Vague de Jazz, pourvu que ça dure, épisode 1
Quatorzième édition, déjà, pour le festival rêvé, réalisé, programmé et porté depuis 2003 par Jacques Henri Béchieau et son équipe de résistants bénévoles vendéens. On y était, du jeudi 28 au dimanche 31 juillet.
« Soyez vous-même, c’est bien parti », signifiait Joëlle Léandre en 2011 à Théo Ceccaldi, son frère Valentin et Guillaume Aknine dans les liner notes de “Carrousel”, disque épatant publié par la bonne maison Ayler Records qui passe sur notre chaîne hi-fi tandis que nous rédigeons ce compte-rendu. Pour être eux-mêmes, ils sont eux-mêmes ces trois-là. Et de façon de plus en plus intense et passionnante.
[Cette année, Théo avait de belles chaussures rouges en cuir, Valentin n’a pas eu le temps de parfaire sa technique de surf et Guillaume, sous les lumières d’un autre Guillaume (Cousin), semblait le samedi soir porter une élégante moustache qui le faisait ressembler à un personnage des Brigades du Tigre.]
Au même titre que Florian Satche et Jean-Brice Godet, nous eûmes le plaisir de les entendre dans deux projets taille XL. Deux projets hors-normes que seuls les festivals qui dépassent les bornes aiment à programmer : Atomic Spoutnik et Can You Hear Me.
Atomic Spoutnik, c’était à L’Espace Culturel du Clouzy, sorte de mini-Paisley Park perdu au milieu des champs, lieu de tous les possibles joyeusement (et légalement, rassurez-vous) squatté par l’esprit de Vague de Jazz. Atomic Spoutnik, c’est une une heure de musique subtilement tangentielle écrite et dirigée par le plus jeune des Ceccaldi, Valentin. Atomic Spoutnik, c’est aussi une histoire, à hauteur d’homme, de vaisseau spatial façon Jules Verne (un rien steampunkisante), contée avec ce qu’il faut de verve rythmique par Robin Mercier (et sans antisèche ni prompteur s’il-vous-plaît), qui fait la paire avec l’incroyable André Robillard, dessinateur, musicien et surtout sculpteur, figure emblématique de cet Art Brut – ou singulier – si cher à Jean Dubuffet. André Robillard est un galopin de 84 ans à l’air teigneux et au regard doux. Depuis des lustres, il assemble avec du matériau de récup’ de magnifiques avions (comme on rêvait d’en faire quand on avait 8 ans), mais aussi des Spoutnik, et des fusils pour, dit-il, « tuer la misère ».
Fasciné par ce créateur libre, Valentin Ceccaldi a écrit un spectacle singulier, aussi captivant que ses œuvres : haut en couleur, mélodique, balançant entre (ce qu’on aime dans le) jazz et (ce qu’on aime dans le) rock, sans temps mort, magnifiquement éclairé (c’est si rare) par Guillaume Cousin, fort à propos vidéasté (par Jean-Pascal Retel) et littéralement habité par le corps et la voix de Robillard, dont la présence apporte un vrai supplément d’âme, aussi bien sur scène que dans les vidéos. Il nous tarde de revoir Atomic Spoutnik. Ce sera chose faite début février 2017 au Théâtre de Vanves. En attendant, mesdames et messieurs les programmateurs de festivals de jazz, de théâtre ou de danse (que sais-je moi), n’hésitez pas.
[Après le concert, non loin du dance floor, André Robillard nous a fait l’honneur d’interpréter La Java Bleue à l’harmonica. Émotion.]
Can You Hear Me, c’était aussi à L’Espace Culturel du Clouzy, en clotûre du festival, le dimanche soir. Et c’était aussi un grand moment d’émotion, de rigueur, d’humour, de tension, de détente et de sensualité partagés par une sacrée cheffe d’orchestre, Joëlle Léandre, et son Tentet où, hormis sa contrebasse vibr(ionn)ante, chaque instrumentiste joue un rôle précis et apporte, moins que ses qualités de “simple” soliste, sa personnalité toute entière : son phrasé, sa sonorité, son vécu, son expérience. On aime beaucoup écouter « en live » ce genre de musique, qui ouvre des espaces inouïs, stimule l’imaginaire et brouille les pistes entre l’improvisé et l’écrit. Cette liberté est contrôlée, mais avec un amour fou. [À suivre.]
