The Bridge#0 : clap(s) de fin à Pantin
Douze jours à sillonner la France du centre au sud et d’ouest en est, douze jours à partager concerts, itinérances, repas, nuitées et conversations de toute sorte, voilà qui a forgé l’existence de Twins, un double duo extensible destiné à ne pas durer. Mais who never knows…
Fred Jackson (as, ss), Stéphane Payen (as), Makaya McCraven, Edward Perraud (dm, élec), Mike Ladd (spoken words) + Gilles Coronado (g). La Dynamo de Pantin, lundi 16 octobre 2017.
Parmi les neuf et demie prestations délivrées par Twins dans le cadre désormais connu de The Bridge – neuf et demie parce que la rencontre samedi 14 à Lyon avec les musiciens de l’Arfi, violemment et tout récemment amputée de Jean Aussanaire, ne concernait que les Américains –, difficile, voire absurde, d’en chercher une meilleure que d’autres. Puisqu’elles étaient faites de moments enchaînés sur le fil de l’imprévisible, il faudrait que la mémoire 1) les ait tous enregistrés ; 2) pratique une chirurgie au moyen d’une mise en mots toute proche d’une mise à mort. Car bien souvent, disséquer = dessécher. Accueillie par Banlieues Bleues à la Dynamo, cette ultime prestation de The Bridge#0 / Twins a néanmoins eu ceci de particulier qu’elle fut quelque peu assujettie à, ou plutôt tributaire de celle de Mike Ladd, au demeurant remarquable. Elle a débuté, toujours dans la douceur ou l’évanescence, par des reptations saxophonistiques complexes où l’on pouvait tout de même repérer que le jeu tout en brisures de Stéphane Payen, avec ses sauts de notes rebondissant en excroissances rythmiques, infléchissait le jeu primitivement linéaire de Fred Jackson. Tout comme la pulsation sur fond de drones conduite par les baguettes (mais surtout le cerveau et l’énergie) de Makaya McCraven s’ornait des interventions démultipliées d’un Edward Perraud lanceur de pistes survolté. Puis vint Mike Ladd, tout en décontraction vestimentaire et en voix d’une flexibilité extraordinaire, quand bien même son registre de rocaille serait une constante. Et une langue tout en langues de feu qui vous explosent à la figure ! Car quelle scansion, quel rythme, quelle articulation : voix posée, puissante, caressante, surprenante, dirigeante, pénétrante, on aurait aimé suivre ses propos comme on a pu le faire quand le récitant y est allé en français de son faut-il dire poème où il était question de Pierrepont, de père et de pipe. Un éparpillement sonore qui ne pouvait que convaincre Gilles Coronado de l’enrichir de ses accords brutaux et joyeux à la fois. Le public en aurait voulu davantage, mais douze jours de voyage, de concerts, de partage de vie et de respiration, le sentiment aussi d’une aventure qui s’interrompt alors qu’elle a généré joie et complicité, savoir et plaisir, rire et concentration, ont fait que les doubles jumeaux plus deux en restèrent là, sur une espèce d’accord parfait puisqu’il était entre eux. FRS|Douze jours à sillonner la France du centre au sud et d’ouest en est, douze jours à partager concerts, itinérances, repas, nuitées et conversations de toute sorte, voilà qui a forgé l’existence de Twins, un double duo extensible destiné à ne pas durer. Mais who never knows…
Fred Jackson (as, ss), Stéphane Payen (as), Makaya McCraven, Edward Perraud (dm, élec), Mike Ladd (spoken words) + Gilles Coronado (g). La Dynamo de Pantin, lundi 16 octobre 2017.
