Jazz live
Publié le 24 Juin 2015

Una Striscia di terra feconda (18° édition), Louis Sclavis, Michele Rabbia, Paolo Damiani

C’est toujours une émotion de se retrouver dans les encombrements de Rome, depuis Fiumicino, et de traverser ces paysages incroyables, faits de pins maritimes, de remparts de couleur ocre dont on suppose qu’ils sont là depuis que les oies ont crié, et, au détour d’un carrefour banal, de se retrouver face à face avec un arc triomphant, sans oublier le colosse qui se profile non loin. Quelle ville !

 

Louis Sclavis (cl, b-cl), Michele Rabbia (perc, electronics)

 

Paolo Damiani double trio, feat Rosario Giuliani : Paolo Damiani (cello à cinq cordes), Rosario Giuliani (as, ss), Daniele Tittarelli (as, ss), Marco Bardoscia (b), Michele Rabbia (perc, electronics)

 

Un simple coup d’oeil au personnel de cette première soirée vous aura convaincu que le percussionniste Michele Rabbia en était la vedette cachée. En duo avec Louis Sclavis ou dans le tout nouveau double trio de Paolo Damiani (directeur, avec Armand Meignan, de ce festival qui perdure si bien), il aura montré ses qualités de coloriste  – jusqu’aux « sticks » qui sont rouges, sans compter les tubes à sons – la variété de sa palette de bruits, la subtilité de ses boucles, et par dessus tout ça une discrétion admirable, une sorte d’effacement plein de réserve. Très en forme, souple, sinueux, mélodique, notre clarinettiste lui a donné une réplique bien ajustée. Antipasti parfait.

 

Primi piatti : un double trio, ça se joue à cinq. Étonnant… Non sans quelque rapport, dans le style en tous cas, avec le double trio légendaire de Steve Coleman, Greg Osby, Dave Holland, Marvin « Smitty » Smith. Do you remember ? Rosario Giuliani, lui, se souvient visiblement des déboulés à la fois stricts et arrondis de l’altiste qui faisait alors résonner le mouvement « M’Base ». La musique de Paolo Damiani se peaufine au long des années, elle n’a jamais (à mon sens) été si bien servie que par les musiciens qui l’entouraient hier soir, et qui sont les mêmes que sur le CD qui vient de sortir aux éditions « Parco Della Musica » sous le titre Seven Sketches in Music

 

C’est une musique de charme, qui prend le temps de son déploiement, de ses sourires, lesquels ne cachent pas totalement une certaine mélancolie. Jamais affectée, ni excessive. Il faut se laisser aller à quelque chose qui n’est pas sans rapport avec une forme d’abandon. Celle-là même qui permet au corps d’accepter le sommeil. On se souvient de Damiani directeur de l’ONJ, et du temps qu’il avait fallu avant que cette même forme de « charme maritime » commence à prendre corps. Je me souviens du concert de Nevers. Et retrouvez la liste des musiciens : vous avez le gratin actuel des solistes en vue chez nous.

 

Giuliani et Tittarelli font une très belle paire d’altistes et sopranistes : unissons, « chases », poursuites, emballements. Comme – mais je l’ai déjà dit – Michele Rabbia pointe tout ça avec une justesse de ton confondante, on se laisser porter. Rome, au-delà de ses contrastes, ce sont aussi ces teintes pastels.

 

IMG 1342

               Michele Rabbia

 

Philippe Méziat

 

|

C’est toujours une émotion de se retrouver dans les encombrements de Rome, depuis Fiumicino, et de traverser ces paysages incroyables, faits de pins maritimes, de remparts de couleur ocre dont on suppose qu’ils sont là depuis que les oies ont crié, et, au détour d’un carrefour banal, de se retrouver face à face avec un arc triomphant, sans oublier le colosse qui se profile non loin. Quelle ville !

 

Louis Sclavis (cl, b-cl), Michele Rabbia (perc, electronics)

 

Paolo Damiani double trio, feat Rosario Giuliani : Paolo Damiani (cello à cinq cordes), Rosario Giuliani (as, ss), Daniele Tittarelli (as, ss), Marco Bardoscia (b), Michele Rabbia (perc, electronics)

 

Un simple coup d’oeil au personnel de cette première soirée vous aura convaincu que le percussionniste Michele Rabbia en était la vedette cachée. En duo avec Louis Sclavis ou dans le tout nouveau double trio de Paolo Damiani (directeur, avec Armand Meignan, de ce festival qui perdure si bien), il aura montré ses qualités de coloriste  – jusqu’aux « sticks » qui sont rouges, sans compter les tubes à sons – la variété de sa palette de bruits, la subtilité de ses boucles, et par dessus tout ça une discrétion admirable, une sorte d’effacement plein de réserve. Très en forme, souple, sinueux, mélodique, notre clarinettiste lui a donné une réplique bien ajustée. Antipasti parfait.