|Quatorzième édition, déjà, pour le festival rêvé, réalisé, programmé et porté depuis 2003 par Jacques Henri Béchieau et son équipe de résistants bénévoles vendéens. On y était, du jeudi 28 au dimanche 31 juillet.« Soyez vous-même, c’est bien parti », signifiait Joëlle Léandre en 2011 à Théo Ceccaldi, son frère Valentin et Guillaume Aknine dans les liner notes de “Carrousel”, disque épatant publié par la bonne maison Ayler Records qui passe sur notre chaîne hi-fi tandis que nous rédigeons ce compte-rendu. Pour être eux-mêmes, ils sont eux-mêmes ces trois-là. Et de façon de plus en plus intense et passionnante.
[Cette année, Théo avait de belles chaussures rouges en cuir, Valentin n’a pas eu le temps de parfaire sa technique de surf et Guillaume, sous les lumières d’un autre Guillaume (Cousin), semblait le samedi soir porter une élégante moustache qui le faisait ressembler à un personnage des Brigades du Tigre.]
Au même titre que Florian Satche et Jean-Brice Godet, nous eûmes le plaisir de les entendre dans deux projets taille XL. Deux projets hors-normes que seuls les festivals qui dépassent les bornes aiment à programmer : Atomic Spoutnik et Can You Hear Me.
Atomic Spoutnik, c’était à L’Espace Culturel du Clouzy, sorte de mini-Paisley Park perdu au milieu des champs, lieu de tous les possibles joyeusement (et légalement, rassurez-vous) squatté par l’esprit de Vague de Jazz. Atomic Spoutnik, c’est une une heure de musique subtilement tangentielle écrite et dirigée par le plus jeune des Ceccaldi, Valentin. Atomic Spoutnik, c’est aussi une histoire, à hauteur d’homme, de vaisseau spatial façon Jules Verne (un rien steampunkisante), contée avec ce qu’il faut de verve rythmique par Robin Mercier (et sans antisèche ni prompteur s’il-vous-plaît), qui fait la paire avec l’incroyable André Robillard, dessinateur, musicien et surtout sculpteur, figure emblématique de cet Art Brut – ou singulier – si cher à Jean Dubuffet. André Robillard est un galopin de 84 ans à l’air teigneux et au regard doux. Depuis des lustres, il assemble avec du matériau de récup’ de magnifiques avions (comme on rêvait d’en faire quand on avait 8 ans), mais aussi des Spoutnik, et des fusils pour, dit-il, « tuer la misère ».
Fasciné par ce créateur libre, Valentin Ceccaldi a écrit un spectacle singulier, aussi captivant que ses œuvres : haut en couleur, mélodique, balançant entre (ce qu’on aime dans le) jazz et (ce qu’on aime dans le) rock, sans temps mort, magnifiquement éclairé (c’est si rare) par Guillaume Cousin, fort à propos vidéasté (par Jean-Pascal Retel) et littéralement habité par le corps et la voix de Robillard, dont la présence apporte un vrai supplément d’âme, aussi bien sur scène que dans les vidéos. Il nous tarde de revoir Atomic Spoutnik. Ce sera chose faite début février 2017 au Théâtre de Vanves. En attendant, mesdames et messieurs les programmateurs de festivals de jazz, de théâtre ou de danse (que sais-je moi), n’hésitez pas.
[Après le concert, non loin du dance floor, André Robillard nous a fait l’honneur d’interpréter La Java Bleue à l’harmonica. Émotion.]
Can You Hear Me, c’était aussi à L’Espace Culturel du Clouzy, en clotûre du festival, le dimanche soir. Et c’était aussi un grand moment d’émotion, de rigueur, d’humour, de tension, de détente et de sensualité partagés par une sacrée cheffe d’orchestre, Joëlle Léandre, et son Tentet où, hormis sa contrebasse vibr(ionn)ante, chaque instrumentiste joue un rôle précis et apporte, moins que ses qualités de “simple” soliste, sa personnalité toute entière : son phrasé, sa sonorité, son vécu, son expérience. On aime beaucoup écouter « en live » ce genre de musique, qui ouvre des espaces inouïs, stimule l’imaginaire et brouille les pistes entre l’improvisé et l’écrit. Cette liberté est contrôlée, mais avec un amour fou. [À suivre.]
