Jazz live
Publié le 19 Jan 2013

The Drops: la musique comme on respire

Il fait un froid de canard sur Paris. Depuis le bas de la rue de Ménilmontant la perspective blafarde de cette nuit d’hiver débouche au loin sur une lumière bleutée tournante. Plus l’on grimpe sur le trottoir en pressant le pas plus le flash d’un gyrophare se précise, découpant la nuit noire. Pourra-t-on au moins parvenir jusqu’à l’entrée de la rue adjacente, là haut qui abrite l’Ermitage? Est-ce une mise en scène  polar sombre pour sacraliser Spray le nouvel album des Drops le jour même de sa sortie publique ? À l’instant de prendre à gauche un peu essouflé la ruelle mal éclairéé, en retrait derriére la voiture de Police barrant la chaussée luisante, un drap blanc sur le trottoir cache une forme allongée. « Reconstitution criminelle, on attend le juge… » concède laconique un policier frigorifié. Ouf! On va pouvoir écouter The Drops

The Drops: Christophe Panzani (ts), Federico Casagrande (g), Gautier Garrigue (dm)
Studio de l’Ermitage, Paris, 16 janvier

Compacte, sanctifiant le son dans une précision calculée, mixture d’échos acoustiques -sax, caisses et cymbales- et électriques côté guitare: la musique produite live -on se fout un peu de déterminer s’il s’agit de jazz, de rock savant voire d’un kaléidoscope d’élements combinés à dessein- s’affiche originale question matiére ou contours. La guitare tiens, on la remarque tout de suite. Et pas seulement les connaisseurs du manche et du micro unique de la Fender Telecaster. Sonorité chaude, douce et acidulée à la fois, quelque chose à instrument égal  comme le prolongement d´Albert Collins ou d’Harvey Mandel de Canned Heat dans leurs moments d’expression sonore les plus sages, de John Abercrombie aussi, sur un autre modèle, mais dans une maîtrise commune du flux sonore de la corde pincée sur les barrettes. Et puis bon, les positions des doigts sur le manche chez le guitariste d’origine italienne ont un caractère  éminemment acrobatique. Federico Casagrande à une manière à lui de jouer, de faire sonner sa guitare, ces drôles d’accords arpégés par exemple (Shinjuku Gyoen). Chez The Drops il n’y a pas que la guitare bien sur. Le batteur du soir récemment arrivé s’intègre, s’y entendant parfaitement pour percussionner plus que profiler la musique faite à deux ou à trois d’ailleurs. Car ce trio là, autre singularité à porter à leur actif, ne se force jamais à jouer à trois conjointement pour remplir ou étoffer le spectre sonore. La prestation de chacun des musiciens de l’orchestre ne vise pas à l’addition mais à la multiplication des facteurs comme effets produits. Ainsi chaque musicien garde-t-il sa marque, sa trace. Christophe Panzani, contributeur originel et compositeur remplit dans cette optique totalement son rôle. Au ténor, plutôt sur le modèlé de la sobriété et du contrôle, il expose (thème), développe (solo, variation) et souvent conclue comme on dit d’une phrase ou d’un paragraphe (Am I leaving) Ce jeu de rôle conjugué à un, deux ou trois, jamais de façon mécanique quoi qu’il en soit, génère une veine musicale qui crée de l’espace. Donc vaut aussi par ses aérations, ses moments de respiratio ( L’art du Dehors) À l’écoute, à l’inverse du choc permanent provoqué par les dits power trio, on ne se sent ni agressé ni même compressé. Au contraire, la prégnance du travail harmonique donne l’impression séduisante de percevoir toujours présente en arrière plan l’illusion d’un chant, d’ une voix, qui sait. 
Séduisante, oui, et intelligente bonne manière musicale.

Robert Latxague

The Drops, Spray www.thedrops.net

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Il fait un froid de canard sur Paris. Depuis le bas de la rue de Ménilmontant la perspective blafarde de cette nuit d’hiver débouche au loin sur une lumière bleutée tournante. Plus l’on grimpe sur le trottoir en pressant le pas plus le flash d’un gyrophare se précise, découpant la nuit noire. Pourra-t-on au moins parvenir jusqu’à l’entrée de la rue adjacente, là haut qui abrite l’Ermitage? Est-ce une mise en scène  polar sombre pour sacraliser Spray le nouvel album des Drops le jour même de sa sortie publique ? À l’instant de prendre à gauche un peu essouflé la ruelle mal éclairéé, en retrait derriére la voiture de Police barrant la chaussée luisante, un drap blanc sur le trottoir cache une forme allongée. « Reconstitution criminelle, on attend le juge… » concède laconique un policier frigorifié. Ouf! On va pouvoir écouter The Drops

The Drops: Christophe Panzani (ts), Federico Casagrande (g), Gautier Garrigue (dm)
Studio de l’Ermitage, Paris, 16 janvier