 

Primi piatti : un double trio, ça se joue à cinq. Étonnant… Non sans quelque rapport, dans le style en tous cas, avec le double trio légendaire de Steve Coleman, Greg Osby, Dave Holland, Marvin « Smitty » Smith. Do you remember ? Rosario Giuliani, lui, se souvient visiblement des déboulés à la fois stricts et arrondis de l’altiste qui faisait alors résonner le mouvement « M’Base ». La musique de Paolo Damiani se peaufine au long des années, elle n’a jamais (à mon sens) été si bien servie que par les musiciens qui l’entouraient hier soir, et qui sont les mêmes que sur le CD qui vient de sortir aux éditions « Parco Della Musica » sous le titre Seven Sketches in Music

 

C’est une musique de charme, qui prend le temps de son déploiement, de ses sourires, lesquels ne cachent pas totalement une certaine mélancolie. Jamais affectée, ni excessive. Il faut se laisser aller à quelque chose qui n’est pas sans rapport avec une forme d’abandon. Celle-là même qui permet au corps d’accepter le sommeil. On se souvient de Damiani directeur de l’ONJ, et du temps qu’il avait fallu avant que cette même forme de « charme maritime » commence à prendre corps. Je me souviens du concert de Nevers. Et retrouvez la liste des musiciens : vous avez le gratin actuel des solistes en vue chez nous.

 

Giuliani et Tittarelli font une très belle paire d’altistes et sopranistes : unissons, « chases », poursuites, emballements. Comme – mais je l’ai déjà dit – Michele Rabbia pointe tout ça avec une justesse de ton confondante, on se laisser porter. Rome, au-delà de ses contrastes, ce sont aussi ces teintes pastels.

 

IMG 1342

               Michele Rabbia

 

Philippe Méziat

 

|

C’est toujours une émotion de se retrouver dans les encombrements de Rome, depuis Fiumicino, et de traverser ces paysages incroyables, faits de pins maritimes, de remparts de couleur ocre dont on suppose qu’ils sont là depuis que les oies ont crié, et, au détour d’un carrefour banal, de se retrouver face à face avec un arc triomphant, sans oublier le colosse qui se profile non loin. Quelle ville !

 

Louis Sclavis (cl, b-cl), Michele Rabbia (perc, electronics)

 

Paolo Damiani double trio, feat Rosario Giuliani : Paolo Damiani (cello à cinq cordes), Rosario Giuliani (as, ss), Daniele Tittarelli (as, ss), Marco Bardoscia (b), Michele Rabbia (perc, electronics)

 

Un simple coup d’oeil au personnel de cette première soirée vous aura convaincu que le percussionniste Michele Rabbia en était la vedette cachée. En duo avec Louis Sclavis ou dans le tout nouveau double trio de Paolo Damiani (directeur, avec Armand Meignan, de ce festival qui perdure si bien), il aura montré ses qualités de coloriste  – jusqu’aux « sticks » qui sont rouges, sans compter les tubes à sons – la variété de sa palette de bruits, la subtilité de ses boucles, et par dessus tout ça une discrétion admirable, une sorte d’effacement plein de réserve. Très en forme, souple, sinueux, mélodique, notre clarinettiste lui a donné une réplique bien ajustée. Antipasti parfait.

