Vague de Jazz, pourvu que ça dure, épisode 3
Quatorzième édition, déjà, pour le festival rêvé, réalisé, programmé et porté depuis 2003 par Jacques Henri Béchieau et son équipe de résistants bénévoles vendéens. On y était, du jeudi 28 au dimanche 31 juillet.
À Vague de Jazz, la direction artistique et la programmation sont assurées par son créateur, l’enfant du pays Jacques Henri Béchieau, mais ce festival de jazz pas tout à fait comme les autres – certes, la France compte beaucoup de “festivals de jazz pas tout à fait comme les autres”, des plus petits aux plus gros, et personne ne s’en plaindra – ne pourrait évidemment pas exister sans l’activisme rayonnant de sa présidente, Florence Savy Hérault, et le bénévolat efficace et souriant de ses fidèles compagnons de route (ils se reconnaîtront).
Depuis treize ans, ce sont déjà plusieurs générations de créateurs hexagonaux (jetez un œil aux programmations passées sur vaguedejazz.com) qui ont été portées par cette vague de jazz que seul un authentique militant doublé d’un amoureux fou des musiques créatives comme Jacques Henri Béchieau pouvait avoir le culot et l’énergie de 1) imaginer et 2) faire exister, contre vents et marées.
Des vents et des marées toujours plus forts qui ne font pas tanguer les certitudes, loin de là, mais qui rendent l’existence de “V2J” un peu plus incertaine. Comme Joëlle Léandre, qui disait tout son amour pour Vague de Jazz après le mémorable concert de son Tentet (cf. épisode 1), nous sommes de tout cœur avec la joyeuse communauté de ce village gaulois, pardon, vendéen, qui fait tout ce qu’il faut, et comme il faut, pour que résonnent entre Les Sables-d’Olonne et Longeville-Sur-Mer les échos du jazz vivant.
Ce n’est qu’un au revoir donc, et avant de nous quitter, revenons sur deux concerts à trois. Les 3P d’abord. Michel Portal, Vincent Peirani, Émile Parisien. Les hyperactifs. Les incontournables. Les essentiels. Dans le Jardin du Tribunal (concert gratuit, désormais peuplé par un aréopage toujours plus grandissant d’habitués exigeants ravis d’écouter dans de très bonnes conditions de la musique de qualité), ils ont pour une fois laissé de côté leurs histoires de duo (Peirani/Portal/, Peirani/Parisien, et bientôt Peirani/Wollny, mais c’est une autre histoire) pour s’essayer au trilogue tout un concert durant.
Tout ce qu’on aime dans leurs duos, ce mélange de virtuosité et de spontanéité, cette quête de beauté mélodique, cet amour du son, on l’a bien sûr retrouvé jeudi 28 juillet au soir. Mais en constatant que ces trois Dancers In Love (merveilleux titre de Duke Ellington dont ils ont donné une dansante et ludique version), sur scène, ressemblaient à de sacrés félins. Le Roi de la Jungle, c’est le lion Portal, qui mieux que quiconque sait marquer son territoire, mais les young cats sont là, dont la griffe est chaque jour plus forte, plus marquante, plus vitale. Au soprano, Parisien est toujours lumineux, c’est l’une des grandes voix modernes sur son instrument ; à l’accordéon, Peirani est un miracle, tout simplement. L’un de ces miracles auxquels on a envie de croire sans trop se poser de questions, en se laissant porter par la, par sa musique, rien d’autre. [Les 3P, on les retrouvera en compagnie d’autres musiciens d’importance sur le prochain disque d’Émile Parisien, à paraître sur ACT Music cet automne, NDLR.]
Et enfin, quelques heures seulement après notre arrivée, nous nous retrouvions tranquillement assis sur le parquet d’une des salles du Musée de l’Abbaye Sainte-Croix des Sables-d’Olonne pour écouter, unplugged (comme ça fait du bien parfois) un autre trio, Un Poco Loco de Fidel Fourneyron, avec Geoffroy Gesser au saxophone et à la clarinette et Sébastien Bellah à la contrebasse. On se réjouit déjà de retrouver sur disque – dans un futur proche, promis – ces adaptations ciselées et modernes de classiques du jazz comme on les aime (Un Poco Loco de Bud Powell, of course, mais aussi Tin Tin Deo et un medley de Kenny Dorham…) et des thèmes à l’inaltérable attrait de West Side Story.
