Jazz live
Publié le 10 Mar 2020

Un Ours qui danse

 

 

A la Dynamo, le quartet OURS fêtait la sortie de « Danse ? » , son dernier opus.

OURS, avec Clément Janinet (violon), Hugues Mayot (sax ténor et clarinette), Joachim Florent (contrebasse), Emmanuel Scarpa (batterie), La Dynamo, 27 février 2020

Le nouveau CD du quartet Ours s’appelle « Danse ? » avec un point d’interrogation. Ce point d’interrogation est aussi important que le mot lui-même. Le projet se veut en effet une exploration autour de différents rythmes et motifs de danse. Parfois ils sont au premier plan, ce qui propulse la musique dans des directions mélodiques, énergiques, festives. Puis ces rythmes glissent à l’arrière-plan, et la musique évolue graduellement vers des improvisations collectives intenses, voire déchaînées. Le groupe évolue avec grâce et fluidité d’un état à l’autre, comme s’il était un organisme vivant.

 

De la même façon, parties collectives et parties dédiées à des improvisations individuelles s’enchâssent avec un naturel assez confondant. Les solistes révèlent tous des qualités étincelantes.

 

On admire la sonorité de givre de Clément Janinet au violon, mais aussi la manière dont Hugues Mayot (clarinette basse et sax) intègre à son discours un répertoire d’étranglements et de sons organiques qui n’en gomme jamais le lyrisme. Le concert se termine sur un « Hommage à un violoniste malien » magnifiquement enlevé.

Mais je dois dire quelques mots également de la première partie, avec un incroyable duo venu de Ljubljana (Slovénie). Deux musiciens au profil de médaille que l’on croirait tombés d’un vitrail. Lui, Samo Kutin, joue essentiellement de la vielle à roue, elle, Ana Kravanja, du violon. Mais du violon comme je n’en avais jamais entendu, en entrelaçant sa voix et le son de l’instrument de manière extraordinairement intime.

 

Cela fait penser au folklore d’un pays imaginaire, qui aurait disparu peu après le Moyen âge. C’est peut-être ce genre de musique qui donnera un jour envie à des extra-terrestres de venir nous sauver. Faudrait pas qu’ils tardent trop.

 

Texte : JF Mondot

Dessins : AC Alvoët (autres textes, dessins, peintures à découvrir sur son site www.annie-claire.com