Théo Ceccaldi & Roberto Negro : Montevago version concert
Vendredi 2 mars à midi, dans l’acoustique boisée du petit auditorium de la Maison de la Cité de la Musique de Nanterre, Théo Ceccaldi (qui s’y trouve en résidence) et Roberto Negro présentaient aux médias le répertoire de leur disque “Montevago” dans sa version concert.
En effet, ce programme qui fait appel au piano préparé et au “piano-piano” et dont la réalisation fut rendue possible par les ressources du studio d’enregistrement, posait problème pour son exécution publique, sauf à disposer de deux pianos l’un préparé et l’autre pas. C’est pourquoi, profitant de la résidence du violoniste à la Maison de la Musique, les duettiste se sont donnés quelques jour pour trouver des solutions par l’échantillonnage des sons préparés rejoués “live” (même les boucles les plus redoutables aux sonorités de vaisselle cassée que Roberto Negro aurait pu confier à un séquenceur) sur un petit clavier posé à même le vrai piano (où il arrive au pianiste de jeter encore quelques cuillers et fourchettes). Ce fut aussi l’occasion de convoquer quelques représentants des média pour leur soumettre un premier filage.
Déjà une réussite, tant par le tour de force que par la grâce poétique de trois suites et, en guise de coda, d’une Tarentella qui n’en est pas une, mais qui est peut-être l’épuisement tout à la fois nostalgique et bien heureux du corps après la tarentelle. Pour le reste, une espèce de kaléidoscope où la facétie n’exclue pas le tragique, où l’on peut accepter la fatalité du répétitif sans renoncer à l’improvisation, où le cliché peut être un clin d’œil mais jamais une facilité tant il est rare et inattendu, tant le geste improvisé est sûr. On pourrait penser tout à la fois à Frank Zappa et Robert Wyatt, à Carla Bley et Conlon Nancarrow, à Steve Reich et György Ligetti, à Carla Bley et Nino Rota. Et si l’on songe aussi à Erik Satie, c’est peut-être moins directement pour sa musique, que pour ses titres et parce que nos duettistes auraient pu lui être associés au cabaret du Chat noir dont le compositeur avait convaincu le patron en s’y présentant comme gymnopédiste.
Franck Bergerot (photos © X. Déherre)
Le 24 mars à 16h30, à La Maison de la Musique de Nanterre, création de Peregrini Parvam sur le thème du marcheur par le clarinettiste Yom, Théo Ceccaldi et son frère Valentin violoncelliste et Florian Stache à la caisse claire.