The luminous side of Pink Floyd par Nguyên Lê
Ce soir, 5 février, le New Morning faisait le plein autour de Nguyên Lê “celebrating Dark Side of the Moon” d’après le célèbre album de Pink Floyd.
New Morning, Paris (75), le 5 février 2015.
Nguyên Lê (guitare électrique, électronique et séquences, arrangements), Himiko Paganotti (voix), Sylvain Gontard (bugle), Georgi Kornazov (trombone), Stéphane Guillaume (flûte, saxes soprano et ténor), Céline Bonacina (saxes baryton et alto), Illya Amar (vibraphone, machine), Romain Labaye (guitare basse), Gergo Borlai (batterie).
La semaine dernière, je me faisais appeler Arthur, ou plutôt Gontran, pour avoir avoué que je n’avais jamais vu aucun des films dont Fred Pallem faisait jouer les musiques à son Sacre du tympan (ne pas connaître Rabbi Jacob ! Heureusement qu’en plus je n’ai pas avoué que j’étais homosexuel !) Cette fois-ci, quittant la maison ce matin avec la ferme intention d’aller écouter le programme Celebrating “Dark Side of the Moon” de Nguyên Lê, j’empruntai discrètement le fameux album de Pink Floyd à Blueraie pour l’écouter au bureau, profitant du fait que je m’y trouverais sans vis-à-vis. Je dois dire que je n’en ai pas retenu grand chose, sinon une confirmation que je n’aimais décidemment pas ça et que, passé les deux premiers albums de Pink Floyd qui eurent sur moi un effet décisif, la suite de la discographie du groupe n’était pas ma tasse de thé. Mais j’allais écouter Nguyên Lê, ce qui change tout… Et si l’écoute de son disque paru sur Act Records sur le même programme ne m’avait pas enchanté, le savoir débarrassé des orchestrations de Michael Gibbs et de tout le tintoin du big band de la radio allemande attisait une curiosité plutôt confiante.
Et je n’ai pas été déçu. L’orchestre ramené à cette dimension gagne en nervosité et en légèreté sans rien perdre de son impact, la guitare et l’électronique, qui lui est associée ou que Nguyên pilote de son ordinateur, ainsi que les parties jouées et programmées par Illya Amar, trament admirablement la matière orchestrale qu’à voir disposée avec sa section de vents sur le côté j’avais craint quelques minutes de voir confinée à des fonctions très académiques. Il n’en est rien, même si cette section exprime comme en un jus épais le côté rhythm and blues de la musique (le baryton de Céline Bonacina n’y est pas pour rien). La rythmique est épatante, puissante, virtuose, mais constamment musicale. Chacun des soufflants se voient confier un solo qui le met en valeur : romantique pour Sylvain Gontard, atomique pour Bonacina, épique pour Gueorgui Kornazov, électrique pour Stéphane Guillaume dans un épisode post-breckerien assorti d’une une cascade de court-circuits staccato qui nous fit penser qu’il allait s’anéantir soudain dans un éclair ou réapparaître sous les traits d’Evan Parker. Et puis encore et toujours la guitare de Nguyên Lê, post-hendrixienne et pigmentée de cette espèce de couleur vietnamienne qu’il a su s’inventer au fil des années.
Et Pink Floyd ? Je me tournai vers Blueraie doublement ravie parce que connaissant “The Dark Side of the Moon” par cœur, elle en retrouvait tous les détails tout en découvrant une œuvre inédite portant la marque de Nguyên Lê dont elle n’est pas la dernière des fans. Et, croyez-moi, j’ai tout le temps l’air de râler, ça n’est pas déplaisant de temps à autre de participer à l’unanimité d’un public ravi. Car il l’était unanimement.
