Steve Potts dans le chaudron
Steve Potts dans la petite salle des Ateliers du Chaudron : réunion « de famille » et/ou histoire de « fou(s) ». La famille, ce soir c’est une quarantaine de personnes face à qui le saxophoniste improvise une analyse de cette musique dont le nom ne sera jamais prononcé, navigant entre slang et conservatoire – « Play some shit, man ! » lance-t-il au pianiste, avant de sous-titrer « Pourriez-vous nous jouer une sorte de cadenza ? »
You Must Think I’m Crazy
Steve Potts (as, ss, voc), Jobic Le Masson (p), Peter Giron (b), John Betsch (dm, voc) + Rasul Siddik (tp). Passage de Menilmontant, Ateliers du Chaudron, 9 décembre 2012.
Steve Potts dans la petite salle des Ateliers du Chaudron : réunion « de famille » et/ou histoire de « fou(s) ». La famille, ce soir c’est une quarantaine de personnes face à qui le saxophoniste improvise une analyse de cette musique dont le nom ne sera jamais prononcé, navigant entre slang et conservatoire – « Play some shit, man ! » lance-t-il au pianiste, avant de sous-titrer « Pourriez-vous nous jouer une sorte de cadenza ? » Et Jobic Le Masson, pas moins hilare que ses compagnons, construit aussitôt sur son clavier (aujourd’hui en bien meilleur état aujourd’hui que d’autres dimanches aux Ateliers – pianistes invités par Potts, ont déjà défilé Sophia Domancich, Kirk Lightsey, le très inattendu Gianni Lenoci…) un édifice à motifs graves et réitérés, où une vivacité obsessionnelle effleure les frontières “free” d’un Mal Waldron et des effluves bleu (Monoblue). Quant à cette folie, incluse dans le titre qui conclura la soirée et devrait être aussi celui d’un album attendu-espéré depuis deux ans, déclamée à la manière d’une comptine avant d’être reprise par le sax puis l’orchestre, elle ne sera pas sans rappeler certaines compositions que Steve Lacy annonçait verbalement en guise de trame mélodique et rythmique et à quoi Potts avait participé jadis (cf. La Motte Picquet, 1972). Le moins surprenant dans cette conjugaison d’oralités ne sera surtout pas la série d’explosions vocales de John Betsch ponctuant-soulignant son drumming quasi idéal, d’une exceptionnelle précision et d’une richesse picturale qui n’en finissent pas de nous fasciner, tandis que l’hilarité impassible de cet orfèvre des idiophones fait penser (à ceux qui l’ont vu et entendu live) au sourire d’un Jo Jones. Un tel mixte de gaieté affichée et de perfection du jeu pimenté de chaleureuse ironie pourrait bien être un syndrome de cette Steve Potts Family, pourtant à dimension et composition variables, et ce n’est sûrement pas l’enfant du Bronx Peter Giron (installé en France depuis une dizaine d’années) qui fera exception : dans la moindre des ses interventions, virtuosité, humour et plaisir de jouer sont d’une réjouissante évidence. Parenthèse pédagogique : une exquise et plaintive Eleanor dont Potts rappellera aux ignorants et amnésiques qu’Eleanor Fagen fut aussi un des noms de “Lady Day”.
Venu dans les dernières minutes compléter la “famille”, Rasul Siddik, le compatriote de Miles Davis et Joseph Bowie qui fait désormais partie de la jazzosphère parisienne, allait, de sa trompette exacerbée, élargir le spectre de l’éphémère confrérie. Autant dire que l’éventail de ces folies aurait mérité d’être déployé plus longtemps. En 2013 nous promet-on.
Philippe Carles
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Steve Potts dans la petite salle des Ateliers du Chaudron : réunion « de famille » et/ou histoire de « fou(s) ». La famille, ce soir c’est une quarantaine de personnes face à qui le saxophoniste improvise une analyse de cette musique dont le nom ne sera jamais prononcé, navigant entre slang et conservatoire – « Play some shit, man ! » lance-t-il au pianiste, avant de sous-titrer « Pourriez-vous nous jouer une sorte de cadenza ? »
You Must Think I’m Crazy
Steve Potts (as, ss, voc), Jobic Le Masson (p), Peter Giron (b), John Betsch (dm, voc) + Rasul Siddik (tp). Passage de Menilmontant, Ateliers du Chaudron, 9 décembre 2012.
