Jazz live
Publié le 2 Août 2014

Ystad Jazz Festival, Suède. 3° journée

 

A part les enfants, le festival d’Ystad a à cœur de donner à de jeunes groupes la possibilité de se faire entendre d’un public qui n’est pas nécessairement venu pour eux, mais reste ouvert à la découverte. N’est-ce pas, en fait, ce que tout festival devrait considérer comme une de ses missions au lieu d’adouber — ce qui est souvent le cas chez nous — des formations qui ont déjà le vent en poupe grâce à diverses institutions en quête de chair fraîche ?

Force est de reconnaître qu’une partie des jeunes groupes que je suis allé entendre par curiosité à Ystad ne valent pas vraiment la peine d’être mentionnés dans cette page. Dans quelques années, quand ils auront progressé, peut-être. Mais ils ont eu néanmoins l’occasion de rencontrer — voire de séduire — un public moins pointilleux qu’un critique de Jazz Magazine qui dispose nombreux points de comparaison. Par contre le trio du pianiste Rémi Panossian, augmenté de Nicolas Gardel à la trompette et de la saxophoniste allemande Nicole Johänntgen, proposa un post-hardbop enjoué et de bonne qualité qui réjouit un auditoire majoritairement quinquagénaire et réceptif à ce genre de vibrations. Du bon travail, sans grande originalité, mais effectué avec une évidente honnêteté. Il faut dire que la programmation de l’Ystad Jazz Festival ne s’aventure guère dans les marges du jazz mainstream. Elle ne prétend pas le faire non plus, et c’est bien son droit.

Ainsi Dianne Schuur — qu’on n’entend pas si souvent dans les festivals européens, me semble-t-il — donna-t-elle, dans un hôtel de luxe en bord de mer, un concert à guichets fermés où, là encore, le public était majoritairement grisonnant. Une bonne prestation, dans un genre que d’autres chanteuses telles que Diana Krall ont largement renouvelé depuis, et des accompagnateurs tout à fait professionnels (le bassiste danois Mads Vinding remplaçant pour l’occasion Ben Wolfe, indisponible, tout comme un saxophoniste annoncé mais non présent). La voix toujours bien timbrée et l’ample tessiture d la chanteuse s’accompagnent d’un jeu de piano d’un classicisme assumé, mais l’improvisation reste assez formatée, même dans les passages en scat, et c’est davantage à un récital de chansons qu’à un concert de jazz qu’on semble assister. La région d’Ystad étant considérée comme une sorte de Côte d’Azur suédoise, on comprend que ce genre de vedette y fasse un carton identique au succès qu’elle remporterait dans un casino de Monte-Carlo.

Avec John Scofield, on est évidemment dans une tout autre dimension, ancrée dans la terre et dans le blues qui ne lâche guère ce guitariste remarquable. Suivre au fil des années la façon dont il se positionne par rapport à ces grilles harmoniques intemporelles qu’il renouvelle constamment est un plaisir toujours renouvelé. Phrasé tortueux et truffé de surprises, placement rythmique un peu en retrait du temps, avec l’effet de suspense qui s’attache à ce mode de jeu, choix d’accords judicieux, sonorité charnelle, énergie tantôt retenue tantôt débridée… on n’en finirait pas de vanter la manière Scofield. Quant à ses accompagnateurs, ils sont irréprochables, totalement au service de la musique et de leur leader, décochant des riffs irrésistibles pour Avi Bortnick, développant des lignes de basse d’une efficacité redoutable pour Andy Hess, soutenant le tout d’un drumming fourni, inventif et sans faille pour Terence Higgins. John Scofield ? Une valeur sûre sur qui l’on peut compter pour surprendre sans oublier les fondamentaux. Qui dit mieux ? Thierry Quénum

 

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A part les enfants, le festival d’Ystad a à cœur de donner à de jeunes groupes la possibilité de se faire entendre d’un public qui n’est pas nécessairement venu pour eux, mais reste ouvert à la découverte. N’est-ce pas, en fait, ce que tout festival devrait considérer comme une de ses missions au lieu d’adouber — ce qui est souvent le cas chez nous — des formations qui ont déjà le vent en poupe grâce à diverses institutions en quête de chair fraîche ?

Force est de reconnaître qu’une partie des jeunes groupes que je suis allé entendre par curiosité à Ystad ne valent pas vraiment la peine d’être mentionnés dans cette page. Dans quelques années, quand ils auront progressé, peut-être. Mais ils ont eu néanmoins l’occasion de rencontrer — voire de séduire — un public moins pointilleux qu’un critique de Jazz Magazine qui dispose nombreux points de comparaison. Par contre le trio du pianiste Rémi Panossian, augmenté de Nicolas Gardel à la trompette et de la saxophoniste allemande Nicole Johänntgen, proposa un post-hardbop enjoué et de bonne qualité qui réjouit un auditoire majoritairement quinquagénaire et réceptif à ce genre de vibrations. Du bon travail, sans grande originalité, mais effectué avec une évidente honnêteté. Il faut dire que la programmation de l’Ystad Jazz Festival ne s’aventure guère dans les marges du jazz mainstream. Elle ne prétend pas le faire non plus, et c’est bien son droit.