Demain soir, j’irai à l’Atelier du Plateau entendre le projet du bassiste Ronan Gilfoye autour de James Joyce. Je vous quitte, je n’ai plus qu’une nuit pour lire Ulysse. Franck Bergerot
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Ce soir, 5 février, le New Morning faisait le plein autour de Nguyên Lê “celebrating Dark Side of the Moon” d’après le célèbre album de Pink Floyd.
New Morning, Paris (75), le 5 février 2015.
Nguyên Lê (guitare électrique, électronique et séquences, arrangements), Himiko Paganotti (voix), Sylvain Gontard (bugle), Georgi Kornazov (trombone), Stéphane Guillaume (flûte, saxes soprano et ténor), Céline Bonacina (saxes baryton et alto), Illya Amar (vibraphone, machine), Romain Labaye (guitare basse), Gergo Borlai (batterie).
La semaine dernière, je me faisais appeler Arthur, ou plutôt Gontran, pour avoir avoué que je n’avais jamais vu aucun des films dont Fred Pallem faisait jouer les musiques à son Sacre du tympan (ne pas connaître Rabbi Jacob ! Heureusement qu’en plus je n’ai pas avoué que j’étais homosexuel !) Cette fois-ci, quittant la maison ce matin avec la ferme intention d’aller écouter le programme Celebrating “Dark Side of the Moon” de Nguyên Lê, j’empruntai discrètement le fameux album de Pink Floyd à Blueraie pour l’écouter au bureau, profitant du fait que je m’y trouverais sans vis-à-vis. Je dois dire que je n’en ai pas retenu grand chose, sinon une confirmation que je n’aimais décidemment pas ça et que, passé les deux premiers albums de Pink Floyd qui eurent sur moi un effet décisif, la suite de la discographie du groupe n’était pas ma tasse de thé. Mais j’allais écouter Nguyên Lê, ce qui change tout… Et si l’écoute de son disque paru sur Act Records sur le même programme ne m’avait pas enchanté, le savoir débarrassé des orchestrations de Michael Gibbs et de tout le tintoin du big band de la radio allemande attisait une curiosité plutôt confiante.
Et je n’ai pas été déçu. L’orchestre ramené à cette dimension gagne en nervosité et en légèreté sans rien perdre de son impact, la guitare et l’électronique, qui lui est associée ou que Nguyên pilote de son ordinateur, ainsi que les parties jouées et programmées par Illya Amar, trament admirablement la matière orchestrale qu’à voir disposée avec sa section de vents sur le côté j’avais craint quelques minutes de voir confinée à des fonctions très académiques. Il n’en est rien, même si cette section exprime comme en un jus épais le côté rhythm and blues de la musique (le baryton de Céline Bonacina n’y est pas pour rien). La rythmique est épatante, puissante, virtuose, mais constamment musicale. Chacun des soufflants se voient confier un solo qui le met en valeur : romantique pour Sylvain Gontard, atomique pour Bonacina, épique pour Gueorgui Kornazov, électrique pour Stéphane Guillaume dans un épisode post-breckerien assorti d’une une cascade de court-circuits staccato qui nous fit penser qu’il allait s’anéantir soudain dans un éclair ou réapparaître sous les traits d’Evan Parker. Et puis encore et toujours la guitare de Nguyên Lê, post-hendrixienne et pigmentée de cette espèce de couleur vietnamienne qu’il a su s’inventer au fil des années.
Et Pink Floyd ? Je me tournai vers Blueraie doublement ravie parce que connaissant “The Dark Side of the Moon” par cœur, elle en retrouvait tous les détails tout en découvrant une œuvre inédite portant la marque de Nguyên Lê dont elle n’est pas la dernière des fans. Et, croyez-moi, j’ai tout le temps l’air de râler, ça n’est pas déplaisant de temps à autre de participer à l’unanimité d’un public ravi. Car il l’était unanimement.
Demain soir, j’irai à l’Atelier du Plateau entendre le projet du bassiste Ronan Gilfoye autour de James Joyce. Je vous quitte, je n’ai plus qu’une nuit pour lire Ulysse. Franck Bergerot
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Ce soir, 5 février, le New Morning faisait le plein autour de Nguyên Lê “celebrating Dark Side of the Moon” d’après le célèbre album de Pink Floyd.