Compacte, sanctifiant le son dans une précision calculée, mixture d’échos acoustiques -sax, caisses et cymbales- et électriques côté guitare: la musique produite live -on se fout un peu de déterminer s’il s’agit de jazz, de rock savant voire d’un kaléidoscope d’élements combinés à dessein- s’affiche originale question matiére ou contours. La guitare tiens, on la remarque tout de suite. Et pas seulement les connaisseurs du manche et du micro unique de la Fender Telecaster. Sonorité chaude, douce et acidulée à la fois, quelque chose à instrument égal  comme le prolongement d´Albert Collins ou d’Harvey Mandel de Canned Heat dans leurs moments d’expression sonore les plus sages, de John Abercrombie aussi, sur un autre modèle, mais dans une maîtrise commune du flux sonore de la corde pincée sur les barrettes. Et puis bon, les positions des doigts sur le manche chez le guitariste d’origine italienne ont un caractère  éminemment acrobatique. Federico Casagrande à une manière à lui de jouer, de faire sonner sa guitare, ces drôles d’accords arpégés par exemple (Shinjuku Gyoen). Chez The Drops il n’y a pas que la guitare bien sur. Le batteur du soir récemment arrivé s’intègre, s’y entendant parfaitement pour percussionner plus que profiler la musique faite à deux ou à trois d’ailleurs. Car ce trio là, autre singularité à porter à leur actif, ne se force jamais à jouer à trois conjointement pour remplir ou étoffer le spectre sonore. La prestation de chacun des musiciens de l’orchestre ne vise pas à l’addition mais à la multiplication des facteurs comme effets produits. Ainsi chaque musicien garde-t-il sa marque, sa trace. Christophe Panzani, contributeur originel et compositeur remplit dans cette optique totalement son rôle. Au ténor, plutôt sur le modèlé de la sobriété et du contrôle, il expose (thème), développe (solo, variation) et souvent conclue comme on dit d’une phrase ou d’un paragraphe (Am I leaving) Ce jeu de rôle conjugué à un, deux ou trois, jamais de façon mécanique quoi qu’il en soit, génère une veine musicale qui crée de l’espace. Donc vaut aussi par ses aérations, ses moments de respiratio ( L’art du Dehors) À l’écoute, à l’inverse du choc permanent provoqué par les dits power trio, on ne se sent ni agressé ni même compressé. Au contraire, la prégnance du travail harmonique donne l’impression séduisante de percevoir toujours présente en arrière plan l’illusion d’un chant, d’ une voix, qui sait. 
Séduisante, oui, et intelligente bonne manière musicale.

Robert Latxague

The Drops, Spray www.thedrops.net

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Il fait un froid de canard sur Paris. Depuis le bas de la rue de Ménilmontant la perspective blafarde de cette nuit d’hiver débouche au loin sur une lumière bleutée tournante. Plus l’on grimpe sur le trottoir en pressant le pas plus le flash d’un gyrophare se précise, découpant la nuit noire. Pourra-t-on au moins parvenir jusqu’à l’entrée de la rue adjacente, là haut qui abrite l’Ermitage? Est-ce une mise en scène  polar sombre pour sacraliser Spray le nouvel album des Drops le jour même de sa sortie publique ? À l’instant de prendre à gauche un peu essouflé la ruelle mal éclairéé, en retrait derriére la voiture de Police barrant la chaussée luisante, un drap blanc sur le trottoir cache une forme allongée. « Reconstitution criminelle, on attend le juge… » concède laconique un policier frigorifié. Ouf! On va pouvoir écouter The Drops

The Drops: Christophe Panzani (ts), Federico Casagrande (g), Gautier Garrigue (dm)
Studio de l’Ermitage, Paris, 16 janvier

Compacte, sanctifiant le son dans une précision calculée, mixture d’échos acoustiques -sax, caisses et cymbales- et électriques côté guitare: la musique produite live -on se fout un peu de déterminer s’il s’agit de jazz, de rock savant voire d’un kaléidoscope d’élements combinés à dessein- s’affiche originale question matiére ou contours. La guitare tiens, on la remarque tout de suite. Et pas seulement les connaisseurs du manche et du micro unique de la Fender Telecaster. Sonorité chaude, douce et acidulée à la fois, quelque chose à instrument égal  comme le prolongement d´Albert Collins ou d’Harvey Mandel de Canned Heat dans leurs moments d’expression sonore les plus sages, de John Abercrombie aussi, sur un autre modèle, mais dans une maîtrise commune du flux sonore de la corde pincée sur les barrettes. Et puis bon, les positions des doigts sur le manche chez le guitariste d’origine italienne ont un caractère  éminemment acrobatique. Federico Casagrande à une manière à lui de jouer, de faire sonner sa guitare, ces drôles d’accords arpégés par exemple (Shinjuku Gyoen). Chez The Drops il n’y a pas que la guitare bien sur. Le batteur du soir récemment arrivé s’intègre, s’y entendant parfaitement pour percussionner plus que profiler la musique faite à deux ou à trois d’ailleurs. Car ce trio là, autre singularité à porter à leur actif, ne se force jamais à jouer à trois conjointement pour remplir ou étoffer le spectre sonore. La prestation de chacun des musiciens de l’orchestre ne vise pas à l’addition mais à la multiplication des facteurs comme effets produits. Ainsi chaque musicien garde-t-il sa marque, sa trace. Christophe Panzani, contributeur originel et compositeur remplit dans cette optique totalement son rôle. Au ténor, plutôt sur le modèlé de la sobriété et du contrôle, il expose (thème), développe (solo, variation) et souvent conclue comme on dit d’une phrase ou d’un paragraphe (Am I leaving) Ce jeu de rôle conjugué à un, deux ou trois, jamais de façon mécanique quoi qu’il en soit, génère une veine musicale qui crée de l’espace. Donc vaut aussi par ses aérations, ses moments de respiratio ( L’art du Dehors) À l’écoute, à l’inverse du choc permanent provoqué par les dits power trio, on ne se sent ni agressé ni même compressé. Au contraire, la prégnance du travail harmonique donne l’impression séduisante de percevoir toujours présente en arrière plan l’illusion d’un chant, d’ une voix, qui sait. 
Séduisante, oui, et intelligente bonne manière musicale.