Parmi les neuf et demie prestations délivrées par Twins dans le cadre désormais connu de The Bridge – neuf et demie parce que la rencontre samedi 14 à Lyon avec les musiciens de l’Arfi, violemment et tout récemment amputée de Jean Aussanaire, ne concernait que les Américains –, difficile, voire absurde, d’en chercher une meilleure que d’autres. Puisqu’elles étaient faites de moments enchaînés sur le fil de l’imprévisible, il faudrait que la mémoire 1) les ait tous enregistrés ; 2) pratique une chirurgie au moyen d’une mise en mots toute proche d’une mise à mort. Car bien souvent, disséquer = dessécher. Accueillie par Banlieues Bleues à la Dynamo, cette ultime prestation de The Bridge#0 / Twins a néanmoins eu ceci de particulier qu’elle fut quelque peu assujettie à, ou plutôt tributaire de celle de Mike Ladd, au demeurant remarquable. Elle a débuté, toujours dans la douceur ou l’évanescence, par des reptations saxophonistiques complexes où l’on pouvait tout de même repérer que le jeu tout en brisures de Stéphane Payen, avec ses sauts de notes rebondissant en excroissances rythmiques, infléchissait le jeu primitivement linéaire de Fred Jackson. Tout comme la pulsation sur fond de drones conduite par les baguettes (mais surtout le cerveau et l’énergie) de Makaya McCraven s’ornait des interventions démultipliées d’un Edward Perraud lanceur de pistes survolté. Puis vint Mike Ladd, tout en décontraction vestimentaire et en voix d’une flexibilité extraordinaire, quand bien même son registre de rocaille serait une constante. Et une langue tout en langues de feu qui vous explosent à la figure ! Car quelle scansion, quel rythme, quelle articulation : voix posée, puissante, caressante, surprenante, dirigeante, pénétrante, on aurait aimé suivre ses propos comme on a pu le faire quand le récitant y est allé en français de son faut-il dire poème où il était question de Pierrepont, de père et de pipe. Un éparpillement sonore qui ne pouvait que convaincre Gilles Coronado de l’enrichir de ses accords brutaux et joyeux à la fois. Le public en aurait voulu davantage, mais douze jours de voyage, de concerts, de partage de vie et de respiration, le sentiment aussi d’une aventure qui s’interrompt alors qu’elle a généré joie et complicité, savoir et plaisir, rire et concentration, ont fait que les doubles jumeaux plus deux en restèrent là, sur une espèce d’accord parfait puisqu’il était entre eux. FRS|Douze jours à sillonner la France du centre au sud et d’ouest en est, douze jours à partager concerts, itinérances, repas, nuitées et conversations de toute sorte, voilà qui a forgé l’existence de Twins, un double duo extensible destiné à ne pas durer. Mais who never knows…
Fred Jackson (as, ss), Stéphane Payen (as), Makaya McCraven, Edward Perraud (dm, élec), Mike Ladd (spoken words) + Gilles Coronado (g). La Dynamo de Pantin, lundi 16 octobre 2017.
Parmi les neuf et demie prestations délivrées par Twins dans le cadre désormais connu de The Bridge – neuf et demie parce que la rencontre samedi 14 à Lyon avec les musiciens de l’Arfi, violemment et tout récemment amputée de Jean Aussanaire, ne concernait que les Américains –, difficile, voire absurde, d’en chercher une meilleure que d’autres. Puisqu’elles étaient faites de moments enchaînés sur le fil de l’imprévisible, il faudrait que la mémoire 1) les ait tous enregistrés ; 2) pratique une chirurgie au moyen d’une mise en mots toute proche d’une mise à mort. Car bien souvent, disséquer = dessécher. Accueillie par Banlieues Bleues à la Dynamo, cette ultime prestation de The Bridge#0 / Twins a néanmoins eu ceci de particulier qu’elle fut quelque peu assujettie à, ou plutôt tributaire de celle de Mike Ladd, au demeurant remarquable. Elle a débuté, toujours dans la douceur ou l’évanescence, par des reptations saxophonistiques complexes où l’on pouvait tout de même repérer que le jeu tout en brisures de Stéphane Payen, avec ses sauts de notes rebondissant en excroissances rythmiques, infléchissait le jeu primitivement linéaire de Fred Jackson. Tout comme la pulsation sur fond de drones conduite