New Morning, Paris (75), le 5 février 2015.
Nguyên Lê (guitare électrique, électronique et séquences, arrangements), Himiko Paganotti (voix), Sylvain Gontard (bugle), Georgi Kornazov (trombone), Stéphane Guillaume (flûte, saxes soprano et ténor), Céline Bonacina (saxes baryton et alto), Illya Amar (vibraphone, machine), Romain Labaye (guitare basse), Gergo Borlai (batterie).
La semaine dernière, je me faisais appeler Arthur, ou plutôt Gontran, pour avoir avoué que je n’avais jamais vu aucun des films dont Fred Pallem faisait jouer les musiques à son Sacre du tympan (ne pas connaître Rabbi Jacob ! Heureusement qu’en plus je n’ai pas avoué que j’étais homosexuel !) Cette fois-ci, quittant la maison ce matin avec la ferme intention d’aller écouter le programme Celebrating “Dark Side of the Moon” de Nguyên Lê, j’empruntai discrètement le fameux album de Pink Floyd à Blueraie pour l’écouter au bureau, profitant du fait que je m’y trouverais sans vis-à-vis. Je dois dire que je n’en ai pas retenu grand chose, sinon une confirmation que je n’aimais décidemment pas ça et que, passé les deux premiers albums de Pink Floyd qui eurent sur moi un effet décisif, la suite de la discographie du groupe n’était pas ma tasse de thé. Mais j’allais écouter Nguyên Lê, ce qui change tout… Et si l’écoute de son disque paru sur Act Records sur le même programme ne m’avait pas enchanté, le savoir débarrassé des orchestrations de Michael Gibbs et de tout le tintoin du big band de la radio allemande attisait une curiosité plutôt confiante.
Et je n’ai pas été déçu. L’orchestre ramené à cette dimension gagne en nervosité et en légèreté sans rien perdre de son impact, la guitare et l’électronique, qui lui est associée ou que Nguyên pilote de son ordinateur, ainsi que les parties jouées et programmées par Illya Amar, trament admirablement la matière orchestrale qu’à voir disposée avec sa section de vents sur le côté j’avais craint quelques minutes de voir confinée à des fonctions très académiques. Il n’en est rien, même si cette section exprime comme en un jus épais le côté rhythm and blues de la musique (le baryton de Céline Bonacina n’y est pas pour rien). La rythmique est épatante, puissante, virtuose, mais constamment musicale. Chacun des soufflants se voient confier un solo qui le met en valeur : romantique pour Sylvain Gontard, atomique pour Bonacina, épique pour Gueorgui Kornazov, électrique pour Stéphane Guillaume dans un épisode post-breckerien assorti d’une une cascade de court-circuits staccato qui nous fit penser qu’il allait s’anéantir soudain dans un éclair ou réapparaître sous les traits d’Evan Parker. Et puis encore et toujours la guitare de Nguyên Lê, post-hendrixienne et pigmentée de cette espèce de couleur vietnamienne qu’il a su s’inventer au fil des années.
Et Pink Floyd ? Je me tournai vers Blueraie doublement ravie parce que connaissant “The Dark Side of the Moon” par cœur, elle en retrouvait tous les détails tout en découvrant une œuvre inédite portant la marque de Nguyên Lê dont elle n’est pas la dernière des fans. Et, croyez-moi, j’ai tout le temps l’air de râler, ça n’est pas déplaisant de temps à autre de participer à l’unanimité d’un public ravi. Car il l’était unanimement.
Demain soir, j’irai à l’Atelier du Plateau entendre le projet du bassiste Ronan Gilfoye autour de James Joyce. Je vous quitte, je n’ai plus qu’une nuit pour lire Ulysse. Franck Bergerot
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Ce soir, 5 février, le New Morning faisait le plein autour de Nguyên Lê “celebrating Dark Side of the Moon” d’après le célèbre album de Pink Floyd.
