Un Hypolaïs polyglotte chante sous les coups de canon…
1er mai 1915, Septmonts (Aisne, sud de Soissons): « Réveillé à 5 heures. Tous les oiseaux familiers sont là, dans la petite vallée au-dessus de laquelle les obus passent et repassent. De mon lit, j’entends une Grive dans les peupliers, le Pinson, tous les chants familiers. Un peu plus tard, le sifflement du Loriot! Le temps est magnifique. Des Verdiers se poursuivent dans un lilas, près de la petite maison. Une Draine chante, puis le Loriot encore assez hésitant. Un Rossignol des murailles, un mâle très beau, entre dans un petit trou de mur. La femelle ramasse à terre des racines sèches, pour bâtir son nid. Les migrateurs sont tous présents comme si rien n’était changé. Le soir, avant la tombée de la nuit, un Bruant jaune fait entendre son “tsi-tsi-tsi-tsi-tsi-tîh”. »
Message des nos amis américains qui s’inquiètent pour l’équipe de Jazz Magazine : « Are You ok? Your Friends? Your Family ». Oui, chers amis, merci pour vos messages, la proche famille de Jazzmag, semble épargnée, mais les coups ne sont pas tombés loin, aujourd’hui, rien n’est ok, ni à Paris ni ailleurs.
Messsage d’Andy Emler, samedi 14 novembre, 15h26: « Il faut jouer ». Il a donc fait jouer son MegaOctet hier soir, au Triton des Lilas, comme à Nevers le festival donnait sa dernière soirée. À Paris, mesures de sécurité obligent, avec des forces de sécurité sursollicitées et sur les dents, on a fermé les lieux de spectacles et les marchés. Jusqu’à quand? Jusqu’à la fin de la guerre en Syrie? Doit-on s’enfermer chez soi, prostré devant les chaînes d’info diffusant en boucle une information réitérative, redondante et surenchérie? Renoncer à la musique vivante et se contenter de la musique connectée, accordant ainsi une double victoire aux maîtres du web et à Daesh qui compte la musique parmi ses ennemis? Demain, ne prendra-t-on pas un métro bondé, cible toute désignée, pour aller tenir son guichet de banque, son volant d’autobus ou pour aller boucler Jazz Magazine? Certes, on en sait des marchés bombardés? Fallait-il fermer les marchés de Sarajevo ou Bagdad? Sous les bombardements en Syrie, tout commerce doit-il cesser? Dans le monde du « Faîtes l’amour, pas la guerre. », probablement nous faut-il réapprendre la guerre (contre qui exactement?) mais surtout réapprendre les deux, l’amour et la guerre.
6 mai 1915: « Pendant une passe d’artillerie, quelques obus tombent sur le village. Nos 75 et nos 50 répondent, par des coups isolés de 50, par salves de trois ou quatre coups des 75. Un Pinson, sur le toit de la maisonnette en face de nous, n’interrompt pas un instant son chant monotone et bruyant; les Verdiers chantent leurs « di-di-di », une Hirondelle mâle, posée à côté de sa femelle sur le même toit que le Pinson, gazouille sans s’arrêter. Arrivées ou départs de canons leurs sont indifférents. Les Moineaux piaillent, pendant que le bruit des 75 déchire l’air. Le Rossignol de muraille fait entendre sa note triste. »
« Un 75 allemand tombe à une cinquantaine de mètres du bureau. Un Merle chante dans le lointain… » (Jacques Delamain)
Nous n’aurons pas l’indifférence des oiseaux, en rien concernés par nos guerres. Mais nous garderons nos oreilles disponibles à leurs chants et aux nôtres, comme Jacques Delamain sut rester à leur écoute dans les tranchées, de plus en plus sourd au son du canon au fur et à mesure que s’écrivit son Journal de guerre d’un ornithologue de Septmons en 1915 à Verdun en 1918. Ornithologue, récoltant du fameux Cognac qui porte son nom depuis l’installation à Jarnac de son ancêtre irlandais huguenot James Delamain, Jacques Delamain avait accueilli Olivier Messiaen en 1952 dans la propriété familiale, La Branderaie des Gardépées, où il l’avait initié au chant des oiseaux et où le compositeur commença à remplir ses fameux carnets de notes à l’origine des Catalogues d’oiseaux. Journal de guerre d’un ornithologue a été publié en annexe de certaines rééditions du merveilleux livre que Jacques Delamain publia en 1928, Pourquoi les oiseaux chantent. Franck Bergerot
|1er mai 1915, Septmonts (Aisne, sud de Soissons): « Réveillé à 5 heures. Tous les oiseaux familiers sont là, dans la petite vallée au-dessus de laquelle les obus passent et repassent. De mon lit, j’entends une Grive dans les peupliers, le Pinson, tous les chants familiers. Un peu plus tard, le sifflement du Loriot! Le temps est magnifique. Des Verdiers se poursuivent dans un lilas, près de la petite maison. Une Draine chante, puis le Loriot encore assez hésitant. Un Rossignol des murailles, un mâle très beau, entre dans un petit trou de mur. La femelle ramasse à terre des racines sèches, pour bâtir son nid. Les migrateurs sont tous présents comme si rien n’était changé. Le soir, avant la tombée de la nuit, un Bruant jaune fait entendre son “tsi-tsi-tsi-tsi-tsi-tîh”. »
Message des nos amis américains qui s’inquiètent pour l’équipe de Jazz Magazine : « Are You ok? Your Friends? Your Family ». Oui, chers amis, merci pour vos messages, la proche famille de Jazzmag, semble épargnée, mais les coups ne sont pas tombés loin, aujourd’hui, rien n’est ok, ni à Paris ni ailleurs.