|Quatorzième édition, déjà, pour le festival rêvé, réalisé, programmé et porté depuis 2003 par Jacques Henri Béchieau et son équipe de résistants bénévoles vendéens. On y était, du jeudi 28 au dimanche 31 juillet.« Soyez vous-même, c’est bien parti », signifiait Joëlle Léandre en 2011 à Théo Ceccaldi, son frère Valentin et Guillaume Aknine dans les liner notes de “Carrousel”, disque épatant publié par la bonne maison Ayler Records qui passe sur notre chaîne hi-fi tandis que nous rédigeons ce compte-rendu. Pour être eux-mêmes, ils sont eux-mêmes ces trois-là. Et de façon de plus en plus intense et passionnante.
[Cette année, Théo avait de belles chaussures rouges en cuir, Valentin n’a pas eu le temps de parfaire sa technique de surf et Guillaume, sous les lumières d’un autre Guillaume (Cousin), semblait le samedi soir porter une élégante moustache qui le faisait ressembler à un personnage des Brigades du Tigre.]
Au même titre que Florian Satche et Jean-Brice Godet, nous eûmes le plaisir de les entendre dans deux projets taille XL. Deux projets hors-normes que seuls les festivals qui dépassent les bornes aiment à programmer : Atomic Spoutnik et Can You Hear Me.
Atomic Spoutnik, c’était à L’Espace Culturel du Clouzy, sorte de mini-Paisley Park perdu au milieu des champs, lieu de tous les possibles joyeusement (et légalement, rassurez-vous) squatté par l’esprit de Vague de Jazz. Atomic Spoutnik, c’est une une heure de musique subtilement tangentielle écrite et dirigée par le plus jeune des Ceccaldi, Valentin. Atomic Spoutnik, c’est aussi une histoire, à hauteur d’homme, de vaisseau spatial façon Jules Verne (un rien steampunkisante), contée avec ce qu’il faut de verve rythmique par Robin Mercier (et sans antisèche ni prompteur s’il-vous-plaît), qui fait la paire avec l’incroyable André Robillard, dessinateur, musicien et surtout sculpteur, figure emblématique de cet Art Brut – ou singulier – si cher à Jean Dubuffet. André Robillard est un galopin de 84 ans à l’air teigneux et au regard doux. Depuis des lustres, il assemble avec du matériau de récup’ de magnifiques avions (comme on rêvait d’en faire quand on avait 8 ans), mais aussi des Spoutnik, et des fusils pour, dit-il, « tuer la misère ».
Fasciné par ce créateur libre, Valentin Ceccaldi a écrit un spectacle singulier, aussi captivant que ses œuvres : haut en couleur, mélodique, balançant entre (ce qu’on aime dans le) jazz et (ce qu’on aime dans le) rock, sans temps mort, magnifiquement éclairé (c’est si rare) par Guillaume Cousin, fort à propos vidéasté (par Jean-Pascal Retel) et littéralement habité par le corps et la voix de Robillard, dont la présence apporte un vrai supplément d’âme, aussi bien sur scène que dans les vidéos. Il nous tarde de revoir Atomic Spoutnik. Ce sera chose faite début février 2017 au Théâtre de Vanves. En attendant, mesdames et messieurs les programmateurs de festivals de jazz, de théâtre ou de danse (que sais-je moi), n’hésitez pas.
[Après le concert, non loin du dance floor, André Robillard nous a fait l’honneur d’interpréter La Java Bleue à l’harmonica. Émotion.]
Can You Hear Me, c’était aussi à L’Espace Culturel du Clouzy, en clotûre du festival, le dimanche soir. Et c’était aussi un grand moment d’émotion, de rigueur, d’humour, de tension, de détente et de sensualité partagés par une sacrée cheffe d’orchestre, Joëlle Léandre, et son Tentet où, hormis sa contrebasse vibr(ionn)ante, chaque instrumentiste joue un rôle précis et apporte, moins que ses qualités de “simple” soliste, sa personnalité toute entière : son phrasé, sa sonorité, son vécu, son expérience. On aime beaucoup écouter « en live » ce genre de musique, qui ouvre des espaces inouïs, stimule l’imaginaire et brouille les pistes entre l’improvisé et l’écrit. Cette liberté est contrôlée, mais avec un amour fou. [À suivre.]