Ainsi Dianne Schuur — qu’on n’entend pas si souvent dans les festivals européens, me semble-t-il — donna-t-elle, dans un hôtel de luxe en bord de mer, un concert à guichets fermés où, là encore, le public était majoritairement grisonnant. Une bonne prestation, dans un genre que d’autres chanteuses telles que Diana Krall ont largement renouvelé depuis, et des accompagnateurs tout à fait professionnels (le bassiste danois Mads Vinding remplaçant pour l’occasion Ben Wolfe, indisponible, tout comme un saxophoniste annoncé mais non présent). La voix toujours bien timbrée et l’ample tessiture d la chanteuse s’accompagnent d’un jeu de piano d’un classicisme assumé, mais l’improvisation reste assez formatée, même dans les passages en scat, et c’est davantage à un récital de chansons qu’à un concert de jazz qu’on semble assister. La région d’Ystad étant considérée comme une sorte de Côte d’Azur suédoise, on comprend que ce genre de vedette y fasse un carton identique au succès qu’elle remporterait dans un casino de Monte-Carlo.

Avec John Scofield, on est évidemment dans une tout autre dimension, ancrée dans la terre et dans le blues qui ne lâche guère ce guitariste remarquable. Suivre au fil des années la façon dont il se positionne par rapport à ces grilles harmoniques intemporelles qu’il renouvelle constamment est un plaisir toujours renouvelé. Phrasé tortueux et truffé de surprises, placement rythmique un peu en retrait du temps, avec l’effet de suspense qui s’attache à ce mode de jeu, choix d’accords judicieux, sonorité charnelle, énergie tantôt retenue tantôt débridée… on n’en finirait pas de vanter la manière Scofield. Quant à ses accompagnateurs, ils sont irréprochables, totalement au service de la musique et de leur leader, décochant des riffs irrésistibles pour Avi Bortnick, développant des lignes de basse d’une efficacité redoutable pour Andy Hess, soutenant le tout d’un drumming fourni, inventif et sans faille pour Terence Higgins. John Scofield ? Une valeur sûre sur qui l’on peut compter pour surprendre sans oublier les fondamentaux. Qui dit mieux ? Thierry Quénum

 

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A part les enfants, le festival d’Ystad a à cœur de donner à de jeunes groupes la possibilité de se faire entendre d’un public qui n’est pas nécessairement venu pour eux, mais reste ouvert à la découverte. N’est-ce pas, en fait, ce que tout festival devrait considérer comme une de ses missions au lieu d’adouber — ce qui est souvent le cas chez nous — des formations qui ont déjà le vent en poupe grâce à diverses institutions en quête de chair fraîche ?

Force est de reconnaître qu’une partie des jeunes groupes que je suis allé entendre par curiosité à Ystad ne valent pas vraiment la peine d’être mentionnés dans cette page. Dans quelques années, quand ils auront progressé, peut-être. Mais ils ont eu néanmoins l’occasion de rencontrer — voire de séduire — un public moins pointilleux qu’un critique de Jazz Magazine qui dispose nombreux points de comparaison. Par contre le trio du pianiste Rémi Panossian, augmenté de Nicolas Gardel à la trompette et de la saxophoniste allemande Nicole Johänntgen, proposa un post-hardbop enjoué et de bonne qualité qui réjouit un auditoire majoritairement quinquagénaire et réceptif à ce genre de vibrations. Du bon travail, sans grande originalité, mais effectué avec une évidente honnêteté. Il faut dire que la programmation de l’Ystad Jazz Festival ne s’aventure guère dans les marges du jazz mainstream. Elle ne prétend pas le faire non plus, et c’est bien son droit.

Ainsi Dianne Schuur — qu’on n’entend pas si souvent dans les festivals européens, me semble-t-il — donna-t-elle, dans un hôtel de luxe en bord de mer, un concert à guichets fermés où, là encore, le public était majoritairement grisonnant. Une bonne prestation, dans un genre que d’autres chanteuses telles que Diana Krall ont largement renouvelé depuis, et des accompagnateurs tout à fait professionnels (le bassiste danois Mads Vinding remplaçant pour l’occasion Ben Wolfe, indisponible, tout comme un saxophoniste annoncé mais non présent). La voix toujours bien timbrée et l’ample tessiture d la chanteuse s’accompagnent d’un jeu de piano d’un classicisme assumé, mais l’improvisation reste assez formatée, même dans les passages en scat, et c’est davantage à un récital de chansons qu’à un concert de jazz qu’on semble assister. La région d’Ystad étant considérée comme une sorte de Côte d’Azur suédoise, on comprend que ce genre de vedette y fasse un carton identique au succès qu’elle remporterait dans un casino de Monte-Carlo.

