Robin Nitram : en trio dans l’intimité du Sunside
On avait découvert Robin Nitram il y a quelques mois avec la parution de “Vroum Vroum” (Autoproduction / Inouïe Distribution), enregistré avec son Motto Trio (et non “Vroom Vroom” du Motte Trio tel que je l’ai malencontreusement écrit dans ma chronique sur papier !), séduisant album entre atmosphères claires-obscures et dynamique de trio instrumental dans une veine qui pouvait parfois rappeler celle du John Scofield du début des années 1980.
“Vroum Vroum”, premier album du Motto Trio
Ce soir, le trio s’est montré fidèle aux qualités que démontraient “Vroum Vroum”: le leader, soliste habile et inventif dans un rare équilibre entre improvisations éclairés par la tradition des grands guitaristes et une utilisation créative des effets (reverse delay et boucles) créait une sorte de double fantomatique de lui-même, manière de quatrième homme qui décuplait les capacités du groupe. Le tout avec un toucher qu’on serait tenté de qualifier de “hanté”, habité du moins par ce je-ne-sais-quoi qui donne à chaque accord une présence saisissante.
A ses côtés, c’est une section rythmique (le bassiste Nicolas Zentz et le batteur Ewen Grall) qu’il connaît depuis quelques années (la même que sur le disque), doté d’une belle palette de nuances et d’une aisance technique certaine, mais sa plus grande force est sans doute de coller parfaitement à l’esprit des compositions moirées de Robin Nitram et d’en souligner les subtiles combinaisons émotionnelles. Et puis on sent bien que le Motto peut faire encore bien des choses (le deuxième set a donné un aperçu d’un nouvel album encore en gestation) et il nous tarde de découvrir leurs prochaines aventures. Yazid Kouloughli