Le swing est comme implicite, délicatement suggéré chez ces trois-là. Ça “frotte” quand il faut, mais l’élégance feutrée prime. Et même si l’instrumentation n’est pas exactement la même, on pense, comme ça, au débotté (pendant un concert, l’esprit des jazzfans cherche souvent à se remémorer les épisodes précédents de la grande saga du jazz), au trio de Jimmy Giuffre avec Ralph Pena et Jim Hall et à celui de John Zorn avec George Lewis et Bill Frisell. Comme eux, Fidel Fourneyron a le souci du détail et de la forme, le respect de la mélodie, une culture musicale grand large et l’envie de faire vivre l’Histoire, pour qu’elle soit toujours d’actualité. Bravo.
Ps : Merci à Jean-Yves pour le stylo.
|Quatorzième édition, déjà, pour le festival rêvé, réalisé, programmé et porté depuis 2003 par Jacques Henri Béchieau et son équipe de résistants bénévoles vendéens. On y était, du jeudi 28 au dimanche 31 juillet.
À Vague de Jazz, la direction artistique et la programmation sont assurées par son créateur, l’enfant du pays Jacques Henri Béchieau, mais ce festival de jazz pas tout à fait comme les autres – certes, la France compte beaucoup de “festivals de jazz pas tout à fait comme les autres”, des plus petits aux plus gros, et personne ne s’en plaindra – ne pourrait évidemment pas exister sans l’activisme rayonnant de sa présidente, Florence Savy Hérault, et le bénévolat efficace et souriant de ses fidèles compagnons de route (ils se reconnaîtront).
Depuis treize ans, ce sont déjà plusieurs générations de créateurs hexagonaux (jetez un œil aux programmations passées sur vaguedejazz.com) qui ont été portées par cette vague de jazz que seul un authentique militant doublé d’un amoureux fou des musiques créatives comme Jacques Henri Béchieau pouvait avoir le culot et l’énergie de 1) imaginer et 2) faire exister, contre vents et marées.
Des vents et des marées toujours plus forts qui ne font pas tanguer les certitudes, loin de là, mais qui rendent l’existence de “V2J” un peu plus incertaine. Comme Joëlle Léandre, qui disait tout son amour pour Vague de Jazz après le mémorable concert de son Tentet (cf. épisode 1), nous sommes de tout cœur avec la joyeuse communauté de ce village gaulois, pardon, vendéen, qui fait tout ce qu’il faut, et comme il faut, pour que résonnent entre Les Sables-d’Olonne et Longeville-Sur-Mer les échos du jazz vivant.
Ce n’est qu’un au revoir donc, et avant de nous quitter, revenons sur deux concerts à trois. Les 3P d’abord. Michel Portal, Vincent Peirani, Émile Parisien. Les hyperactifs. Les incontournables. Les essentiels. Dans le Jardin du Tribunal (concert gratuit, désormais peuplé par un aréopage toujours plus grandissant d’habitués exigeants ravis d’écouter dans de très bonnes conditions de la musique de qualité), ils ont pour une fois laissé de côté leurs histoires de duo (Peirani/Portal/, Peirani/Parisien, et bientôt Peirani/Wollny, mais c’est une autre histoire) pour s’essayer au trilogue tout un concert durant.
Tout ce qu’on aime dans leurs duos, ce mélange de virtuosité et de spontanéité, cette quête de beauté mélodique, cet amour du son, on l’a bien sûr retrouvé jeudi 28 juillet au soir. Mais en constatant que ces trois Dancers In Love (merveilleux titre de Duke Ellington dont ils ont donné une dansante et ludique version), sur scène, ressemblaient à de sacrés félins. Le Roi de la Jungle, c’est le lion Portal, qui mieux que quiconque sait marquer son territoire, mais les young cats sont là, dont la griffe est chaque jour plus forte, plus marquante, plus vitale. Au soprano, Parisien est toujours lumineux, c’est l’une des grandes voix modernes sur son instrument ; à l’accordéon, Peirani est un miracle, tout simplement. L’un de ces miracles auxquels on a envie de croire sans trop se poser de questions, en se laissant porter par la, par sa musique, rien d’autre. [Les 3P, on les retrouvera en compagnie d’autres musiciens d’importance sur le prochain disque d’Émile Parisien, à paraître sur ACT Music cet automne, NDLR.]
