Umlaut festival 2023
Umlaut festival 2023
C’est ce soir 28 avril, c’est demain et c’est encore dimanche, au Shakirail dans le 18ème arrondissement parisien. Le festival annuel d’un collectif aux allures de galaxie esthétique. Jazz Magazine devrait y être au moins les deux premiers jours. Présentation.
Umlaut, pour le dire vite, c’est le nom que donne les germanophones au tréma indiquant l’inflexion phonétique donnée à certaines voyelles comme dans le [ü] de München (Munich) lorsque le [u] allemand est l’équivalent de notre [ou] français. À vrai dire, l’exacte définition nous entrainerait beaucoup plus loin et nous ferait découvrir des pratiques communes aux langues du nord de l’Europe de l’islandais au finnois, voire au turc et au hongrois. Est-ce la raison pour laquelle ce collectif s’appelle Umlaut ? L’intention de placer cet article avant que le 6ème Umlaut Festival n’ouvre ses portes ne me laisse pas le temps d’enquêter sur ce sujet, mais le choix du nom nous éclaire de manière symbolique sur le caractère international de ce collectif « créé en 2004 à Stockholm, dont deux structures cousines se sont ouvertes en 2009 à Berlin et à Paris… » (pour citer la page d’accueil d’Umlaut Records https://www.umlautrecords.com/fr/collectif-umlaut/ ). Et si à parcourir les notices biographiques concernant ses membres, on est peu renseigné sur leurs nationalités respectives, on peine aussi à les situer sur un quelconque échiquier esthétique, sinon à observer leurs déplacements et échanges sur un territoire sans case ni frontière qui s’étend entre le jazz, les musiques improvisées les plus indéfinies, les musiques dites « contemporaines »… et d’autres territoires qu’il serait trop long et vain d’énumérer ici. Tout comme l’on ne dressera par la liste complète des membres permanents et associés.
Pour ne donner qu’un exemple, prenons le cas du saxophone Pierre-Antoine Badaroux auquel on doit, à la tête de l’Umlaut Big Band, un travail patrimonial de reconstitution des partitions de Don Redman, de Mary Lou Williams et même des orchestres de jazz européens des années 1920-30, et qui par ailleurs pratique l’improvisation de manière totalement prospective et confie au même Umlaut Big Band des compositions d’Alexander von Schlippenbach, Bertrand Denzler ou Axel Dörner,
C’est ce dernier, trompettiste virtuose et légendaire de la free music européenne, qui ouvrira cette édition de l’Umlaut Festival en duo avec un membre permanent, le batteur Antonin Gerbal. Suivra un « Kino-Konzert » initié par la violoniste Amyrillis Billet (remarquée dans ces pages à D’jazz Nevers au sein du sextette de l’accordéoniste Christophe Girard) autour des projections du réalisateur Derek Woofenden, avec Pierre-Antoine Badaroux (sax), Joris Rühl (clarinette) et Antonin Gerbal. La soirée se terminera sous le titre « Rêve Parti » autour des « préparations » de la pianiste Eve Risser, du saxophone d’Antonin-Tri Hoang, de la voix d’Hatice Özer et de l’ingénierie sonore d’Adrian’ Bourget.
Programme des deux soirées suivantes sur le site du festival. Adresse : Shakirail, 72 rue Riquet, Paris 18ème. Les 28 et 29 avril à 20h30, le 30 avril à 19h. Prix d’entrée libre, sans réservation.