RETRO-PROJECTIONS A NEVERS, TEXTES ET MUSIQUES, VEGAN DALLAS ET SUN RA BY DE POURQUERY
Ici le 11 novembre n’est pas chômé. Il est même surchargé ! Six concerts dans la journée, et les enfants ne sont pas oubliés. Difficile d’être partout. On ne tentera pas l’aventure, d’autant que l’expression même rappelle un journal de sinistre mémoire. Mauvaise idée pour un 11 novembre. Mais Jean-Paul Delore est déjà en scène. Écoutons…
« Langues et Lueurs » c’est le titre de ce récital de poésie qui associe textes et musiques, par la grâce et le travail de Jean-Paul Delore donc, récitant, Louis Sclavis (b-cl, cl, harmonica) et Sébastien Boisseau (b). Un spectacle qui existe depuis trois ans, manifestement rodé, peaufiné, réfléchi, mis au point et en partitions musicales par trois hommes qui savent ce qu’ils veulent : faire entendre des textes associés à de la musique sous une forme qui valorise les uns par la qualité de l’autre. Pas une juxtaposition (toujours hésitante) entre du « dire » et une trame musicale, mais – sans qu’on arrive à la mélodie au sens strict du terme – quelque chose qui s’approche d’un texte musical énoncé d’un même élan. La matière textuelle est – Jean-Paul Delore l’assume par sa vie et ses voyages – un ensemble de textes en provenance essentiellement d’Afrique (de Mia Couto à Sony Labou Tansi en passant par Henri Michaux ou Dieudonné Niangouma), textes qui débordent largement toute référence univoque à la négritude mais installent ces auteurs dans la littérature universelle, avec leur génie propre. Entre discours amoureux vif et dru comme le désir, révolte, rêves et dérision, toute une palette d’émotions bien senties, drôles et d’une rare liberté. Les deux musiciens (c’est Louis Sclavis qui a écrit la musique) se glissent derrière les mots, prennent parfois le dessus, ajoutent au rêve et au voyage. Et l’on est si près du jazz, dans ce contexte d’Afrique noire, avec sa truculence et son sens de l’affirmation de la vie !
Quelque part dans l’après-midi, Donkey Monkey (Ève Risser et Yuko Oshima) ont fait entendre leur musique impertinente et enthousiaste, et un peu plus tard Émile Parisien a présenté son nouveau quartet avec Mário Costa à la batterie). Nous n’y étions pas, éloigné des scènes pour d’impérieux motifs.
La soirée s’est déroulée en deux temps, et beaucoup de mouvements. Sous ce titre de groupe un peu énigmatique (« Vegan Dallas ») Benjamin Flament présentait un projet de création musicale en marche depuis plus d’un an, soutenu par diverses structures, dont l’idée semble de trouver et construire un son d’aujourd’hui à partir d’éléments empruntés à l’histoire des instruments depuis l’origine. Soit une « rétroprojection » (viser l’avenir à partir du passé) fort spectaculaire, soulignée et mise en images par une véritable projection d’images, effectuée à partir de deux rétroprojecteurs (voir photo). Technologique, mais en même temps organique, la musique pouvait évoquer, pour les uns des groupes de rock des années 70 comme Can, pour les autres des tentatives liées aux futuristes italiens du début du XX° siècle. Une proposition plutôt bien accueillie, qui méritera de se frotter à la répétition de la scène – si possible.
Avec Thomas de Pourquery et son groupe « Play Sun Ra », nous étions dans un domaine au fond assez voisin, puisqu’avec le Ra il est question d’espace et de temps, mais avec une projection scénique déjà éprouvée par de nombreux concerts. L’énergie est débordante d’entrée, elle refuse de se canaliser, accepte seulement de se calmer ici ou là, quand le vaisseau semble glisser dans le vide à la vitesse de la lumière comme s’il était immobile. Alors de belles chansons se font entendre, et de Pourquery nous cueille à chaud, et en douceur. On en redemande deux fois, et ils y vont encore : Thomas de Pourquery (as, chant), Arnaud Roulin (claviers, voix), Edward Perraud (dm), Bruno Chevillon (el-b), Fabrice Martinez (tp, bugle, voix), Laurent Bardaine (ts, voix).
Encore une belle journée à venir, avec Lazro/Cappozzo/Lasserre à 12.30 au Pac des Ouches, le Workshop de Lyon à 18.30 à Jean Jaurès, « L’Étranger » d’après Albert Camus sur une idée de Pierre-Jean Peters, en écho à l’exposition présentée dans la hall de la Maison de la Culture des oeuvres de Ferrandez, puis la souriante et talentueuse chanteuse suisse Susanne Abbuehl. Restez tard !
