The Bridge#0 : 2 x 2 = 5
Pour ce troisième jour de tournée, le double duo de The Bridge arrive à Lyon. Un comparse les rejoint, un inconnu : Roger Doubeck. En fait, c’est ainsi qu’aux Etats-Unis, et avant qu’il y devienne une figure reconnue, certains appelaient Benoît Delbecq.
Fred Jackson, Benoît Payen (as), Makaya McCraven, Edward Perraud (dm), Benoît Delbecq (p). Lyon, Le Périscope, samedi 7 octobre.
Mais d’abord, une précision. Si The Bridge, sur les programmes, annonces, foyers, etc. est suivi de la mention #0, c’est parce qu’il s’agit de la première formation sous son égide qui se soit produite (le 26 avril 2013 à Chicago). En fait il s’agissait d’un concert inaugural, pas encore d’une formation décidée par les musiciens. Mais à l’issue de ce concert , les musiciens (avec Frank Rosaly à la batterie et non Makaya McCraven) avaient décidé de faire une tournée, plus tard. La voilà donc aujourd’hui, matrice de toutes les autres, d’où son appellation #0 bien qu’il s’agisse en réalité de la vingtième.
L’adjonction d’un pianiste, Benoît Delbecq en l’occurrence, bouleversait la donne. Du fait même de l’instrument, une certaine place allait être donnée à l’harmonie, une nouvelle largeur, une nouvelle profondeur allaient modifier l’espace musical. Et comme un signal, on entendit d’abord la résonnance d’une corde sous un coup de marteau feutré. Et chacun d’entrer tour à tour, lentement, précisément, comme pour une prise de sons. Peu à peu, une pulsation sourde se met en place, lancinante, grave, plus ou moins durable. L’impulsion de l’un devient le désir de tous. Delbecq y va de ses harmonies incitantes, de ses frappes incitantes. Aux fausses hésitations de Perraud répondent les fausses certitudes de McCraven, Payen utilise les diverses panoplies de son alto droit qui descend presque jusqu’à terre (une sonorité de cirque, large, ou au contraire directe, acérée, précise) à côté d’un Jackson concentré sur la production d’un langage laconique mais ciselé, précieux. Ce premier set aux allures méditatives s’achève pourtant sur un déluge de feu amorcé par Payen hispanisant dans les flammes des cymbales.
Changement de disposition pour le second set : à la droite de Delbecq, il n’y a plus cet encadrement des soufflants par les batteurs, mais un regroupement : Jackson-Payen d’un côté, Perraud-McCraven (qui a délaissé ses effets électroniques) de l’autre. Pour ce jeu de doubles, les possibilités restent pourtant les mêmes : répondre aux incitations, les accompagner, les prolonger, les métamorphoser. On joue s(t)imultanément. D’où une effervescence réelle, des solos fugaces, des duos de braise, des trios de frappe, des accords de piano préparé qui inventent une nuit lézardée, un goût pour le paroxysme qui jusque là s’était fait plutôt discret, des fins qui n’osent pas finir parce qu’on a envie que tout continue. FRS
Ci-dessous, Benoît Delbecq et sa préparation de piano.
|Pour ce troisième jour de tournée, le double duo de The Bridge arrive à Lyon. Un comparse les rejoint, un inconnu : Roger Doubeck. En fait, c’est ainsi qu’aux Etats-Unis, et avant qu’il y devienne une figure reconnue, certains appelaient Benoît Delbecq.
Fred Jackson, Benoît Payen (as), Makaya McCraven, Edward Perraud (dm), Benoît Delbecq (p). Lyon, Le Périscope, samedi 7 octobre.
Mais d’abord, une précision. Si The Bridge, sur les programmes, annonces, foyers, etc. est suivi de la mention #0, c’est parce qu’il s’agit de la première formation sous son égide qui se soit produite (le 26 avril 2013 à Chicago). En fait il s’agissait d’un concert inaugural, pas encore d’une formation décidée par les musiciens. Mais à l’issue de ce concert , les musiciens (avec Frank Rosaly à la batterie et non Makaya McCraven) avaient décidé de faire une tournée, plus tard. La voilà donc aujourd’hui, matrice de toutes les autres, d’où son appellation #0 bien qu’il s’agisse en réalité de la vingtième.
