cajon ou des tablas ajoutés, tout finit par entrer dans la danse. Garcia Lorca disait à propos de l’inspiration « L’arrivée du duende implique toujours un changement radical sur les formes. Sur des terrains anciens il donne des impressions de fraîcheur totalement inédites et une qualité de création nouvelle » Le duo de jongleurs de notes ainsi lâché en figure libre dans un lieu de mémoire musicale populaire de Paris fait à son tour écho de cette créativité pas si répandue finalement dans le jazz d’aujourd’hui. Rien d’étonnant à ce que Gérard Terronès, silhouette bien fragile mais esprit déterminée, à la Java, en soit le promoteur provocateur.

 

Robert Latxague

 

 

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 L’un regarde l’autre et l’autre pas. Juste une question d’instrument, de leur nature physique propre et de leur environnement immédiat. Concentré, réfugié dans sa cosmogonie de la batterie Ramon Lopez paraît intérioriser le flux d’informations pour mieux tout entendre. Sylvain Kassap plus décontracté filtre les sons au fur et à mesure que son regard capte les signes donné par les baguettes mises en mouvement. Se dessine alors un singulier échange intérieur extérieur, lequel traduit  semble-t-il un moment vécu de séduction musicale mutuelle.

Sylvain Kassap (cl, b cl), Ramon Lopez (dm, perc)

La Java, Paris,  10 mars

 

La musique pour autant n’affiche rien des contours softs d’une romance. Ni davantage de bornes très visibles aptes à baliser un quelconque parcours de reconnaissance fut-ce de l’idiome jazz. Tout ressort brut de décoiffage, notes ou figures rythmiques « Ce premier morceau ne porte pas de titre puisqu’il a été entièrement improvisé comme tous ceux qui vont se succéder d’ailleurs  » affirme explicitement le clarinettiste à la fin du premier thème. Lorsque Kassap lance le morceau Lopez prend un court temps d’observation, se concentre avant de se lancer à son tour dans l’assaut. Et vice versa. Kassap dessine -t-il une mélodie douce qui métamorphose la clarinette en doudouk de sonorité plus boisée encore? Le batteur d’Alicante en réaction directe s’offre aussitôt aux balais un bal de peaux caressées. Vient alors de la part de Kassap une séquence de souffle continu. Ramon Lopez souligne cette part de mouvement perpétuel à partir d’un drumming entraînant façon piston de locomotive. Ainsi dans les enchaînements de séquences improvisées les effets s’additionnent plus qu’ils ne s’entrechoquent.  Le  supplément de notes, mélodies et rythmes créés au fur et â mesure fait monter l’addition de musiques. Et lorsque, en note inattendue un jongleur se mêle à l’action, jeu de balles, de mains et de postures données en mode d’ombre chinoise du déroulé musical c’est encore le batteur qui prend la balle,  chaussure ou chaussette lancées en l’air pour s’en servir à la volée comme ingrédient inopiné d’une production rythmique instantanée. Ramon Lopez aime à faire le spectacle. Il utilise à cet effet tous les éléments du set de sa batterie. Il se débrouille à faire sonner alternativement les peaux, les caisses, les pieds, les pédales, le métal des rebords et des cerclages, les cymbales, le tabouret. Chez lui avec baguettes, mailloches ou ballets, à main nue s’il le faut, par le biais du cajon ou des tablas ajoutés, tout finit par entrer dans la danse. Garcia Lorca disait à propos de l’inspiration « L’arrivée du duende implique toujours un changement radical sur les formes. Sur des terrains anciens il donne des impressions de fraîcheur totalement inédites et une qualité de création nouvelle » Le duo de jongleurs de notes ainsi lâché en figure libre dans un lieu de mémoire musicale populaire de Paris fait à son tour écho de cette créativité pas si répandue finalement dans le jazz d’aujourd’hui. Rien d’étonnant à ce que Gérard Terronès, silhouette bien fragile mais esprit déterminée, à la Java, en soit le promoteur provocateur.

 

Robert Latxague

 

 

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 L’un regarde l’autre et l’autre pas. Juste une question d’instrument, de leur nature physique propre et de leur environnement immédiat. Concentré, réfugié dans sa cosmogonie de la batterie Ramon Lopez paraît intérioriser le flux d’informations pour mieux tout entendre. Sylvain Kassap plus décontracté filtre les sons au fur et à mesure que son regard capte les signes donné par les baguettes mises en mouvement. Se dessine alors un singulier échange intérieur extérieur, lequel traduit  semble-t-il un moment vécu de séduction musicale mutuelle.

