Thomas de Pourquery à Bordeaux
Paradoxe total : si Thomas de Pourquery est à Bordeaux, le jour même ou presque de la sortie de son disque « Play Sun Ra », ce n’est nullement pour faire la promotion de ce superbe CD, ni pour jouer dans quelque bar bordelais, encore moins pour se produire sur une de nos grandes scènes, mais pour assurer la présence physique d’un des acteurs du moyen métrage de Jean-Christophe Meurisse « Il est des nôtres », projeté hier soir à 20.30 au cinéma Utopia, dans le cadre du festival « Des Souris et des hommes », septième édition, organisé par le Carré des Jalles/Les Colonnes, scène conventionnée St Médard-en-Jalles/Blanquefort.
47 minutes de projection, et totale surprise me concernant : je n’ai jamais vu la compagnie de théâtre « les Chiens de Navarre« , je ne sais rien de leur travail, et si j’ai fait le déplacement jusqu’à la salle de cinéma c’est parce que j’ai vu que Thomas de Pourquery jouait dans ce film, et qu’il serait présent pour la traditionnelle séance de « questions » d’après projection. La surprise est bonne, et elle est de taille : comment des acteurs (je parle des acteurs de la troupe) parviennent-ils à donner le change à ce point sur le « jeu », au point qu’on les croit plus réels et plus vrais que nature ? Quelle est cette image de nous-mêmes qui transperce l’écran au point que nous en restons hallucinés (ciné), et un rien gênés même, comme si nous étions amenés à voir et à entendre un point de réel absolument insupportable ? Chose que le théâtre (ici le cinéma, mais ça revient un peu au même) ne parvient à toucher que très rarement. Mais quand il touche… il fait mal, et il fait fort !!!
Thomas est employé, lui – paradoxalement – comme un acteur « traditionnel ». Il joue un rôle. Les autres aussi, mais d’une façon tellement décapante que l’on ne sait plus exactement où l’on est. Dans la première scène (dite « des coquillettes »), notre saxophoniste est entraîné à une forme de jeu qui fait effet de « fading » entre comédie et réalité. Une scène formidable, où sa partenaire est merveilleuse, et drôle. Donc on rit. Et puis on se demande si l’on peut rire. Et puis parfois on ne rit plus du tout. Mais au bout du compte on sort de là avec un surcroît de lucidité. Et quelques questions. Du théâtre avec de tels effets de « catharsis », ça n’existe pas très souvent. Depuis « Rwanda 94 » je n’avais rien vu d’aussi fort. Bon, c’est pas du jazz, certes. Mais ça a quand même à voir avec l’improvisation. Avec Cassavetes peut-être. Et comme Thomas de Pourquery est jazzman à la scène…
Philippe Méziat
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Paradoxe total : si Thomas de Pourquery est à Bordeaux, le jour même ou presque de la sortie de son disque « Play Sun Ra », ce n’est nullement pour faire la promotion de ce superbe CD, ni pour jouer dans quelque bar bordelais, encore moins pour se produire sur une de nos grandes scènes, mais pour assurer la présence physique d’un des acteurs du moyen métrage de Jean-Christophe Meurisse « Il est des nôtres », projeté hier soir à 20.30 au cinéma Utopia, dans le cadre du festival « Des Souris et des hommes », septième édition, organisé par le Carré des Jalles/Les Colonnes, scène conventionnée St Médard-en-Jalles/Blanquefort.
47 minutes de projection, et totale surprise me concernant : je n’ai jamais vu la compagnie de théâtre « les Chiens de Navarre« , je ne sais rien de leur travail, et si j’ai fait le déplacement jusqu’à la salle de cinéma c’est parce que j’ai vu que Thomas de Pourquery jouait dans ce film, et qu’il serait présent pour la traditionnelle séance de « questions » d’après projection. La surprise est bonne, et elle est de taille : comment des acteurs (je parle des acteurs de la troupe) parviennent-ils à donner le change à ce point sur le « jeu », au point qu’on les croit plus réels et plus vrais que nature ? Quelle est cette image de nous-mêmes qui transperce l’écran au point que nous en restons hallucinés (ciné), et un rien gênés même, comme si nous étions amenés à voir et à entendre un point de réel absolument insupportable ? Chose que le théâtre (ici le cinéma, mais ça revient un peu au même) ne parvient à toucher que très rarement. Mais quand il touche… il fait mal, et il fait fort !!!
Thomas est employé, lui – paradoxalement – comme un acteur « traditionnel ». Il joue un rôle. Les autres aussi, mais d’une façon tellement décapante que l’on ne sait plus exactement où l’on est. Dans la première scène (dite « des coquillettes »), notre saxophoniste est entraîné à une forme de jeu qui fait effet de « fading » entre comédie et réalité. Une scène formidable, où sa partenaire est merveilleuse, et drôle. Donc on rit. Et puis on se demande si l’on peut rire. Et puis parfois on ne rit plus du tout. Mais au bout du compte on sort de là avec un surcroît de lucidité. Et quelques questions. Du théâtre avec de tels effets de « catharsis », ça n’existe pas très souvent. Depuis « Rwanda 94 » je n’avais rien vu d’aussi fort. Bon, c’est pas du jazz, certes. Mais ça a quand même à voir avec l’improvisation. Avec Cassavetes peut-être. Et comme Thomas de Pourquery est jazzman à la scène…
Philippe Méziat
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Paradoxe total : si Thomas de Pourquery est à Bordeaux, le jour même ou presque de la sortie de son disque « Play Sun Ra », ce n’est nullement pour faire la promotion de ce superbe CD, ni pour jouer dans quelque bar bordelais, encore moins pour se produire sur une de nos grandes scènes, mais pour assurer la présence physique d’un des acteurs du moyen métrage de Jean-Christophe Meurisse « Il est des nôtres », projeté hier soir à 20.30 au cinéma Utopia, dans le cadre du festival « Des Souris et des hommes », septième édition, organisé par le Carré des Jalles/Les Colonnes, scène conventionnée St Médard-en-Jalles/Blanquefort.
