Jazz live
Publié le 31 Mar 2020

Wallace Roney succombe au Coronavirus

La nouvelle est tombée hier, 31 mars, et les hommages se multiplient sur internet. Le trompettiste Wallace Roney a succombé aux complications du Covid 19.

 

Né à Philadelphie le 25 mai 1960, Wallace Roney s’était formé dans les meilleures écoles, du Berklee College de Boston à la Duke Ellington School, en passant par l’étude auprès des virtuoses de la trompette classique. Désigné meilleur jeune musicien de l’année 1980 par Down Beat, il gravira les échelons jusqu’à être désigné meilleur trompettiste au référendum des critiques organisé par le même journal. Adoubé par Tony Williams sur le disque en quintette du batteur “Foreign Intrigue” en 1985 (suivis de quatre autres albums), successeur de Terence Blanchard en 1986 au sein des Jazz Messengers d’Art Blakey, il apparut rapidement, ce dès son premier album à son nom “Verses” (Muse Records, 1986), comme le continuateur légitime de Miles Davis qui lui offrit l’une de ses trompettes et dont il fut la doublure, à son côté, lors de la reconstitution des œuvres de Gil Evans sous la direction de Quincy Jones à Montreux en 1991. À la mort de son idole, il se verra confier la trompette du groupe “A Tribute to Miles” auprès de Wayne Shorter, Herbie Hancock, Ron Carter et Tony Williams. Souvent associé à son frère saxophoniste, Antoine Roney dans les années 1990, il sera marié avec Geri Allen (disparue en 2017), dont il aura deux enfants. On les entendra ensemble notamment sur le disque qui le vit s’arracher à l’esthétique acoustique du Second Quintet de Miles, “Village” (1996), ou sur plusieurs disques de la pianiste, tels “The Gathering” (1998) ou “Timeless, Portraits and Dreams”. Il était encore au Sunside de Paris en novembre et nul n’aurait alors imaginé, ni l’épidémie qui nous frappe ni qu’il serait la victime de cette vague qui balaie la planète. Franck Bergerot
Photo: Kasia Idzkowska