Steve Potts dans la petite salle des Ateliers du Chaudron : réunion « de famille » et/ou histoire de « fou(s) ». La famille, ce soir c’est une quarantaine de personnes face à qui le saxophoniste improvise une analyse de cette musique dont le nom ne sera jamais prononcé, navigant entre slang et conservatoire – « Play some shit, man ! » lance-t-il au pianiste, avant de sous-titrer « Pourriez-vous nous jouer une sorte de cadenza ? » Et Jobic Le Masson, pas moins hilare que ses compagnons, construit aussitôt sur son clavier (aujourd’hui en bien meilleur état aujourd’hui que d’autres dimanches aux Ateliers – pianistes invités par Potts, ont déjà défilé Sophia Domancich, Kirk Lightsey, le très inattendu Gianni Lenoci…) un édifice à motifs graves et réitérés, où une vivacité obsessionnelle effleure les frontières “free” d’un Mal Waldron et des effluves bleu (Monoblue). Quant à cette folie, incluse dans le titre qui conclura la soirée et devrait être aussi celui d’un album attendu-espéré depuis deux ans, déclamée à la manière d’une comptine avant d’être reprise par le sax puis l’orchestre, elle ne sera pas sans rappeler certaines compositions que Steve Lacy annonçait verbalement en guise de trame mélodique et rythmique et à quoi Potts avait participé jadis (cf. La Motte Picquet, 1972). Le moins surprenant dans cette conjugaison d’oralités ne sera surtout pas la série d’explosions vocales de John Betsch ponctuant-soulignant son drumming quasi idéal, d’une exceptionnelle précision et d’une richesse picturale qui n’en finissent pas de nous fasciner, tandis que l’hilarité impassible de cet orfèvre des idiophones fait penser (à ceux qui l’ont vu et entendu live) au sourire d’un Jo Jones. Un tel mixte de gaieté affichée et de perfection du jeu pimenté de chaleureuse ironie pourrait bien être un syndrome de cette Steve Potts Family, pourtant à dimension et composition variables, et ce n’est sûrement pas l’enfant du Bronx Peter Giron (installé en France depuis une dizaine d’années) qui fera exception : dans la moindre des ses interventions, virtuosité, humour et plaisir de jouer sont d’une réjouissante évidence. Parenthèse pédagogique : une exquise et plaintive Eleanor dont Potts rappellera aux ignorants et amnésiques qu’Eleanor Fagen fut aussi un des noms de “Lady Day”.
Venu dans les dernières minutes compléter la “famille”, Rasul Siddik, le compatriote de Miles Davis et Joseph Bowie qui fait désormais partie de la jazzosphère parisienne, allait, de sa trompette exacerbée, élargir le spectre de l’éphémère confrérie. Autant dire que l’éventail de ces folies aurait mérité d’être déployé plus longtemps. En 2013 nous promet-on.
Philippe Carles
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Steve Potts dans la petite salle des Ateliers du Chaudron : réunion « de famille » et/ou histoire de « fou(s) ». La famille, ce soir c’est une quarantaine de personnes face à qui le saxophoniste improvise une analyse de cette musique dont le nom ne sera jamais prononcé, navigant entre slang et conservatoire – « Play some shit, man ! » lance-t-il au pianiste, avant de sous-titrer « Pourriez-vous nous jouer une sorte de cadenza ? »
You Must Think I’m Crazy
Steve Potts (as, ss, voc), Jobic Le Masson (p), Peter Giron (b), John Betsch (dm, voc) + Rasul Siddik (tp). Passage de Menilmontant, Ateliers du Chaudron, 9 décembre 2012.
Steve Potts dans la petite salle des Ateliers du Chaudron : réunion « de famille » et/ou histoire de « fou(s) ». La famille, ce soir c’est une quarantaine de personnes face à qui le saxophoniste improvise une analyse de cette musique dont le nom ne sera jamais prononcé, navigant entre slang et conservatoire – « Play some shit, man ! » lance-t-il au pianiste, avant de sous-titrer « Pourriez-vous nous jouer une sorte de cadenza ? » Et Jobic Le Masson, pas moins hilare que ses compagnons, construit aussitôt sur son clavier (aujourd’hui en bien meilleur état aujourd’hui que d’autres dimanches aux Ateliers – pianistes invités par Potts, ont déjà défilé Sophia Domancich, Kirk Lightsey, le très inattendu Gianni Lenoci…) un édifice à motifs graves et réitérés, où une vivacité obsessionnelle effleure les frontières “free” d’un Mal Waldron et des effluves bleu (Monoblue). Quant à cette folie, incluse dans le titre qui conclura la soirée et devrait être aussi celui d’un album attendu-espéré depuis deux ans, déclamée à la manière d’une comptine avant d’être reprise par le sax puis l’orchestre, elle ne sera pas sans rappeler certaines compositions que Steve Lacy annonçait verbalement en guise de trame mélodique et rythmique et à quoi Potts avait participé jadis (cf. La Motte Picquet, 1972). Le moins surprenant dans cette conjugaison d’oralités ne sera surtout pas la série d’explosions vocales de John Betsch ponctuant-soulignant son drumming quasi idéal, d’une exceptionnelle précision et d’une richesse picturale qui n’en finissent pas de nous fasciner, tandis que l’hilarité impassible de cet orfèvre des idiophones fait penser (à ceux qui l’ont vu et entendu live) au sourire d’un Jo Jones. Un tel mixte de gaieté affichée et de perfection du jeu pimenté de chaleureuse ironie pourrait bien être un syndrome de cette Steve Potts Family, pourtant à dimension et composition variables, et ce n’est sûrement pas l’enfant du Bronx Peter Giron (installé en France depuis une dizaine d’années) qui fera exception : dans la moindre des ses interventions, virtuosité, humour et plaisir de jouer sont d’une réjouissante évidence. Parenthèse pédagogique : une exquise et plaintive Eleanor dont Potts rappellera aux ignorants et amnésiques qu’Eleanor Fagen fut aussi un des noms de “Lady Day”.