Et enfin, quelques heures seulement après notre arrivée, nous nous retrouvions tranquillement assis sur le parquet d’une des salles du Musée de l’Abbaye Sainte-Croix des Sables-d’Olonne pour écouter, unplugged (comme ça fait du bien parfois) un autre trio, Un Poco Loco de Fidel Fourneyron, avec Geoffroy Gesser au saxophone et à la clarinette et Sébastien Bellah à la contrebasse. On se réjouit déjà de retrouver sur disque – dans un futur proche, promis – ces adaptations ciselées et modernes de classiques du jazz comme on les aime (Un Poco Loco de Bud Powell, of course, mais aussi Tin Tin Deo et un medley de Kenny Dorham…) et des thèmes à l’inaltérable attrait de West Side Story.
Le swing est comme implicite, délicatement suggéré chez ces trois-là. Ça “frotte” quand il faut, mais l’élégance feutrée prime. Et même si l’instrumentation n’est pas exactement la même, on pense, comme ça, au débotté (pendant un concert, l’esprit des jazzfans cherche souvent à se remémorer les épisodes précédents de la grande saga du jazz), au trio de Jimmy Giuffre avec Ralph Pena et Jim Hall et à celui de John Zorn avec George Lewis et Bill Frisell. Comme eux, Fidel Fourneyron a le souci du détail et de la forme, le respect de la mélodie, une culture musicale grand large et l’envie de faire vivre l’Histoire, pour qu’elle soit toujours d’actualité. Bravo.
Ps : Merci à Jean-Yves pour le stylo.
|Quatorzième édition, déjà, pour le festival rêvé, réalisé, programmé et porté depuis 2003 par Jacques Henri Béchieau et son équipe de résistants bénévoles vendéens. On y était, du jeudi 28 au dimanche 31 juillet.
À Vague de Jazz, la direction artistique et la programmation sont assurées par son créateur, l’enfant du pays Jacques Henri Béchieau, mais ce festival de jazz pas tout à fait comme les autres – certes, la France compte beaucoup de “festivals de jazz pas tout à fait comme les autres”, des plus petits aux plus gros, et personne ne s’en plaindra – ne pourrait évidemment pas exister sans l’activisme rayonnant de sa présidente, Florence Savy Hérault, et le bénévolat efficace et souriant de ses fidèles compagnons de route (ils se reconnaîtront).
Depuis treize ans, ce sont déjà plusieurs générations de créateurs hexagonaux (jetez un œil aux programmations passées sur vaguedejazz.com) qui ont été portées par cette vague de jazz que seul un authentique militant doublé d’un amoureux fou des musiques créatives comme Jacques Henri Béchieau pouvait avoir le culot et l’énergie de 1) imaginer et 2) faire exister, contre vents et marées.
Des vents et des marées toujours plus forts qui ne font pas tanguer les certitudes, loin de là, mais qui rendent l’existence de “V2J” un peu plus incertaine. Comme Joëlle Léandre, qui disait tout son amour pour Vague de Jazz après le mémorable concert de son Tentet (cf. épisode 1), nous sommes de tout cœur avec la joyeuse communauté de ce village gaulois, pardon, vendéen, qui fait tout ce qu’il faut, et comme il faut, pour que résonnent entre Les Sables-d’Olonne et Longeville-Sur-Mer les échos du jazz vivant.
