Jazz live
Publié le 5 Fév 2015

Un soir de jazz à Bordeaux : des New Bumpers à Samy Thiébault, et encore le BJF…

Je ne peux plus guère sortir à Bordeaux dans un lieu du jazz, grand ou petit, institutionnel ou privé, que ne viennent me parler des personnes, inconnues de moi-même, et désireuses de me rappeler l’époque du « Bordeaux Jazz Festival » (2001 – 2008), et de regretter sa disparition. Ils expriment une gratitude très émouvante bien sûr, d’autant qu’elle est marquée de cette chose finalement assez rare qui est d’avoir eu le sentiment de découvrir des musiques et des musiciens qui seraient leur restés cachés, ignorés, sans cette confiance qu’ils faisaient à la programmation du festival. Et quand il faut répondre à la question de savoir « pourquoi cette disparition ? », je suis à la fois tenu d’expliquer comment nous nous sommes retrouvés à la tête d’une manifestation qui avait un public et une réputation, mais qui était en même temps d’une fragilité humaine totale, puisque nous ne pouvions rien faire par manque de moyens pour professionnaliser la structure. D’où, et soudainement, plus rien.

 

Fred Dupin New Bumpers : Fred Dupin (tp, sousaphone), Gaëtan Martin (tb), Jean-Michel PLassan (p), restaurant de l’hôtel de Sèze, hier soir 20.30

 

Samy Thiébault Quartet : Samy Thiébault (ts, fl), Adrien Chicot (p), Sylvain Romano (b), Philippe Soirat (dm), le Caillou du Jarin Botanique, hier soir, 21.30

 

Fort contraste entre les deux lieux, les esthétiques, les publics. Et qu’importe ! J’ai toujours aimé les contrastes, même s’il ne faut pas les pousser trop loin. Mais l’habitude de la photographie, et des tirages argentiques, m’aura donné ce sens des nuances, mais aussi de la nécéssité de l’ensemble du spectre. Il faut savoir aller du noir le plus profond jusqu’au blanc pur. En tous cas, avec Wild Man Blues, When I Grow Too Old To Dream ou Margie, je suis comblé. Fred Dupin m’a toujours convaincu par un phrasé à la fois très « roots » et une façon baroque de l’habiter, une sonorité délectable, et une ouverture d’esprit remarquable dans le contexte. Le restaurant de l’hôtel de Sèze va désormais offrir de nouveau au moins deux concerts par mois, il suffira de chercher un peu sur sur la toile pour trouver les dates, et les groupes. L’ambiance est celle d’un hôtel de classe, les musiciens programmés adaptés au lieu et au moment. 

 

La Caillou, c’est plus de deux ans, trois peut-être, d’une programmation insistante, énergique, contre vents et marées, avec les mercredis free jazz, un festival qui a connu deux éditions (voir sur ce même blog les comptes-rendus), et ça continue, les équipes changent mais la désir est intact. Ambiance plus tendue vers l’écoute, c’est là que je croise les amateurs qui aimeraient que Bordeaux retrouve son jazz. La ville a été, et reste, fortement contrastée, avec une belle minorité de penseurs avancés qui ne demandent qu’à être surpris. D’où ce que je disais plus haut.

 

Avec le quartet de Samy Thiébault, ils sont servis ! Une « lecture » de la musique des Doors propre à illuster le fait que, décidément et toujours, le jazz n’a pas d’autre répertoire qu’une certaine façon de (le) jouer. Installé sur la droite, je prends surtout la batterie de Philippe Soirat, un batteur que j’apprécie énormément, qui me fait penser à Art Taylor, avec ce constant souçi de la relance discrète, et des ponctuations bien placées. Mais je découvre aussi le talent d’Adrien Chicot, capable de faire groover ses partenaires de la rythmique (excellent Sylvain Romano). Quant au saxophoniste et flûtiste, que je n’avais jamais entendu en direct, il sait faire tournoyer ses phrases dans une voie coltranienne, mais aussi jouer de façon plus droite dans la veine « hard-bop ». Album tout frais : « A Feast Of Friends », concert de sortie du CD encore ce soir à Lanton (33), puis le 27 et 28 février au Resto Jazz à Toulouse (31), etc. voir toutes les dates ici : http://www.samythiebault.com/dates/