Venu dans les dernières minutes compléter la “famille”, Rasul Siddik, le compatriote de Miles Davis et Joseph Bowie qui fait désormais partie de la jazzosphère parisienne, allait, de sa trompette exacerbée, élargir le spectre de l’éphémère confrérie. Autant dire que l’éventail de ces folies aurait mérité d’être déployé plus longtemps. En 2013 nous promet-on.
Philippe Carles
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Steve Potts dans la petite salle des Ateliers du Chaudron : réunion « de famille » et/ou histoire de « fou(s) ». La famille, ce soir c’est une quarantaine de personnes face à qui le saxophoniste improvise une analyse de cette musique dont le nom ne sera jamais prononcé, navigant entre slang et conservatoire – « Play some shit, man ! » lance-t-il au pianiste, avant de sous-titrer « Pourriez-vous nous jouer une sorte de cadenza ? »
You Must Think I’m Crazy
Steve Potts (as, ss, voc), Jobic Le Masson (p), Peter Giron (b), John Betsch (dm, voc) + Rasul Siddik (tp). Passage de Menilmontant, Ateliers du Chaudron, 9 décembre 2012.
Steve Potts dans la petite salle des Ateliers du Chaudron : réunion « de famille » et/ou histoire de « fou(s) ». La famille, ce soir c’est une quarantaine de personnes face à qui le saxophoniste improvise une analyse de cette musique dont le nom ne sera jamais prononcé, navigant entre slang et conservatoire – « Play some shit, man ! » lance-t-il au pianiste, avant de sous-titrer « Pourriez-vous nous jouer une sorte de cadenza ? » Et Jobic Le Masson, pas moins hilare que ses compagnons, construit aussitôt sur son clavier (aujourd’hui en bien meilleur état aujourd’hui que d’autres dimanches aux Ateliers – pianistes invités par Potts, ont déjà défilé Sophia Domancich, Kirk Lightsey, le très inattendu Gianni Lenoci…) un édifice à motifs graves et réitérés, où une vivacité obsessionnelle effleure les frontières “free” d’un Mal Waldron et des effluves bleu (Monoblue). Quant à cette folie, incluse dans le titre qui conclura la soirée et devrait être aussi celui d’un album attendu-espéré depuis deux ans, déclamée à la manière d’une comptine avant d’être reprise par le sax puis l’orchestre, elle ne sera pas sans rappeler certaines compositions que Steve Lacy annonçait verbalement en guise de trame mélodique et rythmique et à quoi Potts avait participé jadis (cf. La Motte Picquet, 1972). Le moins surprenant dans cette conjugaison d’oralités ne sera surtout pas la série d’explosions vocales de John Betsch ponctuant-soulignant son drumming quasi idéal, d’une exceptionnelle précision et d’une richesse picturale qui n’en finissent pas de nous fasciner, tandis que l’hilarité impassible de cet orfèvre des idiophones fait penser (à ceux qui l’ont vu et entendu live) au sourire d’un Jo Jones. Un tel mixte de gaieté affichée et de perfection du jeu pimenté de chaleureuse ironie pourrait bien être un syndrome de cette Steve Potts Family, pourtant à dimension et composition variables, et ce n’est sûrement pas l’enfant du Bronx Peter Giron (installé en France depuis une dizaine d’années) qui fera exception : dans la moindre des ses interventions, virtuosité, humour et plaisir de jouer sont d’une réjouissante évidence. Parenthèse pédagogique : une exquise et plaintive Eleanor dont Potts rappellera aux ignorants et amnésiques qu’Eleanor Fagen fut aussi un des noms de “Lady Day”.
Venu dans les dernières minutes compléter la “famille”, Rasul Siddik, le compatriote de Miles Davis et Joseph Bowie qui fait désormais partie de la jazzosphère parisienne, allait, de sa trompette exacerbée, élargir le spectre de l’éphémère confrérie. Autant dire que l’éventail de ces folies aurait mérité d’être déployé plus longtemps. En 2013 nous promet-on.
Philippe Carles