L’adjonction d’un pianiste, Benoît Delbecq en l’occurrence, bouleversait la donne. Du fait même de l’instrument, une certaine place allait être donnée à l’harmonie, une nouvelle largeur, une nouvelle profondeur allaient modifier l’espace musical. Et comme un signal, on entendit d’abord la résonnance d’une corde sous un coup de marteau feutré. Et chacun d’entrer tour à tour, lentement, précisément, comme pour une prise de sons. Peu à peu, une pulsation sourde se met en place, lancinante, grave, plus ou moins durable. L’impulsion de l’un devient le désir de tous. Delbecq y va de ses harmonies incitantes, de ses frappes incitantes. Aux fausses hésitations de Perraud répondent les fausses certitudes de McCraven, Payen utilise les diverses panoplies de son alto droit qui descend presque jusqu’à terre (une sonorité de cirque, large, ou au contraire directe, acérée, précise) à côté d’un Jackson concentré sur la production d’un langage laconique mais ciselé, précieux. Ce premier set aux allures méditatives s’achève pourtant sur un déluge de feu amorcé par Payen hispanisant dans les flammes des cymbales.
Changement de disposition pour le second set : à la droite de Delbecq, il n’y a plus cet encadrement des soufflants par les batteurs, mais un regroupement : Jackson-Payen d’un côté, Perraud-McCraven (qui a délaissé ses effets électroniques) de l’autre. Pour ce jeu de doubles, les possibilités restent pourtant les mêmes : répondre aux incitations, les accompagner, les prolonger, les métamorphoser. On joue s(t)imultanément. D’où une effervescence réelle, des solos fugaces, des duos de braise, des trios de frappe, des accords de piano préparé qui inventent une nuit lézardée, un goût pour le paroxysme qui jusque là s’était fait plutôt discret, des fins qui n’osent pas finir parce qu’on a envie que tout continue. FRS
Ci-dessous, Benoît Delbecq et sa préparation de piano.
|Pour ce troisième jour de tournée, le double duo de The Bridge arrive à Lyon. Un comparse les rejoint, un inconnu : Roger Doubeck. En fait, c’est ainsi qu’aux Etats-Unis, et avant qu’il y devienne une figure reconnue, certains appelaient Benoît Delbecq.
Fred Jackson, Benoît Payen (as), Makaya McCraven, Edward Perraud (dm), Benoît Delbecq (p). Lyon, Le Périscope, samedi 7 octobre.
Mais d’abord, une précision. Si The Bridge, sur les programmes, annonces, foyers, etc. est suivi de la mention #0, c’est parce qu’il s’agit de la première formation sous son égide qui se soit produite (le 26 avril 2013 à Chicago). En fait il s’agissait d’un concert inaugural, pas encore d’une formation décidée par les musiciens. Mais à l’issue de ce concert , les musiciens (avec Frank Rosaly à la batterie et non Makaya McCraven) avaient décidé de faire une tournée, plus tard. La voilà donc aujourd’hui, matrice de toutes les autres, d’où son appellation #0 bien qu’il s’agisse en réalité de la vingtième.
L’adjonction d’un pianiste, Benoît Delbecq en l’occurrence, bouleversait la donne. Du fait même de l’instrument, une certaine place allait être donnée à l’harmonie, une nouvelle largeur, une nouvelle profondeur allaient modifier l’espace musical. Et comme un signal, on entendit d’abord la résonnance d’une corde sous un coup de marteau feutré. Et chacun d’entrer tour à tour, lentement, précisément, comme pour une prise de sons. Peu à peu, une pulsation sourde se met en place, lancinante, grave, plus ou moins durable. L’impulsion de l’un devient le désir de tous. Delbecq y va de ses harmonies incitantes, de ses frappes incitantes. Aux fausses hésitations de Perraud répondent les fausses certitudes de McCraven, Payen utilise les diverses panoplies de son alto droit qui descend presque jusqu’à terre (une sonorité de cirque, large, ou au contraire directe, acérée, précise) à côté d’un Jackson concentré sur la production d’un langage laconique mais ciselé, précieux. Ce premier set aux allures méditatives s’achève pourtant sur un déluge de feu amorcé par Payen hispanisant dans les flammes des cymbales.