 

Philippe Méziat

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Je ne peux plus guère sortir à Bordeaux dans un lieu du jazz, grand ou petit, institutionnel ou privé, que ne viennent me parler des personnes, inconnues de moi-même, et désireuses de me rappeler l’époque du « Bordeaux Jazz Festival » (2001 – 2008), et de regretter sa disparition. Ils expriment une gratitude très émouvante bien sûr, d’autant qu’elle est marquée de cette chose finalement assez rare qui est d’avoir eu le sentiment de découvrir des musiques et des musiciens qui seraient leur restés cachés, ignorés, sans cette confiance qu’ils faisaient à la programmation du festival. Et quand il faut répondre à la question de savoir « pourquoi cette disparition ? », je suis à la fois tenu d’expliquer comment nous nous sommes retrouvés à la tête d’une manifestation qui avait un public et une réputation, mais qui était en même temps d’une fragilité humaine totale, puisque nous ne pouvions rien faire par manque de moyens pour professionnaliser la structure. D’où, et soudainement, plus rien.

 

Fred Dupin New Bumpers : Fred Dupin (tp, sousaphone), Gaëtan Martin (tb), Jean-Michel PLassan (p), restaurant de l’hôtel de Sèze, hier soir 20.30

 

Samy Thiébault Quartet : Samy Thiébault (ts, fl), Adrien Chicot (p), Sylvain Romano (b), Philippe Soirat (dm), le Caillou du Jarin Botanique, hier soir, 21.30

 

Fort contraste entre les deux lieux, les esthétiques, les publics. Et qu’importe ! J’ai toujours aimé les contrastes, même s’il ne faut pas les pousser trop loin. Mais l’habitude de la photographie, et des tirages argentiques, m’aura donné ce sens des nuances, mais aussi de la nécéssité de l’ensemble du spectre. Il faut savoir aller du noir le plus profond jusqu’au blanc pur. En tous cas, avec Wild Man Blues, When I Grow Too Old To Dream ou Margie, je suis comblé. Fred Dupin m’a toujours convaincu par un phrasé à la fois très « roots » et une façon baroque de l’habiter, une sonorité délectable, et une ouverture d’esprit remarquable dans le contexte. Le restaurant de l’hôtel de Sèze va désormais offrir de nouveau au moins deux concerts par mois, il suffira de chercher un peu sur sur la toile pour trouver les dates, et les groupes. L’ambiance est celle d’un hôtel de classe, les musiciens programmés adaptés au lieu et au moment. 

 

La Caillou, c’est plus de deux ans, trois peut-être, d’une programmation insistante, énergique, contre vents et marées, avec les mercredis free jazz, un festival qui a connu deux éditions (voir sur ce même blog les comptes-rendus), et ça continue, les équipes changent mais la désir est intact. Ambiance plus tendue vers l’écoute, c’est là que je croise les amateurs qui aimeraient que Bordeaux retrouve son jazz. La ville a été, et reste, fortement contrastée, avec une belle minorité de penseurs avancés qui ne demandent qu’à être surpris. D’où ce que je disais plus haut.

 

Avec le quartet de Samy Thiébault, ils sont servis ! Une « lecture » de la musique des Doors propre à illuster le fait que, décidément et toujours, le jazz n’a pas d’autre répertoire qu’une certaine façon de (le) jouer. Installé sur la droite, je prends surtout la batterie de Philippe Soirat, un batteur que j’apprécie énormément, qui me fait penser à Art Taylor, avec ce constant souçi de la relance discrète, et des ponctuations bien placées. Mais je découvre aussi le talent d’Adrien Chicot, capable de faire groover ses partenaires de la rythmique (excellent Sylvain Romano). Quant au saxophoniste et flûtiste, que je n’avais jamais entendu en direct, il sait faire tournoyer ses phrases dans une voie coltranienne, mais aussi jouer de façon plus droite dans la veine « hard-bop ». Album tout frais : « A Feast Of Friends », concert de sortie du CD encore ce soir à Lanton (33), puis le 27 et 28 février au Resto Jazz à Toulouse (31), etc. voir toutes les dates ici : http://www.samythiebault.com/dates/