Messsage d’Andy Emler, samedi 14 novembre, 15h26: « Il faut jouer ». Il a donc fait jouer son MegaOctet hier soir, au Triton des Lilas, comme à Nevers le festival donnait sa dernière soirée. À Paris, mesures de sécurité obligent, avec des forces de sécurité sursollicitées et sur les dents, on a fermé les lieux de spectacles et les marchés. Jusqu’à quand? Jusqu’à la fin de la guerre en Syrie? Doit-on s’enfermer chez soi, prostré devant les chaînes d’info diffusant en boucle une information réitérative, redondante et surenchérie? Renoncer à la musique vivante et se contenter de la musique connectée, accordant ainsi une double victoire aux maîtres du web et à Daesh qui compte la musique parmi ses ennemis? Demain, ne prendra-t-on pas un métro bondé, cible toute désignée, pour aller tenir son guichet de banque, son volant d’autobus ou pour aller boucler Jazz Magazine? Certes, on en sait des marchés bombardés? Fallait-il fermer les marchés de Sarajevo ou Bagdad? Sous les bombardements en Syrie, tout commerce doit-il cesser? Dans le monde du « Faîtes l’amour, pas la guerre. », probablement nous faut-il réapprendre la guerre (contre qui exactement?) mais surtout réapprendre les deux, l’amour et la guerre.
6 mai 1915: « Pendant une passe d’artillerie, quelques obus tombent sur le village. Nos 75 et nos 50 répondent, par des coups isolés de 50, par salves de trois ou quatre coups des 75. Un Pinson, sur le toit de la maisonnette en face de nous, n’interrompt pas un instant son chant monotone et bruyant; les Verdiers chantent leurs « di-di-di », une Hirondelle mâle, posée à côté de sa femelle sur le même toit que le Pinson, gazouille sans s’arrêter. Arrivées ou départs de canons leurs sont indifférents. Les Moineaux piaillent, pendant que le bruit des 75 déchire l’air. Le Rossignol de muraille fait entendre sa note triste. »
« Un 75 allemand tombe à une cinquantaine de mètres du bureau. Un Merle chante dans le lointain… » (Jacques Delamain)
Nous n’aurons pas l’indifférence des oiseaux, en rien concernés par nos guerres. Mais nous garderons nos oreilles disponibles à leurs chants et aux nôtres, comme Jacques Delamain sut rester à leur écoute dans les tranchées, de plus en plus sourd au son du canon au fur et à mesure que s’écrivit son Journal de guerre d’un ornithologue de Septmons en 1915 à Verdun en 1918. Ornithologue, récoltant du fameux Cognac qui porte son nom depuis l’installation à Jarnac de son ancêtre irlandais huguenot James Delamain, Jacques Delamain avait accueilli Olivier Messiaen en 1952 dans la propriété familiale, La Branderaie des Gardépées, où il l’avait initié au chant des oiseaux et où le compositeur commença à remplir ses fameux carnets de notes à l’origine des Catalogues d’oiseaux. Journal de guerre d’un ornithologue a été publié en annexe de certaines rééditions du merveilleux livre que Jacques Delamain publia en 1928, Pourquoi les oiseaux chantent. Franck Bergerot
|1er mai 1915, Septmonts (Aisne, sud de Soissons): « Réveillé à 5 heures. Tous les oiseaux familiers sont là, dans la petite vallée au-dessus de laquelle les obus passent et repassent. De mon lit, j’entends une Grive dans les peupliers, le Pinson, tous les chants familiers. Un peu plus tard, le sifflement du Loriot! Le temps est magnifique. Des Verdiers se poursuivent dans un lilas, près de la petite maison. Une Draine chante, puis le Loriot encore assez hésitant. Un Rossignol des murailles, un mâle très beau, entre dans un petit trou de mur. La femelle ramasse à terre des racines sèches, pour bâtir son nid. Les migrateurs sont tous présents comme si rien n’était changé. Le soir, avant la tombée de la nuit, un Bruant jaune fait entendre son “tsi-tsi-tsi-tsi-tsi-tîh”. »
Message des nos amis américains qui s’inquiètent pour l’équipe de Jazz Magazine : « Are You ok? Your Friends? Your Family ». Oui, chers amis, merci pour vos messages, la proche famille de Jazzmag, semble épargnée, mais les coups ne sont pas tombés loin, aujourd’hui, rien n’est ok, ni à Paris ni ailleurs.