par les baguettes (mais surtout le cerveau et l’énergie) de Makaya McCraven s’ornait des interventions démultipliées d’un Edward Perraud lanceur de pistes survolté. Puis vint Mike Ladd, tout en décontraction vestimentaire et en voix d’une flexibilité extraordinaire, quand bien même son registre de rocaille serait une constante. Et une langue tout en langues de feu qui vous explosent à la figure ! Car quelle scansion, quel rythme, quelle articulation : voix posée, puissante, caressante, surprenante, dirigeante, pénétrante, on aurait aimé suivre ses propos comme on a pu le faire quand le récitant y est allé en français de son faut-il dire poème où il était question de Pierrepont, de père et de pipe. Un éparpillement sonore qui ne pouvait que convaincre Gilles Coronado de l’enrichir de ses accords brutaux et joyeux à la fois. Le public en aurait voulu davantage, mais douze jours de voyage, de concerts, de partage de vie et de respiration, le sentiment aussi d’une aventure qui s’interrompt alors qu’elle a généré joie et complicité, savoir et plaisir, rire et concentration, ont fait que les doubles jumeaux plus deux en restèrent là, sur une espèce d’accord parfait puisqu’il était entre eux. FRS|Douze jours à sillonner la France du centre au sud et d’ouest en est, douze jours à partager concerts, itinérances, repas, nuitées et conversations de toute sorte, voilà qui a forgé l’existence de Twins, un double duo extensible destiné à ne pas durer. Mais who never knows…
Fred Jackson (as, ss), Stéphane Payen (as), Makaya McCraven, Edward Perraud (dm, élec), Mike Ladd (spoken words) + Gilles Coronado (g). La Dynamo de Pantin, lundi 16 octobre 2017.
Parmi les neuf et demie prestations délivrées par Twins dans le cadre désormais connu de The Bridge – neuf et demie parce que la rencontre samedi 14 à Lyon avec les musiciens de l’Arfi, violemment et tout récemment amputée de Jean Aussanaire, ne concernait que les Américains –, difficile, voire absurde, d’en chercher une meilleure que d’autres. Puisqu’elles étaient faites de moments enchaînés sur le fil de l’imprévisible, il faudrait que la mémoire 1) les ait tous enregistrés ; 2) pratique une chirurgie au moyen d’une mise en mots toute proche d’une mise à mort. Car bien souvent, disséquer = dessécher. Accueillie par Banlieues Bleues à la Dynamo, cette ultime prestation de The Bridge#0 / Twins a néanmoins eu ceci de particulier qu’elle fut quelque peu assujettie à, ou plutôt tributaire de celle de Mike Ladd, au demeurant remarquable. Elle a débuté, toujours dans la douceur ou l’évanescence, par des reptations saxophonistiques complexes où l’on pouvait tout de même repérer que le jeu tout en brisures de Stéphane Payen, avec ses sauts de notes rebondissant en excroissances rythmiques, infléchissait le jeu primitivement linéaire de Fred Jackson. Tout comme la pulsation sur fond de drones conduite par les baguettes (mais surtout le cerveau et l’énergie) de Makaya McCraven s’ornait des interventions démultipliées d’un Edward Perraud lanceur de pistes survolté. Puis vint Mike Ladd, tout en décontraction vestimentaire et en voix d’une flexibilité extraordinaire, quand bien même son registre de rocaille serait une constante. Et une langue tout en langues de feu qui vous explosent à la figure ! Car quelle scansion, quel rythme, quelle articulation : voix posée, puissante, caressante, surprenante, dirigeante, pénétrante, on aurait aimé suivre ses propos comme on a pu le faire quand le récitant y est allé en français de son faut-il dire poème où il était question de Pierrepont, de père et de pipe. Un éparpillement sonore qui ne pouvait que convaincre Gilles Coronado de l’enrichir de ses accords brutaux et joyeux à la fois. Le public en aurait voulu davantage, mais douze jours de voyage, de concerts, de partage de vie et de respiration, le sentiment aussi d’une aventure qui s’interrompt alors qu’elle a généré joie et complicité, savoir et plaisir, rire et concentration, ont fait que les doubles jumeaux plus deux en restèrent là, sur une espèce d’accord parfait puisqu’il était entre eux. FRS