Philippe Méziat
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Ici le 11 novembre n’est pas chômé. Il est même surchargé ! Six concerts dans la journée, et les enfants ne sont pas oubliés. Difficile d’être partout. On ne tentera pas l’aventure, d’autant que l’expression même rappelle un journal de sinistre mémoire. Mauvaise idée pour un 11 novembre. Mais Jean-Paul Delore est déjà en scène. Écoutons…
« Langues et Lueurs » c’est le titre de ce récital de poésie qui associe textes et musiques, par la grâce et le travail de Jean-Paul Delore donc, récitant, Louis Sclavis (b-cl, cl, harmonica) et Sébastien Boisseau (b). Un spectacle qui existe depuis trois ans, manifestement rodé, peaufiné, réfléchi, mis au point et en partitions musicales par trois hommes qui savent ce qu’ils veulent : faire entendre des textes associés à de la musique sous une forme qui valorise les uns par la qualité de l’autre. Pas une juxtaposition (toujours hésitante) entre du « dire » et une trame musicale, mais – sans qu’on arrive à la mélodie au sens strict du terme – quelque chose qui s’approche d’un texte musical énoncé d’un même élan. La matière textuelle est – Jean-Paul Delore l’assume par sa vie et ses voyages – un ensemble de textes en provenance essentiellement d’Afrique (de Mia Couto à Sony Labou Tansi en passant par Henri Michaux ou Dieudonné Niangouma), textes qui débordent largement toute référence univoque à la négritude mais installent ces auteurs dans la littérature universelle, avec leur génie propre. Entre discours amoureux vif et dru comme le désir, révolte, rêves et dérision, toute une palette d’émotions bien senties, drôles et d’une rare liberté. Les deux musiciens (c’est Louis Sclavis qui a écrit la musique) se glissent derrière les mots, prennent parfois le dessus, ajoutent au rêve et au voyage. Et l’on est si près du jazz, dans ce contexte d’Afrique noire, avec sa truculence et son sens de l’affirmation de la vie !
Quelque part dans l’après-midi, Donkey Monkey (Ève Risser et Yuko Oshima) ont fait entendre leur musique impertinente et enthousiaste, et un peu plus tard Émile Parisien a présenté son nouveau quartet avec Mário Costa à la batterie). Nous n’y étions pas, éloigné des scènes pour d’impérieux motifs.
La soirée s’est déroulée en deux temps, et beaucoup de mouvements. Sous ce titre de groupe un peu énigmatique (« Vegan Dallas ») Benjamin Flament présentait un projet de création musicale en marche depuis plus d’un an, soutenu par diverses structures, dont l’idée semble de trouver et construire un son d’aujourd’hui à partir d’éléments empruntés à l’histoire des instruments depuis l’origine. Soit une « rétroprojection » (viser l’avenir à partir du passé) fort spectaculaire, soulignée et mise en images par une véritable projection d’images, effectuée à partir de deux rétroprojecteurs (voir photo). Technologique, mais en même temps organique, la musique pouvait évoquer, pour les uns des groupes de rock des années 70 comme Can, pour les autres des tentatives liées aux futuristes italiens du début du XX° siècle. Une proposition plutôt bien accueillie, qui méritera de se frotter à la répétition de la scène – si possible.
Avec Thomas de Pourquery et son groupe « Play Sun Ra », nous étions dans un domaine au fond assez voisin, puisqu’avec le Ra il est question d’espace et de temps, mais avec une projection scénique déjà éprouvée par de nombreux concerts. L’énergie est débordante d’entrée, elle refuse de se canaliser, accepte seulement de se calmer ici ou là, quand le vaisseau semble glisser dans le vide à la vitesse de la lumière comme s’il était immobile. Alors de belles chansons se font entendre, et de Pourquery nous cueille à chaud, et en douceur. On en redemande deux fois, et ils y vont encore : Thomas de Pourquery (as, chant), Arnaud Roulin (claviers, voix), Edward Perraud (dm), Bruno Chevillon (el-b), Fabrice Martinez (tp, bugle, voix), Laurent Bardaine (ts, voix).
Encore une belle journée à venir, avec Lazro/Cappozzo/Lasserre à 12.30 au Pac des Ouches, le Workshop de Lyon à 18.30 à Jean Jaurès, « L’Étranger » d’après Albert Camus sur une idée de Pierre-Jean Peters, en écho à l’exposition présentée dans la hall de la Maison de la Culture des oeuvres de Ferrandez, puis la souriante et talentueuse chanteuse suisse Susanne Abbuehl. Restez tard !