Avec John Scofield, on est évidemment dans une tout autre dimension, ancrée dans la terre et dans le blues qui ne lâche guère ce guitariste remarquable. Suivre au fil des années la façon dont il se positionne par rapport à ces grilles harmoniques intemporelles qu’il renouvelle constamment est un plaisir toujours renouvelé. Phrasé tortueux et truffé de surprises, placement rythmique un peu en retrait du temps, avec l’effet de suspense qui s’attache à ce mode de jeu, choix d’accords judicieux, sonorité charnelle, énergie tantôt retenue tantôt débridée… on n’en finirait pas de vanter la manière Scofield. Quant à ses accompagnateurs, ils sont irréprochables, totalement au service de la musique et de leur leader, décochant des riffs irrésistibles pour Avi Bortnick, développant des lignes de basse d’une efficacité redoutable pour Andy Hess, soutenant le tout d’un drumming fourni, inventif et sans faille pour Terence Higgins. John Scofield ? Une valeur sûre sur qui l’on peut compter pour surprendre sans oublier les fondamentaux. Qui dit mieux ? Thierry Quénum

 

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A part les enfants, le festival d’Ystad a à cœur de donner à de jeunes groupes la possibilité de se faire entendre d’un public qui n’est pas nécessairement venu pour eux, mais reste ouvert à la découverte. N’est-ce pas, en fait, ce que tout festival devrait considérer comme une de ses missions au lieu d’adouber — ce qui est souvent le cas chez nous — des formations qui ont déjà le vent en poupe grâce à diverses institutions en quête de chair fraîche ?

Force est de reconnaître qu’une partie des jeunes groupes que je suis allé entendre par curiosité à Ystad ne valent pas vraiment la peine d’être mentionnés dans cette page. Dans quelques années, quand ils auront progressé, peut-être. Mais ils ont eu néanmoins l’occasion de rencontrer — voire de séduire — un public moins pointilleux qu’un critique de Jazz Magazine qui dispose nombreux points de comparaison. Par contre le trio du pianiste Rémi Panossian, augmenté de Nicolas Gardel à la trompette et de la saxophoniste allemande Nicole Johänntgen, proposa un post-hardbop enjoué et de bonne qualité qui réjouit un auditoire majoritairement quinquagénaire et réceptif à ce genre de vibrations. Du bon travail, sans grande originalité, mais effectué avec une évidente honnêteté. Il faut dire que la programmation de l’Ystad Jazz Festival ne s’aventure guère dans les marges du jazz mainstream. Elle ne prétend pas le faire non plus, et c’est bien son droit.

Ainsi Dianne Schuur — qu’on n’entend pas si souvent dans les festivals européens, me semble-t-il — donna-t-elle, dans un hôtel de luxe en bord de mer, un concert à guichets fermés où, là encore, le public était majoritairement grisonnant. Une bonne prestation, dans un genre que d’autres chanteuses telles que Diana Krall ont largement renouvelé depuis, et des accompagnateurs tout à fait professionnels (le bassiste danois Mads Vinding remplaçant pour l’occasion Ben Wolfe, indisponible, tout comme un saxophoniste annoncé mais non présent). La voix toujours bien timbrée et l’ample tessiture d la chanteuse s’accompagnent d’un jeu de piano d’un classicisme assumé, mais l’improvisation reste assez formatée, même dans les passages en scat, et c’est davantage à un récital de chansons qu’à un concert de jazz qu’on semble assister. La région d’Ystad étant considérée comme une sorte de Côte d’Azur suédoise, on comprend que ce genre de vedette y fasse un carton identique au succès qu’elle remporterait dans un casino de Monte-Carlo.

Avec John Scofield, on est évidemment dans une tout autre dimension, ancrée dans la terre et dans le blues qui ne lâche guère ce guitariste remarquable. Suivre au fil des années la façon dont il se positionne par rapport à ces grilles harmoniques intemporelles qu’il renouvelle constamment est un plaisir toujours renouvelé. Phrasé tortueux et truffé de surprises, placement rythmique un peu en retrait du temps, avec l’effet de suspense qui s’attache à ce mode de jeu, choix d’accords judicieux, sonorité charnelle, énergie tantôt retenue tantôt débridée… on n’en finirait pas de vanter la manière Scofield. Quant à ses accompagnateurs, ils sont irréprochables, totalement au service de la musique et de leur leader, décochant des riffs irrésistibles pour Avi Bortnick, développant des lignes de basse d’une efficacité redoutable pour Andy Hess, soutenant le tout d’un drumming fourni, inventif et sans faille pour Terence Higgins. John Scofield ? Une valeur sûre sur qui l’on peut compter pour surprendre sans oublier les fondamentaux. Qui dit mieux ? Thierry Quénum