Sylvain Kassap (cl, b cl), Ramon Lopez (dm, perc)

La Java, Paris,  10 mars

 

La musique pour autant n’affiche rien des contours softs d’une romance. Ni davantage de bornes très visibles aptes à baliser un quelconque parcours de reconnaissance fut-ce de l’idiome jazz. Tout ressort brut de décoiffage, notes ou figures rythmiques « Ce premier morceau ne porte pas de titre puisqu’il a été entièrement improvisé comme tous ceux qui vont se succéder d’ailleurs  » affirme explicitement le clarinettiste à la fin du premier thème. Lorsque Kassap lance le morceau Lopez prend un court temps d’observation, se concentre avant de se lancer à son tour dans l’assaut. Et vice versa. Kassap dessine -t-il une mélodie douce qui métamorphose la clarinette en doudouk de sonorité plus boisée encore? Le batteur d’Alicante en réaction directe s’offre aussitôt aux balais un bal de peaux caressées. Vient alors de la part de Kassap une séquence de souffle continu. Ramon Lopez souligne cette part de mouvement perpétuel à partir d’un drumming entraînant façon piston de locomotive. Ainsi dans les enchaînements de séquences improvisées les effets s’additionnent plus qu’ils ne s’entrechoquent.  Le  supplément de notes, mélodies et rythmes créés au fur et â mesure fait monter l’addition de musiques. Et lorsque, en note inattendue un jongleur se mêle à l’action, jeu de balles, de mains et de postures données en mode d’ombre chinoise du déroulé musical c’est encore le batteur qui prend la balle,  chaussure ou chaussette lancées en l’air pour s’en servir à la volée comme ingrédient inopiné d’une production rythmique instantanée. Ramon Lopez aime à faire le spectacle. Il utilise à cet effet tous les éléments du set de sa batterie. Il se débrouille à faire sonner alternativement les peaux, les caisses, les pieds, les pédales, le métal des rebords et des cerclages, les cymbales, le tabouret. Chez lui avec baguettes, mailloches ou ballets, à main nue s’il le faut, par le biais du cajon ou des tablas ajoutés, tout finit par entrer dans la danse. Garcia Lorca disait à propos de l’inspiration « L’arrivée du duende implique toujours un changement radical sur les formes. Sur des terrains anciens il donne des impressions de fraîcheur totalement inédites et une qualité de création nouvelle » Le duo de jongleurs de notes ainsi lâché en figure libre dans un lieu de mémoire musicale populaire de Paris fait à son tour écho de cette créativité pas si répandue finalement dans le jazz d’aujourd’hui. Rien d’étonnant à ce que Gérard Terronès, silhouette bien fragile mais esprit déterminée, à la Java, en soit le promoteur provocateur.

 

Robert Latxague

 

 

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 L’un regarde l’autre et l’autre pas. Juste une question d’instrument, de leur nature physique propre et de leur environnement immédiat. Concentré, réfugié dans sa cosmogonie de la batterie Ramon Lopez paraît intérioriser le flux d’informations pour mieux tout entendre. Sylvain Kassap plus décontracté filtre les sons au fur et à mesure que son regard capte les signes donné par les baguettes mises en mouvement. Se dessine alors un singulier échange intérieur extérieur, lequel traduit  semble-t-il un moment vécu de séduction musicale mutuelle.

Sylvain Kassap (cl, b cl), Ramon Lopez (dm, perc)

La Java, Paris,  10 mars

 

La musique pour autant n’affiche rien des contours softs d’une romance. Ni davantage de bornes très visibles aptes à baliser un quelconque parcours de reconnaissance fut-ce de l’idiome jazz. Tout ressort brut de décoiffage, notes ou figures rythmiques « Ce premier morceau ne porte pas de titre puisqu’il a été entièrement improvisé comme tous ceux qui vont se succéder d’ailleurs  » affirme explicitement le clarinettiste à la fin du premier thème. Lorsque Kassap lance le morceau Lopez prend un court temps d’observation, se concentre avant de se lancer à son tour dans l’assaut. Et vice versa. Kassap dessine -t-il une mélodie douce qui métamorphose la clarinette en doudouk de sonorité plus boisée encore? Le batteur d’Alicante en réaction directe s’offre aussitôt aux balais un bal de peaux caressées. Vient alors de la part de Kassap une séquence de souffle continu. Ramon Lopez souligne cette part de mouvement perpétuel à partir d’un drumming entraînant façon piston de locomotive. Ainsi dans les enchaînements de séquences improvisées les effets s’additionnent plus qu’ils ne s’entrechoquent.  Le  supplément de notes, mélodies et rythmes créés au fur et â mesure fait monter l’addition de musiques. Et lorsque, en note inattendue un jongleur se mêle à l’action, jeu de balles, de mains et de postures données en mode d’ombre chinoise du déroulé musical c’est encore le batteur qui prend la balle,  chaussure ou chaussette lancées en l’air pour s’en servir à la volée comme ingrédient inopiné d’une production rythmique instantanée. Ramon Lopez aime à faire le spectacle. Il utilise à cet effet tous les éléments du set de sa batterie. Il se débrouille à faire sonner alternativement les peaux, les caisses, les pieds, les pédales, le métal des rebords et des cerclages, les cymbales, le tabouret. Chez lui avec baguettes, mailloches ou ballets, à main nue s’il le faut, par le biais du cajon ou des tablas ajoutés, tout finit par entrer dans la danse. Garcia Lorca disait à propos de l’inspiration « L’arrivée du duende implique toujours un changement radical sur les formes. Sur des terrains anciens il donne des impressions de fraîcheur totalement inédites et une qualité de création nouvelle » Le duo de jongleurs de notes ainsi lâché en figure libre dans un lieu de mémoire musicale populaire de Paris fait à son tour écho de cette créativité pas si répandue finalement dans le jazz d’aujourd’hui. Rien d’étonnant à ce que Gérard Terronès, silhouette bien fragile mais esprit déterminée, à la Java, en soit le promoteur provocateur.

 

Robert Latxague