47 minutes de projection, et totale surprise me concernant : je n’ai jamais vu la compagnie de théâtre « les Chiens de Navarre« , je ne sais rien de leur travail, et si j’ai fait le déplacement jusqu’à la salle de cinéma c’est parce que j’ai vu que Thomas de Pourquery jouait dans ce film, et qu’il serait présent pour la traditionnelle séance de « questions » d’après projection. La surprise est bonne, et elle est de taille : comment des acteurs (je parle des acteurs de la troupe) parviennent-ils à donner le change à ce point sur le « jeu », au point qu’on les croit plus réels et plus vrais que nature ? Quelle est cette image de nous-mêmes qui transperce l’écran au point que nous en restons hallucinés (ciné), et un rien gênés même, comme si nous étions amenés à voir et à entendre un point de réel absolument insupportable ? Chose que le théâtre (ici le cinéma, mais ça revient un peu au même) ne parvient à toucher que très rarement. Mais quand il touche… il fait mal, et il fait fort !!!
Thomas est employé, lui – paradoxalement – comme un acteur « traditionnel ». Il joue un rôle. Les autres aussi, mais d’une façon tellement décapante que l’on ne sait plus exactement où l’on est. Dans la première scène (dite « des coquillettes »), notre saxophoniste est entraîné à une forme de jeu qui fait effet de « fading » entre comédie et réalité. Une scène formidable, où sa partenaire est merveilleuse, et drôle. Donc on rit. Et puis on se demande si l’on peut rire. Et puis parfois on ne rit plus du tout. Mais au bout du compte on sort de là avec un surcroît de lucidité. Et quelques questions. Du théâtre avec de tels effets de « catharsis », ça n’existe pas très souvent. Depuis « Rwanda 94 » je n’avais rien vu d’aussi fort. Bon, c’est pas du jazz, certes. Mais ça a quand même à voir avec l’improvisation. Avec Cassavetes peut-être. Et comme Thomas de Pourquery est jazzman à la scène…
Philippe Méziat
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Paradoxe total : si Thomas de Pourquery est à Bordeaux, le jour même ou presque de la sortie de son disque « Play Sun Ra », ce n’est nullement pour faire la promotion de ce superbe CD, ni pour jouer dans quelque bar bordelais, encore moins pour se produire sur une de nos grandes scènes, mais pour assurer la présence physique d’un des acteurs du moyen métrage de Jean-Christophe Meurisse « Il est des nôtres », projeté hier soir à 20.30 au cinéma Utopia, dans le cadre du festival « Des Souris et des hommes », septième édition, organisé par le Carré des Jalles/Les Colonnes, scène conventionnée St Médard-en-Jalles/Blanquefort.
47 minutes de projection, et totale surprise me concernant : je n’ai jamais vu la compagnie de théâtre « les Chiens de Navarre« , je ne sais rien de leur travail, et si j’ai fait le déplacement jusqu’à la salle de cinéma c’est parce que j’ai vu que Thomas de Pourquery jouait dans ce film, et qu’il serait présent pour la traditionnelle séance de « questions » d’après projection. La surprise est bonne, et elle est de taille : comment des acteurs (je parle des acteurs de la troupe) parviennent-ils à donner le change à ce point sur le « jeu », au point qu’on les croit plus réels et plus vrais que nature ? Quelle est cette image de nous-mêmes qui transperce l’écran au point que nous en restons hallucinés (ciné), et un rien gênés même, comme si nous étions amenés à voir et à entendre un point de réel absolument insupportable ? Chose que le théâtre (ici le cinéma, mais ça revient un peu au même) ne parvient à toucher que très rarement. Mais quand il touche… il fait mal, et il fait fort !!!
Thomas est employé, lui – paradoxalement – comme un acteur « traditionnel ». Il joue un rôle. Les autres aussi, mais d’une façon tellement décapante que l’on ne sait plus exactement où l’on est. Dans la première scène (dite « des coquillettes »), notre saxophoniste est entraîné à une forme de jeu qui fait effet de « fading » entre comédie et réalité. Une scène formidable, où sa partenaire est merveilleuse, et drôle. Donc on rit. Et puis on se demande si l’on peut rire. Et puis parfois on ne rit plus du tout. Mais au bout du compte on sort de là avec un surcroît de lucidité. Et quelques questions. Du théâtre avec de tels effets de « catharsis », ça n’existe pas très souvent. Depuis « Rwanda 94 » je n’avais rien vu d’aussi fort. Bon, c’est pas du jazz, certes. Mais ça a quand même à voir avec l’improvisation. Avec Cassavetes peut-être. Et comme Thomas de Pourquery est jazzman à la scène…
Philippe Méziat