Robert Latxague

The Drops, Spray www.thedrops.net

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Il fait un froid de canard sur Paris. Depuis le bas de la rue de Ménilmontant la perspective blafarde de cette nuit d’hiver débouche au loin sur une lumière bleutée tournante. Plus l’on grimpe sur le trottoir en pressant le pas plus le flash d’un gyrophare se précise, découpant la nuit noire. Pourra-t-on au moins parvenir jusqu’à l’entrée de la rue adjacente, là haut qui abrite l’Ermitage? Est-ce une mise en scène  polar sombre pour sacraliser Spray le nouvel album des Drops le jour même de sa sortie publique ? À l’instant de prendre à gauche un peu essouflé la ruelle mal éclairéé, en retrait derriére la voiture de Police barrant la chaussée luisante, un drap blanc sur le trottoir cache une forme allongée. « Reconstitution criminelle, on attend le juge… » concède laconique un policier frigorifié. Ouf! On va pouvoir écouter The Drops

The Drops: Christophe Panzani (ts), Federico Casagrande (g), Gautier Garrigue (dm)
Studio de l’Ermitage, Paris, 16 janvier

Compacte, sanctifiant le son dans une précision calculée, mixture d’échos acoustiques -sax, caisses et cymbales- et électriques côté guitare: la musique produite live -on se fout un peu de déterminer s’il s’agit de jazz, de rock savant voire d’un kaléidoscope d’élements combinés à dessein- s’affiche originale question matiére ou contours. La guitare tiens, on la remarque tout de suite. Et pas seulement les connaisseurs du manche et du micro unique de la Fender Telecaster. Sonorité chaude, douce et acidulée à la fois, quelque chose à instrument égal  comme le prolongement d´Albert Collins ou d’Harvey Mandel de Canned Heat dans leurs moments d’expression sonore les plus sages, de John Abercrombie aussi, sur un autre modèle, mais dans une maîtrise commune du flux sonore de la corde pincée sur les barrettes. Et puis bon, les positions des doigts sur le manche chez le guitariste d’origine italienne ont un caractère  éminemment acrobatique. Federico Casagrande à une manière à lui de jouer, de faire sonner sa guitare, ces drôles d’accords arpégés par exemple (Shinjuku Gyoen). Chez The Drops il n’y a pas que la guitare bien sur. Le batteur du soir récemment arrivé s’intègre, s’y entendant parfaitement pour percussionner plus que profiler la musique faite à deux ou à trois d’ailleurs. Car ce trio là, autre singularité à porter à leur actif, ne se force jamais à jouer à trois conjointement pour remplir ou étoffer le spectre sonore. La prestation de chacun des musiciens de l’orchestre ne vise pas à l’addition mais à la multiplication des facteurs comme effets produits. Ainsi chaque musicien garde-t-il sa marque, sa trace. Christophe Panzani, contributeur originel et compositeur remplit dans cette optique totalement son rôle. Au ténor, plutôt sur le modèlé de la sobriété et du contrôle, il expose (thème), développe (solo, variation) et souvent conclue comme on dit d’une phrase ou d’un paragraphe (Am I leaving) Ce jeu de rôle conjugué à un, deux ou trois, jamais de façon mécanique quoi qu’il en soit, génère une veine musicale qui crée de l’espace. Donc vaut aussi par ses aérations, ses moments de respiratio ( L’art du Dehors) À l’écoute, à l’inverse du choc permanent provoqué par les dits power trio, on ne se sent ni agressé ni même compressé. Au contraire, la prégnance du travail harmonique donne l’impression séduisante de percevoir toujours présente en arrière plan l’illusion d’un chant, d’ une voix, qui sait. 
Séduisante, oui, et intelligente bonne manière musicale.

Robert Latxague

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