Ce n’est qu’un au revoir donc, et avant de nous quitter, revenons sur deux concerts à trois. Les 3P d’abord. Michel Portal, Vincent Peirani, Émile Parisien. Les hyperactifs. Les incontournables. Les essentiels. Dans le Jardin du Tribunal (concert gratuit, désormais peuplé par un aréopage toujours plus grandissant d’habitués exigeants ravis d’écouter dans de très bonnes conditions de la musique de qualité), ils ont pour une fois laissé de côté leurs histoires de duo (Peirani/Portal/, Peirani/Parisien, et bientôt Peirani/Wollny, mais c’est une autre histoire) pour s’essayer au trilogue tout un concert durant.
Tout ce qu’on aime dans leurs duos, ce mélange de virtuosité et de spontanéité, cette quête de beauté mélodique, cet amour du son, on l’a bien sûr retrouvé jeudi 28 juillet au soir. Mais en constatant que ces trois Dancers In Love (merveilleux titre de Duke Ellington dont ils ont donné une dansante et ludique version), sur scène, ressemblaient à de sacrés félins. Le Roi de la Jungle, c’est le lion Portal, qui mieux que quiconque sait marquer son territoire, mais les young cats sont là, dont la griffe est chaque jour plus forte, plus marquante, plus vitale. Au soprano, Parisien est toujours lumineux, c’est l’une des grandes voix modernes sur son instrument ; à l’accordéon, Peirani est un miracle, tout simplement. L’un de ces miracles auxquels on a envie de croire sans trop se poser de questions, en se laissant porter par la, par sa musique, rien d’autre. [Les 3P, on les retrouvera en compagnie d’autres musiciens d’importance sur le prochain disque d’Émile Parisien, à paraître sur ACT Music cet automne, NDLR.]
Et enfin, quelques heures seulement après notre arrivée, nous nous retrouvions tranquillement assis sur le parquet d’une des salles du Musée de l’Abbaye Sainte-Croix des Sables-d’Olonne pour écouter, unplugged (comme ça fait du bien parfois) un autre trio, Un Poco Loco de Fidel Fourneyron, avec Geoffroy Gesser au saxophone et à la clarinette et Sébastien Bellah à la contrebasse. On se réjouit déjà de retrouver sur disque – dans un futur proche, promis – ces adaptations ciselées et modernes de classiques du jazz comme on les aime (Un Poco Loco de Bud Powell, of course, mais aussi Tin Tin Deo et un medley de Kenny Dorham…) et des thèmes à l’inaltérable attrait de West Side Story.
Le swing est comme implicite, délicatement suggéré chez ces trois-là. Ça “frotte” quand il faut, mais l’élégance feutrée prime. Et même si l’instrumentation n’est pas exactement la même, on pense, comme ça, au débotté (pendant un concert, l’esprit des jazzfans cherche souvent à se remémorer les épisodes précédents de la grande saga du jazz), au trio de Jimmy Giuffre avec Ralph Pena et Jim Hall et à celui de John Zorn avec George Lewis et Bill Frisell. Comme eux, Fidel Fourneyron a le souci du détail et de la forme, le respect de la mélodie, une culture musicale grand large et l’envie de faire vivre l’Histoire, pour qu’elle soit toujours d’actualité. Bravo.
Ps : Merci à Jean-Yves pour le stylo.
|Quatorzième édition, déjà, pour le festival rêvé, réalisé, programmé et porté depuis 2003 par Jacques Henri Béchieau et son équipe de résistants bénévoles vendéens. On y était, du jeudi 28 au dimanche 31 juillet.
À Vague de Jazz, la direction artistique et la programmation sont assurées par son créateur, l’enfant du pays Jacques Henri Béchieau, mais ce festival de jazz pas tout à fait comme les autres – certes, la France compte beaucoup de “festivals de jazz pas tout à fait comme les autres”, des plus petits aux plus gros, et personne ne s’en plaindra – ne pourrait évidemment pas exister sans l’activisme rayonnant de sa présidente, Florence Savy Hérault, et le bénévolat efficace et souriant de ses fidèles compagnons de route (ils se reconnaîtront).
Depuis treize ans, ce sont déjà plusieurs générations de créateurs hexagonaux (jetez un œil aux programmations passées sur vaguedejazz.com) qui ont été portées par cette vague de jazz que seul un authentique militant doublé d’un amoureux fou des musiques créatives comme Jacques Henri Béchieau pouvait avoir le culot et l’énergie de 1) imaginer et 2) faire exister, contre vents et marées.