|Quatorzième édition, déjà, pour le festival rêvé, réalisé, programmé et porté depuis 2003 par Jacques Henri Béchieau et son équipe de résistants bénévoles vendéens. On y était, du jeudi 28 au dimanche 31 juillet.« Soyez vous-même, c’est bien parti », signifiait Joëlle Léandre en 2011 à Théo Ceccaldi, son frère Valentin et Guillaume Aknine dans les liner notes de “Carrousel”, disque épatant publié par la bonne maison Ayler Records qui passe sur notre chaîne hi-fi tandis que nous rédigeons ce compte-rendu. Pour être eux-mêmes, ils sont eux-mêmes ces trois-là. Et de façon de plus en plus intense et passionnante.
[Cette année, Théo avait de belles chaussures rouges en cuir, Valentin n’a pas eu le temps de parfaire sa technique de surf et Guillaume, sous les lumières d’un autre Guillaume (Cousin), semblait le samedi soir porter une élégante moustache qui le faisait ressembler à un personnage des Brigades du Tigre.]
Au même titre que Florian Satche et Jean-Brice Godet, nous eûmes le plaisir de les entendre dans deux projets taille XL. Deux projets hors-normes que seuls les festivals qui dépassent les bornes aiment à programmer : Atomic Spoutnik et Can You Hear Me.
Atomic Spoutnik, c’était à L’Espace Culturel du Clouzy, sorte de mini-Paisley Park perdu au milieu des champs, lieu de tous les possibles joyeusement (et légalement, rassurez-vous) squatté par l’esprit de Vague de Jazz. Atomic Spoutnik, c’est une une heure de musique subtilement tangentielle écrite et dirigée par le plus jeune des Ceccaldi, Valentin. Atomic Spoutnik, c’est aussi une histoire, à hauteur d’homme, de vaisseau spatial façon Jules Verne (un rien steampunkisante), contée avec ce qu’il faut de verve rythmique par Robin Mercier (et sans antisèche ni prompteur s’il-vous-plaît), qui fait la paire avec l’incroyable André Robillard, dessinateur, musicien et surtout sculpteur, figure emblématique de cet Art Brut – ou singulier – si cher à Jean Dubuffet. André Robillard est un galopin de 84 ans à l’air teigneux et au regard doux. Depuis des lustres, il assemble avec du matériau de récup’ de magnifiques avions (comme on rêvait d’en faire quand on avait 8 ans), mais aussi des Spoutnik, et des fusils pour, dit-il, « tuer la misère ».
Fasciné par ce créateur libre, Valentin Ceccaldi a écrit un spectacle singulier, aussi captivant que ses œuvres : haut en couleur, mélodique, balançant entre (ce qu’on aime dans le) jazz et (ce qu’on aime dans le) rock, sans temps mort, magnifiquement éclairé (c’est si rare) par Guillaume Cousin, fort à propos vidéasté (par Jean-Pascal Retel) et littéralement habité par le corps et la voix de Robillard, dont la présence apporte un vrai supplément d’âme, aussi bien sur scène que dans les vidéos. Il nous tarde de revoir Atomic Spoutnik. Ce sera chose faite début février 2017 au Théâtre de Vanves. En attendant, mesdames et messieurs les programmateurs de festivals de jazz, de théâtre ou de danse (que sais-je moi), n’hésitez pas.
[Après le concert, non loin du dance floor, André Robillard nous a fait l’honneur d’interpréter La Java Bleue à l’harmonica. Émotion.]
Can You Hear Me, c’était aussi à L’Espace Culturel du Clouzy, en clotûre du festival, le dimanche soir. Et c’était aussi un grand moment d’émotion, de rigueur, d’humour, de tension, de détente et de sensualité partagés par une sacrée cheffe d’orchestre, Joëlle Léandre, et son Tentet où, hormis sa contrebasse vibr(ionn)ante, chaque instrumentiste joue un rôle précis et apporte, moins que ses qualités de “simple” soliste, sa personnalité toute entière : son phrasé, sa sonorité, son vécu, son expérience. On aime beaucoup écouter « en live » ce genre de musique, qui ouvre des espaces inouïs, stimule l’imaginaire et brouille les pistes entre l’improvisé et l’écrit. Cette liberté est contrôlée, mais avec un amour fou. [À suivre.]