 

Primi piatti : un double trio, ça se joue à cinq. Étonnant… Non sans quelque rapport, dans le style en tous cas, avec le double trio légendaire de Steve Coleman, Greg Osby, Dave Holland, Marvin « Smitty » Smith. Do you remember ? Rosario Giuliani, lui, se souvient visiblement des déboulés à la fois stricts et arrondis de l’altiste qui faisait alors résonner le mouvement « M’Base ». La musique de Paolo Damiani se peaufine au long des années, elle n’a jamais (à mon sens) été si bien servie que par les musiciens qui l’entouraient hier soir, et qui sont les mêmes que sur le CD qui vient de sortir aux éditions « Parco Della Musica » sous le titre Seven Sketches in Music

 

C’est une musique de charme, qui prend le temps de son déploiement, de ses sourires, lesquels ne cachent pas totalement une certaine mélancolie. Jamais affectée, ni excessive. Il faut se laisser aller à quelque chose qui n’est pas sans rapport avec une forme d’abandon. Celle-là même qui permet au corps d’accepter le sommeil. On se souvient de Damiani directeur de l’ONJ, et du temps qu’il avait fallu avant que cette même forme de « charme maritime » commence à prendre corps. Je me souviens du concert de Nevers. Et retrouvez la liste des musiciens : vous avez le gratin actuel des solistes en vue chez nous.

 

Giuliani et Tittarelli font une très belle paire d’altistes et sopranistes : unissons, « chases », poursuites, emballements. Comme – mais je l’ai déjà dit – Michele Rabbia pointe tout ça avec une justesse de ton confondante, on se laisser porter. Rome, au-delà de ses contrastes, ce sont aussi ces teintes pastels.

 

IMG 1342

               Michele Rabbia

 

Philippe Méziat

 

|

C’est toujours une émotion de se retrouver dans les encombrements de Rome, depuis Fiumicino, et de traverser ces paysages incroyables, faits de pins maritimes, de remparts de couleur ocre dont on suppose qu’ils sont là depuis que les oies ont crié, et, au détour d’un carrefour banal, de se retrouver face à face avec un arc triomphant, sans oublier le colosse qui se profile non loin. Quelle ville !

 

Louis Sclavis (cl, b-cl), Michele Rabbia (perc, electronics)

 

Paolo Damiani double trio, feat Rosario Giuliani : Paolo Damiani (cello à cinq cordes), Rosario Giuliani (as, ss), Daniele Tittarelli (as, ss), Marco Bardoscia (b), Michele Rabbia (perc, electronics)

 

Un simple coup d’oeil au personnel de cette première soirée vous aura convaincu que le percussionniste Michele Rabbia en était la vedette cachée. En duo avec Louis Sclavis ou dans le tout nouveau double trio de Paolo Damiani (directeur, avec Armand Meignan, de ce festival qui perdure si bien), il aura montré ses qualités de coloriste  – jusqu’aux « sticks » qui sont rouges, sans compter les tubes à sons – la variété de sa palette de bruits, la subtilité de ses boucles, et par dessus tout ça une discrétion admirable, une sorte d’effacement plein de réserve. Très en forme, souple, sinueux, mélodique, notre clarinettiste lui a donné une réplique bien ajustée. Antipasti parfait.

 

Primi piatti : un double trio, ça se joue à cinq. Étonnant… Non sans quelque rapport, dans le style en tous cas, avec le double trio légendaire de Steve Coleman, Greg Osby, Dave Holland, Marvin « Smitty » Smith. Do you remember ? Rosario Giuliani, lui, se souvient visiblement des déboulés à la fois stricts et arrondis de l’altiste qui faisait alors résonner le mouvement « M’Base ». La musique de Paolo Damiani se peaufine au long des années, elle n’a jamais (à mon sens) été si bien servie que par les musiciens qui l’entouraient hier soir, et qui sont les mêmes que sur le CD qui vient de sortir aux éditions « Parco Della Musica » sous le titre Seven Sketches in Music

 

C’est une musique de charme, qui prend le temps de son déploiement, de ses sourires, lesquels ne cachent pas totalement une certaine mélancolie. Jamais affectée, ni excessive. Il faut se laisser aller à quelque chose qui n’est pas sans rapport avec une forme d’abandon. Celle-là même qui permet au corps d’accepter le sommeil. On se souvient de Damiani directeur de l’ONJ, et du temps qu’il avait fallu avant que cette même forme de « charme maritime » commence à prendre corps. Je me souviens du concert de Nevers. Et retrouvez la liste des musiciens : vous avez le gratin actuel des solistes en vue chez nous.

 

Giuliani et Tittarelli font une très belle paire d’altistes et sopranistes : unissons, « chases », poursuites, emballements. Comme – mais je l’ai déjà dit – Michele Rabbia pointe tout ça avec une justesse de ton confondante, on se laisser porter. Rome, au-delà de ses contrastes, ce sont aussi ces teintes pastels.

 

IMG 1342

               Michele Rabbia

 

Philippe Méziat