Changement de disposition pour le second set : à la droite de Delbecq, il n’y a plus cet encadrement des soufflants par les batteurs, mais un regroupement : Jackson-Payen d’un côté, Perraud-McCraven (qui a délaissé ses effets électroniques) de l’autre. Pour ce jeu de doubles, les possibilités restent pourtant les mêmes : répondre aux incitations, les accompagner, les prolonger, les métamorphoser. On joue s(t)imultanément. D’où une effervescence réelle, des solos fugaces, des duos de braise, des trios de frappe, des accords de piano préparé qui inventent une nuit lézardée, un goût pour le paroxysme qui jusque là s’était fait plutôt discret, des fins qui n’osent pas finir parce qu’on a envie que tout continue. FRS
Ci-dessous, Benoît Delbecq et sa préparation de piano.
|Pour ce troisième jour de tournée, le double duo de The Bridge arrive à Lyon. Un comparse les rejoint, un inconnu : Roger Doubeck. En fait, c’est ainsi qu’aux Etats-Unis, et avant qu’il y devienne une figure reconnue, certains appelaient Benoît Delbecq.
Fred Jackson, Benoît Payen (as), Makaya McCraven, Edward Perraud (dm), Benoît Delbecq (p). Lyon, Le Périscope, samedi 7 octobre.
Mais d’abord, une précision. Si The Bridge, sur les programmes, annonces, foyers, etc. est suivi de la mention #0, c’est parce qu’il s’agit de la première formation sous son égide qui se soit produite (le 26 avril 2013 à Chicago). En fait il s’agissait d’un concert inaugural, pas encore d’une formation décidée par les musiciens. Mais à l’issue de ce concert , les musiciens (avec Frank Rosaly à la batterie et non Makaya McCraven) avaient décidé de faire une tournée, plus tard. La voilà donc aujourd’hui, matrice de toutes les autres, d’où son appellation #0 bien qu’il s’agisse en réalité de la vingtième.
L’adjonction d’un pianiste, Benoît Delbecq en l’occurrence, bouleversait la donne. Du fait même de l’instrument, une certaine place allait être donnée à l’harmonie, une nouvelle largeur, une nouvelle profondeur allaient modifier l’espace musical. Et comme un signal, on entendit d’abord la résonnance d’une corde sous un coup de marteau feutré. Et chacun d’entrer tour à tour, lentement, précisément, comme pour une prise de sons. Peu à peu, une pulsation sourde se met en place, lancinante, grave, plus ou moins durable. L’impulsion de l’un devient le désir de tous. Delbecq y va de ses harmonies incitantes, de ses frappes incitantes. Aux fausses hésitations de Perraud répondent les fausses certitudes de McCraven, Payen utilise les diverses panoplies de son alto droit qui descend presque jusqu’à terre (une sonorité de cirque, large, ou au contraire directe, acérée, précise) à côté d’un Jackson concentré sur la production d’un langage laconique mais ciselé, précieux. Ce premier set aux allures méditatives s’achève pourtant sur un déluge de feu amorcé par Payen hispanisant dans les flammes des cymbales.
Changement de disposition pour le second set : à la droite de Delbecq, il n’y a plus cet encadrement des soufflants par les batteurs, mais un regroupement : Jackson-Payen d’un côté, Perraud-McCraven (qui a délaissé ses effets électroniques) de l’autre. Pour ce jeu de doubles, les possibilités restent pourtant les mêmes : répondre aux incitations, les accompagner, les prolonger, les métamorphoser. On joue s(t)imultanément. D’où une effervescence réelle, des solos fugaces, des duos de braise, des trios de frappe, des accords de piano préparé qui inventent une nuit lézardée, un goût pour le paroxysme qui jusque là s’était fait plutôt discret, des fins qui n’osent pas finir parce qu’on a envie que tout continue. FRS
Ci-dessous, Benoît Delbecq et sa préparation de piano.