New Morning, Paris (75), le 5 février 2015.
Nguyên Lê (guitare électrique, électronique et séquences, arrangements), Himiko Paganotti (voix), Sylvain Gontard (bugle), Georgi Kornazov (trombone), Stéphane Guillaume (flûte, saxes soprano et ténor), Céline Bonacina (saxes baryton et alto), Illya Amar (vibraphone, machine), Romain Labaye (guitare basse), Gergo Borlai (batterie).
La semaine dernière, je me faisais appeler Arthur, ou plutôt Gontran, pour avoir avoué que je n’avais jamais vu aucun des films dont Fred Pallem faisait jouer les musiques à son Sacre du tympan (ne pas connaître Rabbi Jacob ! Heureusement qu’en plus je n’ai pas avoué que j’étais homosexuel !) Cette fois-ci, quittant la maison ce matin avec la ferme intention d’aller écouter le programme Celebrating “Dark Side of the Moon” de Nguyên Lê, j’empruntai discrètement le fameux album de Pink Floyd à Blueraie pour l’écouter au bureau, profitant du fait que je m’y trouverais sans vis-à-vis. Je dois dire que je n’en ai pas retenu grand chose, sinon une confirmation que je n’aimais décidemment pas ça et que, passé les deux premiers albums de Pink Floyd qui eurent sur moi un effet décisif, la suite de la discographie du groupe n’était pas ma tasse de thé. Mais j’allais écouter Nguyên Lê, ce qui change tout… Et si l’écoute de son disque paru sur Act Records sur le même programme ne m’avait pas enchanté, le savoir débarrassé des orchestrations de Michael Gibbs et de tout le tintoin du big band de la radio allemande attisait une curiosité plutôt confiante.
Et je n’ai pas été déçu. L’orchestre ramené à cette dimension gagne en nervosité et en légèreté sans rien perdre de son impact, la guitare et l’électronique, qui lui est associée ou que Nguyên pilote de son ordinateur, ainsi que les parties jouées et programmées par Illya Amar, trament admirablement la matière orchestrale qu’à voir disposée avec sa section de vents sur le côté j’avais craint quelques minutes de voir confinée à des fonctions très académiques. Il n’en est rien, même si cette section exprime comme en un jus épais le côté rhythm and blues de la musique (le baryton de Céline Bonacina n’y est pas pour rien). La rythmique est épatante, puissante, virtuose, mais constamment musicale. Chacun des soufflants se voient confier un solo qui le met en valeur : romantique pour Sylvain Gontard, atomique pour Bonacina, épique pour Gueorgui Kornazov, électrique pour Stéphane Guillaume dans un épisode post-breckerien assorti d’une une cascade de court-circuits staccato qui nous fit penser qu’il allait s’anéantir soudain dans un éclair ou réapparaître sous les traits d’Evan Parker. Et puis encore et toujours la guitare de Nguyên Lê, post-hendrixienne et pigmentée de cette espèce de couleur vietnamienne qu’il a su s’inventer au fil des années.
Et Pink Floyd ? Je me tournai vers Blueraie doublement ravie parce que connaissant “The Dark Side of the Moon” par cœur, elle en retrouvait tous les détails tout en découvrant une œuvre inédite portant la marque de Nguyên Lê dont elle n’est pas la dernière des fans. Et, croyez-moi, j’ai tout le temps l’air de râler, ça n’est pas déplaisant de temps à autre de participer à l’unanimité d’un public ravi. Car il l’était unanimement.
Demain soir, j’irai à l’Atelier du Plateau entendre le projet du bassiste Ronan Gilfoye autour de James Joyce. Je vous quitte, je n’ai plus qu’une nuit pour lire Ulysse. Franck Bergerot