 

Philippe Méziat

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Je ne peux plus guère sortir à Bordeaux dans un lieu du jazz, grand ou petit, institutionnel ou privé, que ne viennent me parler des personnes, inconnues de moi-même, et désireuses de me rappeler l’époque du « Bordeaux Jazz Festival » (2001 – 2008), et de regretter sa disparition. Ils expriment une gratitude très émouvante bien sûr, d’autant qu’elle est marquée de cette chose finalement assez rare qui est d’avoir eu le sentiment de découvrir des musiques et des musiciens qui seraient leur restés cachés, ignorés, sans cette confiance qu’ils faisaient à la programmation du festival. Et quand il faut répondre à la question de savoir « pourquoi cette disparition ? », je suis à la fois tenu d’expliquer comment nous nous sommes retrouvés à la tête d’une manifestation qui avait un public et une réputation, mais qui était en même temps d’une fragilité humaine totale, puisque nous ne pouvions rien faire par manque de moyens pour professionnaliser la structure. D’où, et soudainement, plus rien.

 

Fred Dupin New Bumpers : Fred Dupin (tp, sousaphone), Gaëtan Martin (tb), Jean-Michel PLassan (p), restaurant de l’hôtel de Sèze, hier soir 20.30

 

Samy Thiébault Quartet : Samy Thiébault (ts, fl), Adrien Chicot (p), Sylvain Romano (b), Philippe Soirat (dm), le Caillou du Jarin Botanique, hier soir, 21.30

 

Fort contraste entre les deux lieux, les esthétiques, les publics. Et qu’importe ! J’ai toujours aimé les contrastes, même s’il ne faut pas les pousser trop loin. Mais l’habitude de la photographie, et des tirages argentiques, m’aura donné ce sens des nuances, mais aussi de la nécéssité de l’ensemble du spectre. Il faut savoir aller du noir le plus profond jusqu’au blanc pur. En tous cas, avec Wild Man Blues, When I Grow Too Old To Dream ou Margie, je suis comblé. Fred Dupin m’a toujours convaincu par un phrasé à la fois très « roots » et une façon baroque de l’habiter, une sonorité délectable, et une ouverture d’esprit remarquable dans le contexte. Le restaurant de l’hôtel de Sèze va désormais offrir de nouveau au moins deux concerts par mois, il suffira de chercher un peu sur sur la toile pour trouver les dates, et les groupes. L’ambiance est celle d’un hôtel de classe, les musiciens programmés adaptés au lieu et au moment. 

 

La Caillou, c’est plus de deux ans, trois peut-être, d’une programmation insistante, énergique, contre vents et marées, avec les mercredis free jazz, un festival qui a connu deux éditions (voir sur ce même blog les comptes-rendus), et ça continue, les équipes changent mais la désir est intact. Ambiance plus tendue vers l’écoute, c’est là que je croise les amateurs qui aimeraient que Bordeaux retrouve son jazz. La ville a été, et reste, fortement contrastée, avec une belle minorité de penseurs avancés qui ne demandent qu’à être surpris. D’où ce que je disais plus haut.

 

Avec le quartet de Samy Thiébault, ils sont servis ! Une « lecture » de la musique des Doors propre à illuster le fait que, décidément et toujours, le jazz n’a pas d’autre répertoire qu’une certaine façon de (le) jouer. Installé sur la droite, je prends surtout la batterie de Philippe Soirat, un batteur que j’apprécie énormément, qui me fait penser à Art Taylor, avec ce constant souçi de la relance discrète, et des ponctuations bien placées. Mais je découvre aussi le talent d’Adrien Chicot, capable de faire groover ses partenaires de la rythmique (excellent Sylvain Romano). Quant au saxophoniste et flûtiste, que je n’avais jamais entendu en direct, il sait faire tournoyer ses phrases dans une voie coltranienne, mais aussi jouer de façon plus droite dans la veine « hard-bop ». Album tout frais : « A Feast Of Friends », concert de sortie du CD encore ce soir à Lanton (33), puis le 27 et 28 février au Resto Jazz à Toulouse (31), etc. voir toutes les dates ici : http://www.samythiebault.com/dates/