Philippe Méziat
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Ici le 11 novembre n’est pas chômé. Il est même surchargé ! Six concerts dans la journée, et les enfants ne sont pas oubliés. Difficile d’être partout. On ne tentera pas l’aventure, d’autant que l’expression même rappelle un journal de sinistre mémoire. Mauvaise idée pour un 11 novembre. Mais Jean-Paul Delore est déjà en scène. Écoutons…
« Langues et Lueurs » c’est le titre de ce récital de poésie qui associe textes et musiques, par la grâce et le travail de Jean-Paul Delore donc, récitant, Louis Sclavis (b-cl, cl, harmonica) et Sébastien Boisseau (b). Un spectacle qui existe depuis trois ans, manifestement rodé, peaufiné, réfléchi, mis au point et en partitions musicales par trois hommes qui savent ce qu’ils veulent : faire entendre des textes associés à de la musique sous une forme qui valorise les uns par la qualité de l’autre. Pas une juxtaposition (toujours hésitante) entre du « dire » et une trame musicale, mais – sans qu’on arrive à la mélodie au sens strict du terme – quelque chose qui s’approche d’un texte musical énoncé d’un même élan. La matière textuelle est – Jean-Paul Delore l’assume par sa vie et ses voyages – un ensemble de textes en provenance essentiellement d’Afrique (de Mia Couto à Sony Labou Tansi en passant par Henri Michaux ou Dieudonné Niangouma), textes qui débordent largement toute référence univoque à la négritude mais installent ces auteurs dans la littérature universelle, avec leur génie propre. Entre discours amoureux vif et dru comme le désir, révolte, rêves et dérision, toute une palette d’émotions bien senties, drôles et d’une rare liberté. Les deux musiciens (c’est Louis Sclavis qui a écrit la musique) se glissent derrière les mots, prennent parfois le dessus, ajoutent au rêve et au voyage. Et l’on est si près du jazz, dans ce contexte d’Afrique noire, avec sa truculence et son sens de l’affirmation de la vie !
Quelque part dans l’après-midi, Donkey Monkey (Ève Risser et Yuko Oshima) ont fait entendre leur musique impertinente et enthousiaste, et un peu plus tard Émile Parisien a présenté son nouveau quartet avec Mário Costa à la batterie). Nous n’y étions pas, éloigné des scènes pour d’impérieux motifs.
La soirée s’est déroulée en deux temps, et beaucoup de mouvements. Sous ce titre de groupe un peu énigmatique (« Vegan Dallas ») Benjamin Flament présentait un projet de création musicale en marche depuis plus d’un an, soutenu par diverses structures, dont l’idée semble de trouver et construire un son d’aujourd’hui à partir d’éléments empruntés à l’histoire des instruments depuis l’origine. Soit une « rétroprojection » (viser l’avenir à partir du passé) fort spectaculaire, soulignée et mise en images par une véritable projection d’images, effectuée à partir de deux rétroprojecteurs (voir photo). Technologique, mais en même temps organique, la musique pouvait évoquer, pour les uns des groupes de rock des années 70 comme Can, pour les autres des tentatives liées aux futuristes italiens du début du XX° siècle. Une proposition plutôt bien accueillie, qui méritera de se frotter à la répétition de la scène – si possible.
Avec Thomas de Pourquery et son groupe « Play Sun Ra », nous étions dans un domaine au fond assez voisin, puisqu’avec le Ra il est question d’espace et de temps, mais avec une projection scénique déjà éprouvée par de nombreux concerts. L’énergie est débordante d’entrée, elle refuse de se canaliser, accepte seulement de se calmer ici ou là, quand le vaisseau semble glisser dans le vide à la vitesse de la lumière comme s’il était immobile. Alors de belles chansons se font entendre, et de Pourquery nous cueille à chaud, et en douceur. On en redemande deux fois, et ils y vont encore : Thomas de Pourquery (as, chant), Arnaud Roulin (claviers, voix), Edward Perraud (dm), Bruno Chevillon (el-b), Fabrice Martinez (tp, bugle, voix), Laurent Bardaine (ts, voix).
Encore une belle journée à venir, avec Lazro/Cappozzo/Lasserre à 12.30 au Pac des Ouches, le Workshop de Lyon à 18.30 à Jean Jaurès, « L’Étranger » d’après Albert Camus sur une idée de Pierre-Jean Peters, en écho à l’exposition présentée dans la hall de la Maison de la Culture des oeuvres de Ferrandez, puis la souriante et talentueuse chanteuse suisse Susanne Abbuehl. Restez tard !