Messsage d’Andy Emler, samedi 14 novembre, 15h26: « Il faut jouer ». Il a donc fait jouer son MegaOctet hier soir, au Triton des Lilas, comme à Nevers le festival donnait sa dernière soirée. À Paris, mesures de sécurité obligent, avec des forces de sécurité sursollicitées et sur les dents, on a fermé les lieux de spectacles et les marchés. Jusqu’à quand? Jusqu’à la fin de la guerre en Syrie? Doit-on s’enfermer chez soi, prostré devant les chaînes d’info diffusant en boucle une information réitérative, redondante et surenchérie? Renoncer à la musique vivante et se contenter de la musique connectée, accordant ainsi une double victoire aux maîtres du web et à Daesh qui compte la musique parmi ses ennemis? Demain, ne prendra-t-on pas un métro bondé, cible toute désignée, pour aller tenir son guichet de banque, son volant d’autobus ou pour aller boucler Jazz Magazine? Certes, on en sait des marchés bombardés? Fallait-il fermer les marchés de Sarajevo ou Bagdad? Sous les bombardements en Syrie, tout commerce doit-il cesser? Dans le monde du « Faîtes l’amour, pas la guerre. », probablement nous faut-il réapprendre la guerre (contre qui exactement?) mais surtout réapprendre les deux, l’amour et la guerre.
6 mai 1915: « Pendant une passe d’artillerie, quelques obus tombent sur le village. Nos 75 et nos 50 répondent, par des coups isolés de 50, par salves de trois ou quatre coups des 75. Un Pinson, sur le toit de la maisonnette en face de nous, n’interrompt pas un instant son chant monotone et bruyant; les Verdiers chantent leurs « di-di-di », une Hirondelle mâle, posée à côté de sa femelle sur le même toit que le Pinson, gazouille sans s’arrêter. Arrivées ou départs de canons leurs sont indifférents. Les Moineaux piaillent, pendant que le bruit des 75 déchire l’air. Le Rossignol de muraille fait entendre sa note triste. »
« Un 75 allemand tombe à une cinquantaine de mètres du bureau. Un Merle chante dans le lointain… » (Jacques Delamain)
Nous n’aurons pas l’indifférence des oiseaux, en rien concernés par nos guerres. Mais nous garderons nos oreilles disponibles à leurs chants et aux nôtres, comme Jacques Delamain sut rester à leur écoute dans les tranchées, de plus en plus sourd au son du canon au fur et à mesure que s’écrivit son Journal de guerre d’un ornithologue de Septmons en 1915 à Verdun en 1918. Ornithologue, récoltant du fameux Cognac qui porte son nom depuis l’installation à Jarnac de son ancêtre irlandais huguenot James Delamain, Jacques Delamain avait accueilli Olivier Messiaen en 1952 dans la propriété familiale, La Branderaie des Gardépées, où il l’avait initié au chant des oiseaux et où le compositeur commença à remplir ses fameux carnets de notes à l’origine des Catalogues d’oiseaux. Journal de guerre d’un ornithologue a été publié en annexe de certaines rééditions du merveilleux livre que Jacques Delamain publia en 1928, Pourquoi les oiseaux chantent. Franck Bergerot
|1er mai 1915, Septmonts (Aisne, sud de Soissons): « Réveillé à 5 heures. Tous les oiseaux familiers sont là, dans la petite vallée au-dessus de laquelle les obus passent et repassent. De mon lit, j’entends une Grive dans les peupliers, le Pinson, tous les chants familiers. Un peu plus tard, le sifflement du Loriot! Le temps est magnifique. Des Verdiers se poursuivent dans un lilas, près de la petite maison. Une Draine chante, puis le Loriot encore assez hésitant. Un Rossignol des murailles, un mâle très beau, entre dans un petit trou de mur. La femelle ramasse à terre des racines sèches, pour bâtir son nid. Les migrateurs sont tous présents comme si rien n’était changé. Le soir, avant la tombée de la nuit, un Bruant jaune fait entendre son “tsi-tsi-tsi-tsi-tsi-tîh”. »
Message des nos amis américains qui s’inquiètent pour l’équipe de Jazz Magazine : « Are You ok? Your Friends? Your Family ». Oui, chers amis, merci pour vos messages, la proche famille de Jazzmag, semble épargnée, mais les coups ne sont pas tombés loin, aujourd’hui, rien n’est ok, ni à Paris ni ailleurs.