Des vents et des marées toujours plus forts qui ne font pas tanguer les certitudes, loin de là, mais qui rendent l’existence de “V2J” un peu plus incertaine. Comme Joëlle Léandre, qui disait tout son amour pour Vague de Jazz après le mémorable concert de son Tentet (cf. épisode 1), nous sommes de tout cœur avec la joyeuse communauté de ce village gaulois, pardon, vendéen, qui fait tout ce qu’il faut, et comme il faut, pour que résonnent entre Les Sables-d’Olonne et Longeville-Sur-Mer les échos du jazz vivant.
Ce n’est qu’un au revoir donc, et avant de nous quitter, revenons sur deux concerts à trois. Les 3P d’abord. Michel Portal, Vincent Peirani, Émile Parisien. Les hyperactifs. Les incontournables. Les essentiels. Dans le Jardin du Tribunal (concert gratuit, désormais peuplé par un aréopage toujours plus grandissant d’habitués exigeants ravis d’écouter dans de très bonnes conditions de la musique de qualité), ils ont pour une fois laissé de côté leurs histoires de duo (Peirani/Portal/, Peirani/Parisien, et bientôt Peirani/Wollny, mais c’est une autre histoire) pour s’essayer au trilogue tout un concert durant.
Tout ce qu’on aime dans leurs duos, ce mélange de virtuosité et de spontanéité, cette quête de beauté mélodique, cet amour du son, on l’a bien sûr retrouvé jeudi 28 juillet au soir. Mais en constatant que ces trois Dancers In Love (merveilleux titre de Duke Ellington dont ils ont donné une dansante et ludique version), sur scène, ressemblaient à de sacrés félins. Le Roi de la Jungle, c’est le lion Portal, qui mieux que quiconque sait marquer son territoire, mais les young cats sont là, dont la griffe est chaque jour plus forte, plus marquante, plus vitale. Au soprano, Parisien est toujours lumineux, c’est l’une des grandes voix modernes sur son instrument ; à l’accordéon, Peirani est un miracle, tout simplement. L’un de ces miracles auxquels on a envie de croire sans trop se poser de questions, en se laissant porter par la, par sa musique, rien d’autre. [Les 3P, on les retrouvera en compagnie d’autres musiciens d’importance sur le prochain disque d’Émile Parisien, à paraître sur ACT Music cet automne, NDLR.]
Et enfin, quelques heures seulement après notre arrivée, nous nous retrouvions tranquillement assis sur le parquet d’une des salles du Musée de l’Abbaye Sainte-Croix des Sables-d’Olonne pour écouter, unplugged (comme ça fait du bien parfois) un autre trio, Un Poco Loco de Fidel Fourneyron, avec Geoffroy Gesser au saxophone et à la clarinette et Sébastien Bellah à la contrebasse. On se réjouit déjà de retrouver sur disque – dans un futur proche, promis – ces adaptations ciselées et modernes de classiques du jazz comme on les aime (Un Poco Loco de Bud Powell, of course, mais aussi Tin Tin Deo et un medley de Kenny Dorham…) et des thèmes à l’inaltérable attrait de West Side Story.
Le swing est comme implicite, délicatement suggéré chez ces trois-là. Ça “frotte” quand il faut, mais l’élégance feutrée prime. Et même si l’instrumentation n’est pas exactement la même, on pense, comme ça, au débotté (pendant un concert, l’esprit des jazzfans cherche souvent à se remémorer les épisodes précédents de la grande saga du jazz), au trio de Jimmy Giuffre avec Ralph Pena et Jim Hall et à celui de John Zorn avec George Lewis et Bill Frisell. Comme eux, Fidel Fourneyron a le souci du détail et de la forme, le respect de la mélodie, une culture musicale grand large et l’envie de faire vivre l’Histoire, pour qu’elle soit toujours d’actualité. Bravo.
Ps : Merci à Jean-Yves pour le stylo.