Philippe Méziat
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Ici le 11 novembre n’est pas chômé. Il est même surchargé ! Six concerts dans la journée, et les enfants ne sont pas oubliés. Difficile d’être partout. On ne tentera pas l’aventure, d’autant que l’expression même rappelle un journal de sinistre mémoire. Mauvaise idée pour un 11 novembre. Mais Jean-Paul Delore est déjà en scène. Écoutons…
« Langues et Lueurs » c’est le titre de ce récital de poésie qui associe textes et musiques, par la grâce et le travail de Jean-Paul Delore donc, récitant, Louis Sclavis (b-cl, cl, harmonica) et Sébastien Boisseau (b). Un spectacle qui existe depuis trois ans, manifestement rodé, peaufiné, réfléchi, mis au point et en partitions musicales par trois hommes qui savent ce qu’ils veulent : faire entendre des textes associés à de la musique sous une forme qui valorise les uns par la qualité de l’autre. Pas une juxtaposition (toujours hésitante) entre du « dire » et une trame musicale, mais – sans qu’on arrive à la mélodie au sens strict du terme – quelque chose qui s’approche d’un texte musical énoncé d’un même élan. La matière textuelle est – Jean-Paul Delore l’assume par sa vie et ses voyages – un ensemble de textes en provenance essentiellement d’Afrique (de Mia Couto à Sony Labou Tansi en passant par Henri Michaux ou Dieudonné Niangouma), textes qui débordent largement toute référence univoque à la négritude mais installent ces auteurs dans la littérature universelle, avec leur génie propre. Entre discours amoureux vif et dru comme le désir, révolte, rêves et dérision, toute une palette d’émotions bien senties, drôles et d’une rare liberté. Les deux musiciens (c’est Louis Sclavis qui a écrit la musique) se glissent derrière les mots, prennent parfois le dessus, ajoutent au rêve et au voyage. Et l’on est si près du jazz, dans ce contexte d’Afrique noire, avec sa truculence et son sens de l’affirmation de la vie !
Quelque part dans l’après-midi, Donkey Monkey (Ève Risser et Yuko Oshima) ont fait entendre leur musique impertinente et enthousiaste, et un peu plus tard Émile Parisien a présenté son nouveau quartet avec Mário Costa à la batterie). Nous n’y étions pas, éloigné des scènes pour d’impérieux motifs.
La soirée s’est déroulée en deux temps, et beaucoup de mouvements. Sous ce titre de groupe un peu énigmatique (« Vegan Dallas ») Benjamin Flament présentait un projet de création musicale en marche depuis plus d’un an, soutenu par diverses structures, dont l’idée semble de trouver et construire un son d’aujourd’hui à partir d’éléments empruntés à l’histoire des instruments depuis l’origine. Soit une « rétroprojection » (viser l’avenir à partir du passé) fort spectaculaire, soulignée et mise en images par une véritable projection d’images, effectuée à partir de deux rétroprojecteurs (voir photo). Technologique, mais en même temps organique, la musique pouvait évoquer, pour les uns des groupes de rock des années 70 comme Can, pour les autres des tentatives liées aux futuristes italiens du début du XX° siècle. Une proposition plutôt bien accueillie, qui méritera de se frotter à la répétition de la scène – si possible.
Avec Thomas de Pourquery et son groupe « Play Sun Ra », nous étions dans un domaine au fond assez voisin, puisqu’avec le Ra il est question d’espace et de temps, mais avec une projection scénique déjà éprouvée par de nombreux concerts. L’énergie est débordante d’entrée, elle refuse de se canaliser, accepte seulement de se calmer ici ou là, quand le vaisseau semble glisser dans le vide à la vitesse de la lumière comme s’il était immobile. Alors de belles chansons se font entendre, et de Pourquery nous cueille à chaud, et en douceur. On en redemande deux fois, et ils y vont encore : Thomas de Pourquery (as, chant), Arnaud Roulin (claviers, voix), Edward Perraud (dm), Bruno Chevillon (el-b), Fabrice Martinez (tp, bugle, voix), Laurent Bardaine (ts, voix).
Encore une belle journée à venir, avec Lazro/Cappozzo/Lasserre à 12.30 au Pac des Ouches, le Workshop de Lyon à 18.30 à Jean Jaurès, « L’Étranger » d’après Albert Camus sur une idée de Pierre-Jean Peters, en écho à l’exposition présentée dans la hall de la Maison de la Culture des oeuvres de Ferrandez, puis la souriante et talentueuse chanteuse suisse Susanne Abbuehl. Restez tard !
Philippe Méziat