Messsage d’Andy Emler, samedi 14 novembre, 15h26: « Il faut jouer ». Il a donc fait jouer son MegaOctet hier soir, au Triton des Lilas, comme à Nevers le festival donnait sa dernière soirée. À Paris, mesures de sécurité obligent, avec des forces de sécurité sursollicitées et sur les dents, on a fermé les lieux de spectacles et les marchés. Jusqu’à quand? Jusqu’à la fin de la guerre en Syrie? Doit-on s’enfermer chez soi, prostré devant les chaînes d’info diffusant en boucle une information réitérative, redondante et surenchérie? Renoncer à la musique vivante et se contenter de la musique connectée, accordant ainsi une double victoire aux maîtres du web et à Daesh qui compte la musique parmi ses ennemis? Demain, ne prendra-t-on pas un métro bondé, cible toute désignée, pour aller tenir son guichet de banque, son volant d’autobus ou pour aller boucler Jazz Magazine? Certes, on en sait des marchés bombardés? Fallait-il fermer les marchés de Sarajevo ou Bagdad? Sous les bombardements en Syrie, tout commerce doit-il cesser? Dans le monde du « Faîtes l’amour, pas la guerre. », probablement nous faut-il réapprendre la guerre (contre qui exactement?) mais surtout réapprendre les deux, l’amour et la guerre.
6 mai 1915: « Pendant une passe d’artillerie, quelques obus tombent sur le village. Nos 75 et nos 50 répondent, par des coups isolés de 50, par salves de trois ou quatre coups des 75. Un Pinson, sur le toit de la maisonnette en face de nous, n’interrompt pas un instant son chant monotone et bruyant; les Verdiers chantent leurs « di-di-di », une Hirondelle mâle, posée à côté de sa femelle sur le même toit que le Pinson, gazouille sans s’arrêter. Arrivées ou départs de canons leurs sont indifférents. Les Moineaux piaillent, pendant que le bruit des 75 déchire l’air. Le Rossignol de muraille fait entendre sa note triste. »
« Un 75 allemand tombe à une cinquantaine de mètres du bureau. Un Merle chante dans le lointain… » (Jacques Delamain)
Nous n’aurons pas l’indifférence des oiseaux, en rien concernés par nos guerres. Mais nous garderons nos oreilles disponibles à leurs chants et aux nôtres, comme Jacques Delamain sut rester à leur écoute dans les tranchées, de plus en plus sourd au son du canon au fur et à mesure que s’écrivit son Journal de guerre d’un ornithologue de Septmons en 1915 à Verdun en 1918. Ornithologue, récoltant du fameux Cognac qui porte son nom depuis l’installation à Jarnac de son ancêtre irlandais huguenot James Delamain, Jacques Delamain avait accueilli Olivier Messiaen en 1952 dans la propriété familiale, La Branderaie des Gardépées, où il l’avait initié au chant des oiseaux et où le compositeur commença à remplir ses fameux carnets de notes à l’origine des Catalogues d’oiseaux. Journal de guerre d’un ornithologue a été publié en annexe de certaines rééditions du merveilleux livre que Jacques Delamain publia en 1928, Pourquoi les oiseaux chantent. Franck Bergerot