 

Philippe Méziat

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Je ne peux plus guère sortir à Bordeaux dans un lieu du jazz, grand ou petit, institutionnel ou privé, que ne viennent me parler des personnes, inconnues de moi-même, et désireuses de me rappeler l’époque du « Bordeaux Jazz Festival » (2001 – 2008), et de regretter sa disparition. Ils expriment une gratitude très émouvante bien sûr, d’autant qu’elle est marquée de cette chose finalement assez rare qui est d’avoir eu le sentiment de découvrir des musiques et des musiciens qui seraient leur restés cachés, ignorés, sans cette confiance qu’ils faisaient à la programmation du festival. Et quand il faut répondre à la question de savoir « pourquoi cette disparition ? », je suis à la fois tenu d’expliquer comment nous nous sommes retrouvés à la tête d’une manifestation qui avait un public et une réputation, mais qui était en même temps d’une fragilité humaine totale, puisque nous ne pouvions rien faire par manque de moyens pour professionnaliser la structure. D’où, et soudainement, plus rien.

 

Fred Dupin New Bumpers : Fred Dupin (tp, sousaphone), Gaëtan Martin (tb), Jean-Michel PLassan (p), restaurant de l’hôtel de Sèze, hier soir 20.30

 

Samy Thiébault Quartet : Samy Thiébault (ts, fl), Adrien Chicot (p), Sylvain Romano (b), Philippe Soirat (dm), le Caillou du Jarin Botanique, hier soir, 21.30

 

Fort contraste entre les deux lieux, les esthétiques, les publics. Et qu’importe ! J’ai toujours aimé les contrastes, même s’il ne faut pas les pousser trop loin. Mais l’habitude de la photographie, et des tirages argentiques, m’aura donné ce sens des nuances, mais aussi de la nécéssité de l’ensemble du spectre. Il faut savoir aller du noir le plus profond jusqu’au blanc pur. En tous cas, avec Wild Man Blues, When I Grow Too Old To Dream ou Margie, je suis comblé. Fred Dupin m’a toujours convaincu par un phrasé à la fois très « roots » et une façon baroque de l’habiter, une sonorité délectable, et une ouverture d’esprit remarquable dans le contexte. Le restaurant de l’hôtel de Sèze va désormais offrir de nouveau au moins deux concerts par mois, il suffira de chercher un peu sur sur la toile pour trouver les dates, et les groupes. L’ambiance est celle d’un hôtel de classe, les musiciens programmés adaptés au lieu et au moment. 

 

La Caillou, c’est plus de deux ans, trois peut-être, d’une programmation insistante, énergique, contre vents et marées, avec les mercredis free jazz, un festival qui a connu deux éditions (voir sur ce même blog les comptes-rendus), et ça continue, les équipes changent mais la désir est intact. Ambiance plus tendue vers l’écoute, c’est là que je croise les amateurs qui aimeraient que Bordeaux retrouve son jazz. La ville a été, et reste, fortement contrastée, avec une belle minorité de penseurs avancés qui ne demandent qu’à être surpris. D’où ce que je disais plus haut.

 

Avec le quartet de Samy Thiébault, ils sont servis ! Une « lecture » de la musique des Doors propre à illuster le fait que, décidément et toujours, le jazz n’a pas d’autre répertoire qu’une certaine façon de (le) jouer. Installé sur la droite, je prends surtout la batterie de Philippe Soirat, un batteur que j’apprécie énormément, qui me fait penser à Art Taylor, avec ce constant souçi de la relance discrète, et des ponctuations bien placées. Mais je découvre aussi le talent d’Adrien Chicot, capable de faire groover ses partenaires de la rythmique (excellent Sylvain Romano). Quant au saxophoniste et flûtiste, que je n’avais jamais entendu en direct, il sait faire tournoyer ses phrases dans une voie coltranienne, mais aussi jouer de façon plus droite dans la veine « hard-bop ». Album tout frais : « A Feast Of Friends », concert de sortie du CD encore ce soir à Lanton (33), puis le 27 et 28 février au Resto Jazz à Toulouse (31), etc. voir toutes les dates ici : http://www.samythiebault.com/dates/

 

Philippe Méziat